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Niché par-delà les montagnes qui décrivent la beauté de l’Angleterre, se terre un magnifique village nommé Saint-Adams par ses fondateurs du même nom, il y a de cela plusieurs siècles. L’endroit est le fleuron de la bourgeoisie et de la royauté du monde entier, surtout reconnu grâce à son pensionnat pour jeunes hommes, fondé il y a de cela quarante-et-un an par la richissime famille Adams. Il s’agit de l’établissement d’éducation le plus reconnu pour engendrer l’élite la mieux établie au monde. Les jeunes adultes des meilleures familles y apprennent tant gestion de leur patrimoine, que la bienséance ainsi que toute forme de savoirs. Particularité du village, la population est exclusivement masculine. Qui serez-vous ?... Un étudiant brillant et sérieux ou un membre de la jeunesse dorée profitant de l'argent de papa ? Un professeur bien sympathique ou au contraire sadique ? Ou peut-être, un simple villageois vivant de folles aventures ? Le choix est vaste, et il ne tient qu'à vous de franchir les grilles de ce pensionnat..more~
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 Dare to taste me [PV Kris McGeyver]

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Bakasable
Les jours qui suivirent sa confrontation avec la bande furent ennuyeux. Non pas parce que les traces de son combat attiraient les regards en biais de ses collègues de travail autant que les réflexions de ces derniers. L’expression sombre et agacée du grand brun fut la cause de toutes ces questions. Après tout, le collègue avec qui il avait passé la première partie de la soirée et qui avait rapidement fini par décuver sur le comptoir du pub s’était empressé de venir à sa rencontre pour le remercier pour le taxi, avant de rapidement s’enquérir de ce qu’avait été le reste de la soirée de Joris. Comme si mélanger vie professionnelle et vie privée était le genre du surveillant. Certes, ce n’était pas marqué au fer rouge sur son front qu’il était hétéro et comptait le rester bien après son bref passage dans ce drôle de village. Toutefois, il commençait à supporter de moins en moins qu’on s’interroge pour savoir s’il avait ramené quelqu’un chez lui. Ses collègues devaient parfois oublier qu’il possédait son logement de fonction au sein du pensionnat, rendant difficile pour quiconque de ramener une conquête d’un soir ou deux sans risquer de devenir le sujet de tous les commérages parmi les étudiants. Un risque que le grand brun n’était absolument pas prêt à prendre. L’interrogation palpable chez ses collègues à propos de sa mauvaise humeur – laquelle fut davantage ressentie chez les élèves qu’on se le dise – lui fit presque oublier qu’un check-up à l’hôpital ne serait pas de trop.

Conscient que ses pas le conduiraient très probablement aux abords de l’église, ce bâtiment se dressant en permanence dans le ciel et qui lui avait attiré plus d’ennuis qu’autre chose jusqu’à présent, Joris jugea bon de se rendre à l’hôpital sur son jour de repos. Comme il s’y attendait, le surveillant n’avait pas mis longtemps avant d’identifier les deux jeunes qui avaient tenté de vandaliser l’église. Toutefois, les raisons d’un tel comportement lui échappaient encore. Et ce n’étaient certainement pas les deux intéressés qui lui fourniraient un motif plausible. Si bien que le grand brun reportait sans cesse sa venue dans l’église, accompagné des deux garçons pour qu’ils y effectuent leurs travaux d’intérêt général. Non vraiment, il devait éviter ce bâtiment coûte que coûte. A la différence, l’hôpital, flèche blanche elle aussi dressée en direction du ciel, lui paraissait plus sûr pour éviter les mauvaises rencontres. Bien qu’il n’aimait pas spécialement en franchir le seuil. Tout comme une importante majorité d’individus sur Terre selon le surveillant. Après un rapide passage à l’accueil, on lui intima de patienter quelques instants avant d’être pris en charge par un médecin. Le check-up fut en définitive plus court encore que celui qu’il venait de passer dans le hall servant également de salle d’attente pour les consultations sans rendez-vous. L’homme en blouse qui le reçut ne tarda pas à le renvoyer en direction de la réception pour y remplir des formalités sans importance.

Mais alors que Joris progressait en sens inverse dans l’un de ses nombreux couloirs emplis d’une désagréable odeur de désinfectant, des éclats de voix lui parvinrent alors. Arquant un sourcil, il n’accéléra pas l’allure pour autant, jugeant que ce conflit, quel qu’il soit, ne le concernait pas. A mesure qu’il se rapprochait du hall – et par conséquent de la sortie – les voix gagnaient en volume, preuve qu’il se rapprochait involontairement de la source du bruit. S’il lui avait d’abord paru entendre de l’anglais, ses oreilles se mirent à siffler quand une langue inconnue se succéda à celle de Shakespeare, parfois superposée à d’autres. Plusieurs personnes s’étaient regroupées dans le hall de l’hôpital, dissimulant à Joris l’identité des personnes qui se disputaient ainsi. Par chance, il en dépassait beaucoup d’une tête ou deux, si bien que le surveillant n’eut pas trop de mal à voir par-dessus la foule de curieux qui se massait là une fois qu’il les eut rejoints. Joris aperçut alors un médecin et une infirmier tentant visiblement de calmer un jeune homme. Il lui apparut bien vite que les bribes de langue inconnue appartenaient à ce dernier. Le grand brun ne s’attarda pas davantage et prit la direction de l’accueil pour remplir les formalités requises. Malheureusement pour lui, le vacarme provoqué par le trio et notamment l’individu en colère, couvrait la voix de la personne à la réception. Il lui demanda poliment de répéter. Une fois. Deux fois.

« Tu ne voudrais pas la fermer ? On ne crie pas dans un hôpital. » finit-il par interpeller, non sans mal, le jeune homme aux origines étrangères.
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Bakasable

Dare to taste me.

1392 mots

Ft. Joris Timble


Comment dire... cette situation se montrait particulièrement agaçante pour l'italien.
Peu de gens aimait les hôpitaux, ce qui était assez étrange en y pensant. Après tout, ce grand bâtiment blanc aux murs abîmés et grisés par la pollution permettait de soigner la population locale non ? Sans doute qu'il n'était pas apprécié car si on s'y retrouvait, cela voulait dire qu'on était soit malade, soit blessé. Et c'est bien connu, personne n'aime l'une de ses deux situations. Normalement. Mais si la plupart des gens n'appréciait pas la vision de l'enceinte de l'imposante clinique, pour Kris s'en était presque insoutenable. Oh, il en avait parcouru des couloirs d'hôpitaux, toujours abîmé ou pour aller voir quelqu'un qui l'était. Jamais l'autre en question ne s'en était tiré sans séquelles. Entre son père adoptif qu'il avait retrouvé en ville, son précieux ami de lycée à l'oeil crevé par sa faute ou son meilleur ami, brûlé à l'acide, aucun n'avait particulièrement apprécié le séjour. Ni la blague d'ailleurs.

Autant dire que lorsqu'il avait pu s'échapper de l'hôpital hors de la ville, là où on l'avait enfermé après l'accident, Kris s'était promis de ne plus s'en approcher. Sauf que les médicaments ne suffisent pas à faire correctement cicatriser des greffes de peau, aussi minimes soient-elles et à présent, le tatoueur était bien forcé d'aller faire une visite de contrôle. Au moins, il s'était débrouillé pour qu'elle ait lieu à la clinique médicale de Saint-Adams, sa ville. Cela lui évitait d'en sortir et de retourner se confronter aux regards compatissants des infirmiers qui les avaient récupérés, lui et son meilleur ami en train d'hurler de douleur, la moitié du visage fondu et pleurant à s'en briser les cordes vocales. Ni ceux des médecins qui s'étaient battus pour lui faire lâcher son scalpel pendant son épisode psychotique, digne d'un film d'horreur des années 90.

Écouteurs dans les oreilles, le tatoueur aux origines italienne écrasa sa cinquième cigarette dans le cendrier prêt de la poubelle. Son pied droit battait la pulsation de "Friends" qui résonnait dans ses oreilles. Option nightcore incluse, il lui fallait quelque chose qui bougeait pour ne pas se dégonfler. Ça n'avait pourtant jamais été dans ses habitudes de fuir un combat, un examen ou autre, Kris était trop fier. Et pourtant son seul désir aurait été de tourner les talons pour rentrer à pieds chez lui, voire aller se foutre chez un de ses potes pour se changer les idées. Un bar peut-être ? Ouais, ça faisait un moment qu'il n'avait pas bu boire du coup... agaçante remarque venant du potentiel futur alcoolique qu'il était.
Changement d'humeur. Finalement ça le gavait d'attendre là, autant y aller et ce serait finit vite. Après tout, ça n'était qu'une visite de routine. Les mains croisées derrière sa nuque, la tête couverte de la capuche de son hoodie par cette journée désagréablement grise, le motard ne prit pas plus de temps pour pénétrer à l'intérieur de l'enceinte de la clinique. Virant sa capuche d'un revers de main, laissant quelques mèches aux pointes légèrement claires de n'avoir pas été re-teinté retomber sur son visage fermé mais toujours moins fatigué que précédemment, il put s'annoncer à l'accueil. Quelques minutes plus tard, Kris se trouvait assis sur une chaise à devoir subir le regard critique d'un médecin et d'un interne sur son avant-bras. Fuck.

- Combien de temps que vous prenez vos médicaments ? Vous les prenez bien ? Chaque jour ? Vous avez mal comment là sur une échelle de un à dix ?

Encore et encore des questions inutiles. Le regard de l'italien fusilla l'interne qui essayait de toucher sa peau sur place. Pour peu, il aurait montré les crocs mais on lui avait apprit que ce n'était pas un comportement à avoir en société. Après tout, ces deux là ne lui avaient rien fait.

- Depuis la greffe. Oui et 6.

Mot par mot, toujours, le brun n'avait pas l'intention de s'étendre en paroles inutiles. En deux temps, trois mouvements, il fut de nouveau à l'extérieur de la salle, une ordonnance dans la main qui finit pliée et enfoncée dans son porte-feuille. Bon, maintenant, se faire la malle de vite.

- McGeyver !

...
Ignorer, simplement ignorer. C'était simple, tout le monde l'appelait "Kris". Parfois par un surnom affectueux même, bien que les faits restent rare mais "McGeyver", personne ne l'utilisait. Déjà parce que le brun n'était pas fan et aurait volontiers viré ce nom de famille pour reprendre celui de sa mère, ensuite parce que c'était particulièrement peu intime. Donc le seul type de gars à pouvoir l'apostropher de cette manière était certainement un con. Tabassé ou baisé le petit-ami ? Hum, les choix étaient divers et variés, habituellement Kris aurait joué aux devinettes mais il n'était clairement pas en état de casser une gueule sans risquer de détruire quelques dents au passage. Pas le meilleur moyen d'éviter le poste et l'oeil agacé de Darian. Tch.
Continuant de marcher, l'italien remit ses écouteurs, ignorant volontairement les cris de l'autre en en captant néanmoins quelques brides. "Mec", "baisé", "pute", "tuer". Ah. Deuxième choix donc, dommage. Pas sa faute si certains n'étaient pas capable de garder leurs queues dans leur froc... c'était bien pour ça qu'il ne s'occupait pas des gars ou filles pris.

Bien déterminé à simplement se barrer du bâtiment qui puait l'antiseptique, Kris fendit la faible foule avant de se sentir pousser contre un mur et seul un réflexe bien trop ancré dans son cerveau reptilien lui permit d'éviter la droite qui faillit lui enfoncer le nez. Bâtard.
Ses dents craquèrent alors que ses mâchoires se contractaient. La gueule fulminante de l'autre qui devait au bas mot peser dix kilos de plus que lui avec huit bons centimètres également en plus, ne lui revenait pas du tout. L'autre droite partit mais l'italien ne lui laissant pas le temps de réagir, feulant avant d'envoyer son crâne s'écraser dans le nez de l'autre, éclatant le cartilage. Kris le regarda tomber par terre en se tenant la face ; qu'est-ce qu'il avait cru lui ? Grognant doucement, le brun s'apprêtait à faire demi-tour avant que le vaurien ne se relève pour venir chercher la suite. Putain, il aurait bien aimé pousser une gueulante mais sa voix ne lui permettait pas. Il se contenta d'ouvrir la bouche pour gronder d'une voix grave et menaçante mais suffisamment fort pour qu'on l'entende dans tout le hall :

- S'tu t'ramènes, je t'arrache les couilles avec les dents. Avec tes dents.

Quelques mouvements choqués autour de lui alors que le blond marquait un mouvement d'hésitation avant de pousser une nouvelle gueulante surement pour se donner du courage. C'est bien connu, les petits clebs aboient mais ne mordent pas.

- Tu ne voudrais pas la fermer ? On ne crie pas dans un hôpital.

Kris marqua un temps d'arrêt avant de regarder autour de lui. Ah, il avait dérangé quelqu'un, merde. En plus, l'autre inconnu avait raison, ce n'était même pas son genre de foutre le bordel dans un lieu tel que celui-ci. Remettant ses mains dans ses poches, le brun s'apprêtait à s'excuser, baissant légèrement la tête alors que son regard se fasse attirer par un mouvement. Énervé d'avoir été interrompu, la brute avait décidé de se venger sur le seul qui avait décidé d'ouvrir sa gueule. Fronçant les sourcils, le tatoueur traversa la distance entre lui et l'accueil, retournant vivement le blond pour lui foutre une droite et l'empêcher de démolir la gueule du brun inconnu. Manque de chance, ce fut comme si son adversaire avait devinant l'action. Il se baissa et même en freinant son coup, le poing de l'italien toucha l'autre.
Tch. De quoi l'énerver encore un peu davantage. C'était finit de faire dans la dentelle, le problème fut réglé avec la tête du colosse enfoncé dans le sol, juste de quoi l'assommer alors qu'enfin, la sécurité faisait son boulot.

Frottant son poignet, l'adulte rejoignit rapidement l'inconnu qu'il avait frappé par erreur, s'abaissant à sa hauteur pour le remettre droit de son bras valide avant de lui relever la tête pour vérifier qu'il ne l'avait pas abîmé.

- Ça va ? J'suis vraiment désolé, j'voulais l'empêcher d'vous cogner et au final c'est moi qui vous ai fait mal.

Sa voix encore un peu rauque s'éteignit alors que ses deux feux bicolores rencontraient ceux acier de son interlocuteur. Là, pour le coup, il craignait.

Hey, j'm'excuse je sais que c'est pas ouf. Si un truc te gêne, dit le mot et je change.
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Bakasable
En comparaison du vacarme que faisaient les deux hommes, le silence qui s’abattit soudain sur le hall d’accueil de l’hôpital parut presque surnaturel. A tel point que Joris envisagea sérieusement l’espace d’un instant d’interpeller les quelques personnes qui se trouvaient dans les parages afin qu’elles reprennent leurs conversations comme si rien ne s’était passé. Ils se trouvaient dans un hôpital, pas dans une morgue bon sang ! Réprimant un soupir d’agacement, le grand brun reporta son attention sur le document qu’il venait de signer. Ses yeux le parcoururent rapidement, notant ci et là les informations importantes avant de le remettre à la personne en charge de l’accueil ce jour. Se faisant, il lui jeta un bref coup d’œil. Si Joris ne perçut pas du tout le mouvement arrivant sur sa gauche, l’expression de son interlocuteur parla pour lui. Quoique ce fut, ce n’était pas une bonne chose. Le surveillant tourna immédiatement la tête pour voir débouler l’autre énergumène. A en juger par ses lèvres étirées en un rictus déplaisant et ses yeux injectés de sang, l’individu n’était pas en état d’être raisonné. Etait-ce l’un des deux types qu’il avait interrompu en pleine dispute de couple ? Et à présent, furieux de s’être fait reprendre en public, le gars venait lui chercher des emmerdes ? Classique. En d’autres circonstances, cela aurait amusé le grand brun. Mais ce genre d’incidents commençait à devenir beaucoup trop fréquents à son goût en l’espace de si peu de temps. Il avait baissé sa garde. L’autre était déjà sur lui. A vrai dire, il ne s’était pas attendu à ce que l’homme vienne lui casser la gueule directement. Joris vit le poing fermé se diriger à toute vitesse vers son visage. Cette fois-ci, il allait se le prendre.

Ce fut alors qu’il le vit : un deuxième homme dans l’ombre du premier. Avant qu’il ne comprenne ce qui se passait, le surveillant se prit la droite, méchamment. L’autre n’y alla pas de main morte, réussissant à le faire reculer de quelques pas. S’il évita une mauvaise chute, ce fut uniquement grâce au comptoir de l’accueil sur lequel il se rattrapa maladroitement. Sonné mais indemne, son premier réflexe fut de porter une main à sa mâchoire. Le contact lui tira une grimace de douleur. Il était bon pour passer la journée avec une poche de glace plaquée sur le visage ! Il perçut alors du mouvement dans sa direction et se vit relever la tête pour croiser un regard étrange. Sur le moment, son cerveau planta net. Joris en oublia même momentanément sa colère. Ces yeux… Il avait déjà vu un regard similaire… En fait, non, pas exactement. Ce mec-là avait les iris de couleurs différentes, tout comme Zachariah mais ce n’étaient pas les mêmes teintes. Il vit les lèvres de l’inconnu remuer et comprit aussitôt que ce dernier lui adressait la parole. Il s’excusait donc ? De quoi ? D’avoir foutu le bordel dans l’hôpital ? Ah non, de l’avoir frappé… Mais pourquoi au juste ? Le surveillant baissa les yeux en direction du second homme, gisant à présent par terre. Inconscient à priori. Donc ce type-là avait voulu lui une coller une et celui qui se trouvait désormais devant lui avait tenté de le protéger, le frappant par erreur ? Les événements s’étaient enchaînés un peu trop rapidement et le grand brun mit quelques secondes pour comprendre la situation. Autour d’eux, des voix s’élevaient : les gars de la sécurité intervenaient enfin. Lentement, Joris tendit les bras en direction de l’inconnu, comme pour prendre le visage de ce dernier entre ses mains. Et avant que quiconque n’ait le temps de réagir, il lui asséna un coup de boule mémorable sous les exclamations surprises.

Pour Mark Spencer, cette journée avait plutôt bien commencé. En dépit des festivités qui avaient animé les rues au cours des précédents soirs, ils n’avaient pas eu à déplorer de cas trop graves au sein du service des urgences. Quelques types un peu trop imbibés d’alcool à ce qu’on lui avait rapporté. Rien à voir avec l’excité de l’autre jour qui les avait menacés d’un scalpel dans son délire. Ses gars et lui avaient pris la relève de l’équipe de nuit, entamant leur ronde par un café bien mérité. La journée s’annonçait calme. Quoi de plus normal dans une si petite ville. Ils étaient bien loin d’avoir à porter la responsabilité que celle d’avoir à assurer la sécurité dans un grand hôpital. Ici, tout le monde se connaissait plus ou moins. La plupart des affaires se réglaient gentiment. Et si les types voulaient se rendre des comptes, ils agissaient en général à l’abri des regards. Mais ça, c’était l’affaire de la police, pas la sienne. Oui… Cette journée aurait pu se terminer aussi tranquillement qu’elle avait démarré. Du moins, ce fut ce que Mark Spencer crut jusqu’à ce qu’il se retrouve devant ces deux hommes. Avec un soupir, il referma la porte de la pièce derrière lui, au centre de laquelle se trouvait une simple table et 3 chaises, dont deux étaient déjà occupés par les fauteurs de trouble. L’agent de sécurité en chef détailla rapidement ses interlocuteurs : un jeune adulte dont l’état physique justifiait sa présence en ces lieux et un grand brun au regard noir. Avec un énième sourpir, Mark Spencer s’assit lourdement sur sa chaise, déplorant la pause donuts qu’il se voyait contraint de reporter à plus tard avec ses collègues. A supposer que ces derniers lui en laissent à son retour.

« Franchement… Vous ne pensez pas que vous êtes un peu trop grands pour ça ? »

« Ce n’est pas moi qui ai commencé. »

« Mais vous ne vous êtes pas privé d’y prendre part. Frapper un convalescent en plus… »

« Parce que ça lui donnait le droit de m’en coller une peut-être ? »

Définitivement, cette journée allait être longue. L’agent de sécurité en chef se massa longuement les tempes.

« Ecoutez, je n’ai pas envie d’avoir à appeler la police pour régler cette histoire. Selon les dires de certains témoins, l’homme que vous avez assommé vous aurait agressé le premier, est-ce exact ? » finit-il par demander en se tournant vers son compagnon d’infortune. « Le connaissez-vous ? »

« Quel talent. Vous pourriez à coup sûr vous reconvertir dans la police. » ironisa le surveillant avant de se taire sous le regard ennuyé de l’agent.

A trop laisser exprimer sa mauvaise humeur, il risquait simplement de prolonger l’entretien. Ce brave type ne faisait certainement que son travail. En attendant, Joris ne comprenait pas pourquoi on l’avait gentiment convié à y prendre part. Qu’ils interrogent donc les deux excités qui avaient commencé à se battre dans le hall de l’hôpital et qu’ils le laissent rentrer chez lui !
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Ft. Joris Timble


Bon pour ce coup là, il n'avait pas vraiment assuré - chut dans la salle, personne ne dit "encore", ça s'fait pas -, pas du tout en fait. Du haut de ses 27 ans, l'italien avait une certaine expérience du combat rapproché. Dans les rues dans lesquelles on l'avait jeté pour l'empêcher de rentrer chez lui, c'était la loi du plus fort. Pareil dans les établissements dans lesquels il s'était retrouvé où on le considérait comme un délinquant. Forcément, quand personne ne fait attention à un enfant, il faut bien qu'il trouve de quoi faire pour qu'on le remarque. Qui que ce soit, et les bêtises étaient les plus faciles idées à mettre en oeuvre. 27 ans sur Terre dont les 14 derniers à cogner tout ce qui avait le malheur d'ouvrir sa gueule un décibel de trop à quelques centimètres de son oreille. Et pourtant durant toutes ses années, Kris ne se rappelait pas d'avoir un jour collé un coup à la mauvaise personne par mégarde ; il faut dire qu'il n'était pas vraiment du genre à se battre en groupe mais tout de même. L'erreur de point d'arrivée de son poing n'était qu'une conséquence de plus de l'état pitoyable qu'il se traînait depuis plus d'un mois maintenant. Pour son bien comme celui de l'humanité et des bébés hérissons, il allait falloir que ça cesse.

Perdu dans les yeux du brun dont l'acier transperçait l'anormalité des siens, le tatoueur resta un instant figé sans immédiatement réagir devant les mains qui se tendaient vers lui.
Vive douleur au crâne, grognement sourd et vibration intense. Des yeux qui se ferment le temps d'encaisser le choc alors que l'italien trouvait tout de même le moyen d'ouvrir la bouche :

- ... Ok j'l'ai pas volé celle-là.

Putain ça fait mal. Fuck, ce gars avait un putain de caractère !
Il était toujours en train de frotter son front à la peau fendue alors qu'on le traînait à l'écart, le laissant assis sur une chaise à côté de sa victime non désirée, plutôt furax. Bon, en même temps il y avait de quoi, lui non plus n'aurait pas forcément apprécié de se prendre une baigne alors qu'il n'avait rien fait. Mais tout de même quoi, il avait essayé de l'aider, ce n'était pas comme si ça avait été délibéré ! Par contre le frustré en pls dans le lit d'hôpital au fond de la pièce, lui il méritait plus qu'un coup de boule.
Soupirant un peu, l'italien finit par laisser de nouveau tomber sa main, tentant de reporter son attention sur la discussion - ou plutôt le monologue - du chef de la sécurité. En même temps c'était sa faute à lui là, c'était son job d'assurer la sécurité. S'il s'était occupé de l'autre connard plus tôt, jamais le coup n'aurait atteint le brun dont il ne connaissait toujours pas le prénom. Toussotant un peu pour montrer sa présence, l'italien se recala dans le fond de sa chaise, prenant une posture décontractée, les mains enfoncées dans ses poches.

- Vous tournez en rond, c'est chiant donc j'vais vous faire un résumé rapide. Ce gars là en train cuver sa honte est venu me casser la gueule alors que j'avais rien demandé, pour une raison que j'ai pas entièrement pigé. J'lui ai rendu ses coups, légitime défense, vous avez vu le gabarit ? J'fais bien dix centimètres de moins et comme vous avez l'air d'avoir remarqué... Il écarta les bras comme pour lui dire de regarder son corps en entier, Je pète pas la forme. Vu qu'il n'avait pas le dessus, ça lui a pas plu. Et comme il faisait un bordel monstre, m'sieur dont j'connais pas le nom a gueulé, plutôt normal. Donc il a failli se faire cogner juste parce qu'il a ouvert sa gueule. J'ai voulu l'aidé, j'me suis raté et j'l'ai cogné sans faire exprès. Donc le coup de boule, j'peux le supporter, au moins maintenant on est quitte.

La langue du tatoueur claqua alors qu'il soupirait en se redressant dans sa chaise, ayant plus de présence ainsi. Ses jambes se croisèrent sur son torse alors qu'il secouait la tête pour virer les mèches gênantes de ses yeux, plantant ses deux billes bicolore et malaisante dans celles brunes de l'agent de sécurité, laissant sa voix trancher l'air, implacable :

- Si vous aviez fait votre taff et que vous étiez intervenus avant, jamais il n'aurait été en danger. Il pointa le brun à sa droite du pouce avant de reprendre, Vous voulez un coupable ? Envoyez l'autre loque chez les flics, j'en connais un là-bas qui serra ravis de se défouler sur quelqu'un. Nous, on a rien à foutre là. Problème résolu. Alors à moins que vous n'y voyez quelque chose à redire et très franchement, j'en doute, on va y aller.

Se levant de sa chaise en la repoussant, l'italien se tourna vers le gars qui semblait toujours d'extrêmement mauvaise humeur à sa gauche, reprenant d'une voix plus calme, plus douce aussi, de celle brillante d'honnêteté qu'on utilise pour apaiser les nerfs d'un animal blessé :

- Hey... j'suis désolé, encore. Tu veux bien que je te paye à boire pour te faire pardonner ? Le pub n'est pas loin si tu veux et ils ont de super bières, ça te tente ?

Le tout complété par un petit sourire désolé en coin, du genre qui m'était en confiance mais qui rendait encore étrange avec les cernes qui le surplombait.

note.
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Bakasable
A en juger la grimace de l’inconnu, Joris comprit qu’il n’y avait pas été de main morte au moment de confronter violement leurs deux fronts. Peut-être avait-il exagéré sur ce coup-là. De ce qu’il commençait doucement à comprendre, l’autre l’avait cogné involontairement en essayant de s’interposer entre lui et son agresseur présumé, lequel qui gisait à présent inconscient sur un vulgaire lit d’hôpital. Le type l’avait bien cherché. Or si c’était bien le cas, alors le surveillant n’avait pas de réelle raison de s’en prendre au mec qui se trouvait assis à ses côtés. Rien hormis une furieuse envie de laisser libre cours à sa colère l’espace de quelques secondes. Et malheureusement, le pauvre type avait pris pour deux. Tandis qu’ils patientaient dans la pièce reconvertie en salle d’interrogatoire pour l’occasion, tels deux enfants pris en flagrant délit de vols à l’étalage, Joris en profita pour détailler en biais le profil de l’inconnu. En y regardant de plus près, le grand brun réalisa l’état pitoyable de ce dernier. Il semblait avoir toutes les raisons du monde se rendre à l’hôpital, contrairement à lui. Ce n’était pas tant sa condition physique qui l’interpellait – un bras cassé, ça arrive à tout le monde – mais le type semblait être sur les nerfs, bien qu’il prenait visiblement sur lui pour ne pas exploser. Fatigue ? Surmenage ? Un drogué en manque de sa dose quotidienne ? Peut-être un mélange des trois qui sait ? Quand, enfin, on daigna leur accorder de l’attention, le surveillant écouta les accusations de l’agent de sécurité, non sans s’en exaspérer bruyamment au passage.

Conscient qu’il n’était pas vraiment en position de râler, au risque de prolonger sa garde à vue improvisée jusqu’au commissariat selon le bon vouloir de leur inspecteur du moment, le grand brun croisa les bras sur son torse. Mieux valait qu’il prenne son mal en patience. Mais à sa grande surprise, il n’était pas le seul à ronger son frein. L’inconnu interpella également l’agent de sécurité, résumant la situation pour deux. Car si Joris s’était retrouvé mêlé à toute cette histoire, son rôle n’intervenait qu’en fin de show. Il lui manquait l’origine de la bataille. Ainsi, il avait bien entendu un accent italien dans le hall d’accueil de l’hôpital, celui de l’inconnu. Le même accent que celui de Marius… En revanche, le blessé lui donna l’impression d’être une petite frappe. Autant dans sa manière de se tenir que dans celle de s’exprimer. Et les petites frappes, Joris en avait eu sa dose la dernière fois. Malheureusement, il ne pouvait se permettre de le faire remarquer à l’intéressé, sinon ce dernier se ferait un plaisir de l’accuser de violences envers un blessé. « Quittes » ? Le surveillant jeta un coup d’œil en biais en direction de l’inconnu. Ouais. Peut-être. Il ne voyait pas trop en quoi ils pouvaient être quittes mais cette petite vengeance personnelle lui avait plu. Le meilleur restait à venir quand le blessé attaqua sur l’efficacité de la sécurité au sein du milieu hospitalier, laquelle laissait franchement à désirer. En voyant les yeux de l’agent s’agrandirent et ses tentatives pour protester contre l’insolence de son interlocuteur, Joris laissa entrevoir un début de sourire amusé. Pour quelqu’un en piteux état, il n’avait pas perdu de son mordant.

Sourire qui disparut aussi rapidement qu’il était apparu quand il entendit le raclement métallique sonore de la chaise sur le sol. Avant même de se voir autorisé à quitter les lieux, l’inconnu prenait les devants. Cependant, il ne partirait pas seul, ainsi en avait-il décidé. En s’entendant interpellé sur une voix plus posée qu’auparavant, le surveillant leva les yeux en direction de ceux du blessé. En dépit de sa réticence à se laisser payer une bière – il s’était juré de ne plus remettre les pieds dans ce pub –, il devait bien reconnaître que l’inconnu faisait profil bas, sans jamais montrer sa rancœur pour le coup de boule. Ses préjugés étaient toujours là et il ne savait pas comment se terminerait une rencontre avec une petite frappe dans son genre… Seulement il lui faisait presque pitié avec cette expression de chien battu, limite implorant pour son pardon au travers de son acceptation à se voir invité. Joris hésita. Quelques secondes, tout au plus. Finalement, il soupira en fermant les yeux. Quand il les rouvrit, sa mauvaise humeur semblait s’être un peu dissipée.

« Tu ne ferais pas mieux d’aller dormir plutôt que de traîner dans un bar ? Alcool et médicaments ça ne fait pas bon ménage. »

Pourtant, le grand brun se leva à son tour. Si l’autre avait envie de foutre sa santé en l’air, ce n’était définitivement pas son problème. Il n’était rien pour lui, ni un ami, encore moins son père. Et le reprendre en présence d’un agent de sécurité pas très compétent ne lui paraissait pas une idée très ingénieuse. Sauf pour se mettre l’inconnu à dos. Le surveillant contourna la table avant de se diriger vers l’unique porte de la pièce.

« Occupez-vous bien de cet homme. Et par « occupez-vous bien », je sous-entends, « évitez de le laisser agresser d’autres personnes ». »

Sans même attendre la réponse de l’agent de sécurité, Joris quitta la pièce, l’inconnu sur les talons. Au bout de quelques minutes à marcher en silence dans les couloirs de l’hôpital, il aperçut les lueurs des immenses baies vitrées qui constituaient le hall d’accueil de l’édifice.

« J’étais sérieux hein. Pour l’alcool et les médicaments. Te sens pas obligé de me devoir une bière pour t’excuser de m’avoir frappé. Je pense t’avoir rendu la pareille. Et puis tu as vraiment une sale tête. »

Le tact n’avait jamais été dans ses habitudes. La franchise en revanche… Restait à savoir comment l’inconnu allait le prendre. S’offusquerait-il de se faire reprendre comme un enfant ? Ou bien se moquerait-il éperdument de son état ?
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Il se passa peut-être une bonne minute alors que le brun gardait son regard planté dans le sien, pesant surement le pour et le contre de sa proposition. Il va sans dire que s'il avait refusé, le tatoueur ne l'aurait pas mal prit : après tout, sa mâchoire devait le lancer un peu bien qu'il était certain de n'avoir pas cogné avec sa vrai force, celle-ci portée disparue depuis un bon mois déjà. Et s'il acceptait et bien... ça allait surtout le forcer à parler. Depuis son regard de croisade, Kris n'avait pas vraiment pris le temps d'aborder la conversation avec qui que ce soit, même avec son fils adoptif. Zack était adorable certes, mais curieux malgré tout et très inquiet. Toutes conversations et ce avec n'importe qui, tourneraient forcément autour de l'agression, de son bras à la chair marquée à vie par l'acide et à son meilleur ami toujours en soin intensif hors de la ville. C'était bien une des raisons de pourquoi il fuyait même ses proches : sa voix étant restée enfouit dans ses cordes vocales bien longtemps, l'italien avait toujours un peu de mal à l'utiliser correctement. Rêche et rocailleuse, comme passée au papier de verre, il lui fallait souvent tousser pour reprendre un ton à peu prêt correct et ne pas passer pour un toxicomane en manque. Et ce, sans parler des marques de fatigue sur son visage.

- Tu ne ferais pas mieux d’aller dormir plutôt que de traîner dans un bar ? Alcool et médicaments ça ne fait pas bon ménage.

Certes. Et pourtant, le brun se leva à sa suite, se dirigeant vers la porte en lançant une dernière remarque au chef de la sécurité qui bégayait toujours devant les reproches que lui avait adressé sans l'ombre d'une hésitation l'italien. Suivant les traces de l'autre jeune homme, le tatoueur fut derrière lui puis à ses côtés en quelques pas et dès que les portes automatiques s'ouvrirent devant eux, sa capuche revint couvrir son crâne :

- J’étais sérieux hein. Pour l’alcool et les médicaments. Te sens pas obligé de me devoir une bière pour t’excuser de m’avoir frappé. Je pense t’avoir rendu la pareille. Et puis tu as vraiment une sale tête.

A sa remarque, Kris secoua doucement la tête de droite à gauche, revenant récupérer une mèche gênante pour la coincer derrière son oreille. Une brusque bourrasque arracha son couvre-chef pour le faire retomber dans son dos, emmêlant ses cheveux en arrière en l'obligeant à y passer sa main pour les stabiliser le temps que le vent se calme. Eh bien, il allait devoir abandonner l'idée de la capuche pour cacher son visage. Tant pis, avec un peu de chance il ne croiserait personne de connu et même si c'était le cas, il pouvait toujours faire comme s'il n'avait rien vu ou entendu.

- Ouais j'sais mais j'prends plus de médocs. Et je tiens à me faire pardonner. Si tu veux pas aller au bar, y a surement d'autres cafés par là, tu veux qu'on aille voir ?

Son index pointa une direction à l'opposé de l'hôpital alors qu'il enfouissait une main dans sa poche gauche pour paraître un tant soit peu décontracté. C'était bizarre après tout ce temps de parler à quelqu'un d'étranger. Pourtant, le métisse aux yeux vairons n'avait pas particulièrement d'a priori par rapport aux personnes qu'il ne côtoyait pas en règle générale, sans parler du fait que son métier baignait autant dans le domaine artistique que dans le social. A l'arrêt, le blessé porta son regard bicolore sur le brun, tentant de déceler un détail qu'il pourrait raccrocher à quelque chose de connu. D'à peu prêt la même taille que lui, une silhouette élancée très agréable à regarder, des cheveux corbeaux en bataille qui ne couvraient pourtant pas le nez fin et droit ou les deux billes acier particulièrement attirantes, son homologue aurait presque pu être qualifié de "banal". Beau mais banal oui, il n'avait pas l'air d'avoir le moindre signe distinctif. Juste ce regard qui lui plaisait. Froid et tranchant. Attirant.

- Histoire de faire connaissance correctement... Il se tourna vers lui en tendant sa main au bras bandé vers le brun, Je m'appelle Kris.

C'était comme ça qu'on faisait du social non ? Se présenter, l'un après l'autre, allez boire une bière ou un café, parler de sa vie, de son métier un peu. De ses projets d'avenir éventuellement. Le genre de trucs dont l'italien avait l'habitude en général, même si ce genre de parlote se passait plutôt assis sur un tabouret pour lui et allongé sur sa table de travail pour l'autre. Mais là tout de suite, il doutait que son vis-à-vis ait une envie expresse de marquer sa peau, sans compter qu'il n'avait pas repris le travail. Ses mains risquaient encore de trembler et il était bien hors de question pour Kris de rater une quelconque oeuvre. Ce serait une catastrophe autant pour sa réputation que pour son ego. S'il y avait bien quelque chose qu'il souhaitait continuer à faire, c'était ça.

- Vu l'heure on peut même manger un truc. Je suis libre ce soir, alors je te laisse voir.

note.
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A peine sortis de l’hôpital, une brusque bourrasque les accueillit, faisant voler la capuche de son interlocuteur ainsi que leurs tignasses respectivement brunes dans des coloris légèrement différents. Après avoir goûté à la chaleur du hall d’accueil et ses odeurs de désinfectants aussi agressifs pour les bactéries que son sens de l’odorat, Joris apprécia de sentir le vent frais sur son visage. Il ferma les yeux quelques instants, le temps que le courant d’air les enveloppe puis les abandonne littéralement sur place pour s’en aller frapper d’autres bienheureux. Il ne savait toujours pas comment l’inconnu allait prendre ses remarques sur son état de santé. L’autre devait bien être au courant de son état mais de là à se faire reprendre par un parfait inconnu, même s’il devait se faire pardonner auprès de ce dernier, risquait bien de ne pas passer. Son interlocuteur semblait avoir le sang chaud. Il suffisait de voir dans quel état il avait mis son agresseur. Du moment qu’il ne lui ne mette pas une seconde droite, volontaire celle-ci, pour lui apprendre à se mêler de ses affaires, Joris se moquait bien qu’il refuse d’écouter ses avertissements. Ce n’était pas comme s’ils étaient proches. Suffisamment en tout cas pour se soucier l’un de l’autre. Ce fut la voix de l’inconnu qui le ramena au moment présent et le grand brun ouvrit les yeux pour jeter un regard en direction de ce dernier. Il ne prenait plus de médicaments donc ? Les billes d’acier balayèrent brièvement le corps de leur interlocuteur, s’attardant sur le bras bandé, le plus amoché des deux. En plus d’être impulsif, l’autre faisait preuve d’inconscience ? De mieux en mieux. Sauf que cette fois, le surveillant se retint de justesse de lui adresser une énième remarque. En son for intérieur, il imaginait plutôt que l’inconnu refusait de prendre lesdits médicaments, probablement pour ne pas avoir à subir leurs éventuels effets secondaires ou même la léthargie constante qui devait accompagner leur absorption.

« Peu importe. Si le bar est plus proche, allons-y. »

Connaissant sa précédente expérience dans ce genre d’établissement et sa ferme volonté de ne pas y remettre les pieds, cela laissait entrevoir un léger paradoxe. Cependant, il n’aurait pas besoin de s’assurer qu’une personne de son entourage – même professionnel – rentre en toute sécurité cette fois. Si la soirée s’envenimait ou si l’inconnu finissait ivre mort, cela ne l’empêcherait en aucun cas de rentrer chez lui et dormir l’esprit serein. L’avantage de ne rien connaître de ses interlocuteurs diminuait le sens des responsabilités à leur égard.

« … Joris. »

Ou du moins, quand ces derniers ne prenaient pas même la peine de vous communiquer leurs noms. Une première étape venait d’être franchie. Passée la demi-seconde d’hésitation devant cette main tendue, le surveillant la saisit, veillant toutefois à ne pas la serrer trop fort car ignorant la condition physique réelle de l’inconnu. Kris. Jamais entendu auparavant. Il ignorait tout de ce type, hormis son prénom. Etait-ce seulement le vrai ?

« Je crois savoir qu’ils proposent des trucs à grignoter au pub. » répondit-il vaguement lorsque la question de finir quelque part pour manger un bout ensemble fut soulevée.

A ce stade et quand bien même le dénommé Kris était pourvu des meilleurs intentions du monde, le grand brun ne savait pas s’il avait envie de prolonger la soirée en sa compagnie. Chaque chose en son temps. Si son intuition était la bonne et qu’il avait simplement affaire à une petite frappe en manque pendant l’une de ses rares périodes de sérénité, Joris préférait ne pas prolonger la conversation. Travailler en tant que surveillant finissait par déteindre sur lui. Toujours se méfier. Partir du principe que l’autre essayait de vous rouler en vous abreuvant de belles paroles converties en excuses le moment venu. Comme leur choix commun convergeait vers le bar, ils en prirent la direction. Sitôt la porte de l’établissement poussée, ses narines furent assaillies par les effluves d’alcools divers, de sueur et quelques odeurs de cuisine, à mesure que les clients commandaient de quoi accompagner leurs bières. Le barman leva brièvement les yeux dans leur direction avant de se voir de nouveau interpellé pour prendre une nouvelle commande, les oubliant aussi rapidement qu’il les avait aperçus. Joris jetait des regards à gauche et à droite, essayant de paraître familier des lieux tandis qu’il leur cherchait une place. Même si dans un premier temps, il leur faudrait commander directement au comptoir avant de s’installer à l’une des rares tables libres encore disponibles. Ils patientèrent le temps que le barman en eut fini avec ses autres clients pour ensuite s’approcher d’eux.

« Alors, qu’est-ce que je vous sers le joli couple ? »

Le regard noir de Joris le fit se racler la gorge mais le grand brun jugea plus utile de ne pas s’attarder davantage sur la maladresse. L’autre avait compris son erreur, cela suffisait.

« Une Guiness pour moi. » lâcha-t-il avant de se tourner vers Kris.

Laissant le soin à ce dernier de commander ce qu’il voulait, le surveillant garda le silence jusqu’à ce que le barman s’éloigne pour leur préparer leurs consommations avant d’attaquer subitement :

« Ce type à l’hôpîtal, tu le connaissais ? »

Mieux valait pour lui mener la conversation, au risque d’avoir à répondre à des questions trop personnelles à son goût.
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Ft. Joris Timble


Joris... ça n'était pas un prénom courant, loin de là. A vrai dire, même en connaissant un nombre particulièrement important de personnes, Kris ne se souvenait pas avoir un jour croisé un homme avec un tel prénom. Le sien paraissait si banal à côté... pas qu'il ait eu un jour à s'en plaindre, mais l'italien avait le sentiment que sa mère avait simplement cherché le premier prénom pour le nommé, se fichant bien de si oui ou non, il allait être d'accord. Pas de deuxième ou de troisième prénom contrairement à sa demi-soeur. Juste "Kris". Juste "Joris". Il avait envie d'en tester la prononciation, de porter les deux courtes syllabes sur ses lèvres pour ainsi les faire rouler sur sa langue afin d'en goûté la saveur et la subtilité. Mais si tout un processus complexe se mettait dans sa tête, à voix haute se serrait juste bizarre pour le brun d'entendre l'inconnu qu'il était à ses yeux prononcer son nom sans autre forum de procès, sans autre utilité que la simple parole.

- Je crois savoir qu’ils proposent des trucs à grignoter au pub.

Détournant un instant son attention, Joris prit les devants après avoir relâcher sa main et le tatoueur s'empressa dans lui emboîter le pas. Sa main ne le faisait pas souffrir, il n'avait sentit qu'une légère gêne dans le poignet et encore. La guérison avançait à bons pas, c'était une bonne nouvelle.
Plus léger après cette constatation, le tatoueur rejoignit en quelques pas son compagnon du soir, laissant son pas habillé de ranger's résonner sur les pavés. Laissant sa capuche de côté, le plus jeune ne pouvait cependant pas s'empêcher de jeter parfois des coups d'oeil à droite et à gauche, se tendant nerveusement lors du passage d'une voiture au ralenti. Mais malgré tout, il parvint à garder le contrôle sur son corps, ne laissant entrevoir qu'une attitude certes un peu raide, mais somme toute normale.

A cette heure le bar était plein, ou presque. Le genre de pub à ne jamais rester inactif, même le jour, c'était bien pour ça qu'il n'ouvrait pas qu'à partir de 19h. Les feux vairons qui ornaient le visage du métisse glissèrent sur les tables, s'attardant sur quelques visages vaguement connus avant d'aller s'accouder au bar. La remarque du barman ne l'atteint pas mais le raclement qui s'en suivit lui fit comprendre que Joris avait surement rétabli la situation. Et sans parler cette fois. Comme il s'en doutait, ses yeux devaient posséder le genre de caractère capable de te faire fermer ta gueule d'un simple froncement de sourcil. Il aimait ça. Ça lui plaisait ce genre d'expression oculaire.

- Une IPA. Left de préférence, sinon celle que t'a, en cinquante s'il te plait.

L'homme hocha vivement la tête alors que Kris se faisait la remarque qu'il ne l'avait jamais vu. Pourtant, les bars de la ville il les fréquentait assez souvent. Enfin, avant il le faisait. Son cerveau marqua un temps d'arrêt, le faisant froncer les sourcils alors qu'il se mettait mentalement à essayer de compter le nombre de mois qui s'était écoulé depuis sa dernière vrai sortie bar, dans une bonne ambiance festive et décontractée. Avant l'accident. Avant sa déprime. Avant Stone. Le soir où il l'avait croisé en fait surement, peut-être après ? Ses souvenirs n'étaient pas très clairs mais lorsqu'il essaya de s'y plonger davantage, la voix dure du brun aux yeux d'acier interrompit sa réflexion :

- Ce type à hôpital, tu le connaissais ?

Rentrer dans le vif du sujet, c'était une technique.
Arraché à ses pensées, le tatoueur releva la tête pour poser son regard sur les dizaines de bouteille qui tapissaient le fond du bar, semblant réfléchir quelques secondes avant de secouer doucement la tête dans un léger soupir :

- Non. Mais lui oui apparemment, ça arrive parfois. Tant qu'il revient pas m'emmerder c'est pas vraiment un problème.

Le sudiste hésita à ajouter quelque chose avant de se faire interrompre par les deux pintes qui venaient de trouver leurs socles, juste sous leurs nez. Tendant sa carte pour payer les boissons, le brun attendit que le barman encaisse, laissant ses doigts courir sur la peau de soleil de sa nuque pour en écartant une mèche gênante. Il allait vraiment falloir raccourcir tout ça.

- Et voilà ! Tiens c'est à toi, profitez bien. Y a une table au fond qui vient de se libérer si vous voulez être tranquille.

Haussant vaguement les épaules, Kris laissa sa main glisser autour du verre, empoignant le récipient avant de se diriger vers la table vide au fond de la salle. En effet, les murs refermés de la pièce et la fenêtre entre-ouverte offrait à la chose un côté plus agréable, plus frais aussi. S'asseyant sur la banquette, le métisse ferma un instant les yeux pour profiter de l'apport d'air frais qui lui fit pousser un léger soupir, avant de les rouvrir pour les poser sur son homologue.

- J'pense pas que ce soit le genre de gars qui ait vraiment besoin d'une raison pour cogner quelqu'un. Preuve en est, la fin de ce pseudo-accrochage. A la tienne.

Levant doucement son verre, le motard porta la surface translucide à ses lèvres, goûtant au nectar amer qui laissa une traînée piquante en se déversant dans son gosier jusqu'à trouver refuge au creux de son estomac vide. Quelque chose à grignoter allait rapidement être nécessaire. Alors, saisissant une carte sur la table d'à côté, il la posa entre eux en penchant la tête.

- Quelque chose te fait envie ?

note.
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Non ? Alors le type en question avait fait un scandale dans le hall d’un hôpital sans connaître sa victime du jour ? Le long regard en biais que Joris adressa à son interlocuteur put trahir son scepticisme à l’encontre de la réponse de ce dernier et lorsque le grand brun en prit conscience, il s’empressa de reporter son attention sur autre chose. Comme cette collection de bouteilles derrière le comptoir et qui devait faire la fierté de l’établissement. Il doutait fortement que l’agression ait pu être motivée sans véritable raison. Et à en juger par la dégaine de Kris, rien d’étonnant à ce qu’il ait pu se mettre à dos certaines personnes. Néanmoins, comme ils s’en tiendraient très probablement à une seule bière, le surveillant ne jugea pas utile de rentrer dans les détails. Certes, l’invitation provenait de Kris lui-même dans une tentative de socialisation sans doute. Mais si ce dernier ne voulait pas rentrer dans les détails ou s’il préférait adoucir la vérité dans le mensonge, alors soit. Ce ne serait pas Joris qui allait lui tirer les vers du nez. En quelques minutes à peine, leurs consommations apparurent devant eux comme par magie. Ce mouvement tira le grand brun de ses pensées et il observa sans rien dire le bref échange entre le barman et Kris. Tandis que le premier encaissait la commande à l’aide de la carte bancaire du second, Joris baissa les yeux vers la surface sombre qui lui faisait désormais face. Très probablement la chose la plus amère qui lui eut été donné de goûter au cours de sa vie. Le genre de bière qui lui passerait l’envie d’en commander une seconde. Et cela était très bien ainsi. Emboîtant le pas à Kris, le surveillant se saisit de sa consommation pour ensuite se diriger vers la table que le barman leur avait ainsi désignée. Laissant la banquette à son interlocuteur, Joris s’installa sur une chaise en face de lui. Les explications de Kris lui arrachèrent un haussement d’épaules. Il n’avait pas réellement besoin de lui rappeler comme l’incident s’était terminé. Sa mâchoire s’en souvenait encore.

« A la tienne. »

A l’image de Kris, le grand brun porta son verre à ses lèvres, troublant la surface immobile pour en incliner le sens, juste ce qu’il fallait pour que le liquide franchisse la barrière de chairs avant de descendre le long de sa gorge. Il s’autorisa deux longues gorgées du sombre breuvage avant de reposer son verre. Manquant de justesse de tacher la carte que Kris venait de poser entre eux. Commander quelque chose à grignoter ? Déjà ? Par pure politesse plutôt qu’autre chose, le surveillant parcourut ladite carte du regard. Il avait vu juste : ce genre d’établissement proposait une gamme relativement large de choses à consommer sur place, allant de la simple assiette de beignets frits à partager entre amis à celle comprenant steak à la cuisson saignante, accompagné de ses petits légumes. De quoi satisfaire tout type d’appétit au sein de la clientèle. Pour sa part, son choix allait en faveur de choses simples à grignoter pour accompagner sa bière. S’il bannit d’office les plats trop copieux, peut-être qu’en partageant, ce serait moins long à terminer ? Encore fallait-il que leurs goûts s’accordent en matière de nourriture. Son regard s’attarda sur une colonne en particulier et alors qu’il ouvrait la bouche pour répondre à Kris, des éclats de voix mêlés de rires les interrompirent. Intrigué, Joris releva la tête pour parcourir les lieux du regard, cherchant à découvrir l’origine d’un tel boucan. Non pas que l’intérieur du pub soit particulièrement silencieux du fait de la clientèle qui s’y trouvait mais ce petit groupe les surpassait tous en volume à cet instant précis.

Le grand brun ne fut pas long à les reconnaître. L’établissement était composé de deux parties distinctes. Le rez-de-chaussée où se concentraient la majeure partie des clients une fois passée l’étape de la commande au comptoir. On y accédait en poussant la porte du pub, laquelle donnait directement sur le comptoir. Sur la gauche, se trouvait un second étage, à peine plus surélevé de quelques marches seulement. Les tables s’y faisaient plus rares que dans le reste de l’établissement. Et pour cause ! L’espace était prévu pour accueillir les activités propres à ce genre d’endroit, comme une partie de billard ou encore de pokers entre habitués du lieu. Ce fut d’ailleurs l’un de ces groupes qui attira l’attention générale, à grands renforts d’exclamations sous couvert d’intonations différentes. Si la plupart des clients se détournèrent d’eux aussi rapidement qu’ils avaient levé la tête dans leur direction, d’autres encore leur jetèrent des regards ennuyés, comme cela fut le cas pour les quelques joueurs de billard. Joris ne pouvait pas leur reprocher : ainsi contraints de devoir partager le même espace, ils étaient les premiers dérangés par le vacarme sonore qui marquait chaque fin de partie, ce moment fatidique où les cartes des derniers participants en liste étaient dévoilées, trahissant les bluffeurs et félicitant les autres pour leur sang-froid. Plus intrigué qu’autre chose, le grand brun observa leur petit manège quelques instants, remarquant que certains, plumés jusqu’aux os, préféraient céder leur place à d’autres amateurs de jeux d’argent.

« Penses-tu qu’ils parient du véritable argent ? »

La question avait franchi ses lèvres avant même qu’il ne le réalise. En vérité, Joris ne s’attendait pas à entendre une quelconque réponse à ses interrogations. La question lui était autant adressée qu’à Kris. Le genre que l’on garde habituellement pour soi. Etait-ce là une tentative inconsciente pour sociabiliser ? Cette simple idée le renfrogna. Le surveillant se détourna des joueurs pour reporter son attention sur la carte devant lui.

« Nous n’avons qu’à prendre les bâtonnets de mozzarella et les beignets frits… C’est pour moi. » s’empressa-t-il de préciser à l’intention de son interlocuteur.

Ce dernier avait insisté pour lui payer une bière mais le grand brun n’imaginait pas un seul instant se voir inviter pour le restant de la soirée. A chacun sa part de frais.
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Ft. Joris Timble


Le verre de leurs récipients se rencontrèrent en un bruit lourd qui démontrait bien l'épaisseur de la matière. Il fallait s'y attendre, le bar était assez réputé mais n'était pas du genre à organiser de grands banquets où cravates et escarpins se mêlaient dans un ballet dansant. Goûtant quelque peu à son IPA, Kris laissa son regard bicolore vagabonder vaguement autour de lui. L'endroit déjà plein malgré l'heure se montrait presque plus animé que d'ordinaire. Dans ses souvenirs, l'ambiance y était moins chaleureuse, plus détachée et un instant, le tatoueur se demanda si ce n'était pas tout simplement lui qui s'éloignait petit à petit de la réalité. De quoi lui faire peur, ou presque. L'italien ressentait ce besoin urgent d'être ramené sur terre, de ne plus avoir l'impression de flotter dans l'espace avec cette impression constante que son bras allait s'arracher de lui-même, disloquant son épaule en le privant de toutes ses passions par la même occasion. Le néant aurait pu l'engloutir avant que Kris n'accepte d'offrir ses mains à l'égoïste inconnu qui gardait son esprit toujours en alerte.

Les cris derrière lui n'attirèrent pas vraiment son attention, mais la voix de son interlocuteur, si. Relevant la tête, le motard croisa le regard trempé d'acier qui lui parlait, s'attardant sur chaque mot pour tenter d'en révéler le sens.

- Penses-tu qu’ils parient du véritable argent ?

Quelque chose le perturba alors. Pas la question qui n'avait rien d'étrange, pas le fait que le brun qu'il ne connaissait pourtant pas se trouvait toujours à sa table, mais bien ce léger arc de sourcils qu'il avait pu discerner au-dessus de ce minuscule froncement de nez. Joris avait été perturbé par sa propre question. Pourquoi ?
Sans lui laisser le temps de plus creuser la question, le corps du blessé travailla à sa place, ouvrant la bouche dans le but de répondre à la tentative de sociabilisation que lui offrait son homologue masculin.

- Ceux au fond à droite, oui. Les autres, non.

Joueur dans l'âme, il lui était arrivé de venir participer à un ou deux tournois de poker avant de se rabattre sur les billards - bien plus attrayants de son avis -. Ça aussi, il n'y pensait plus depuis un moment. Cela pourrait-être une bonne idée de s'y remettre lorsque son état d'esprit le lui permettrait. Quoique rien ne l'empêchait d'aller s'y pencher avec un peu plus d'attention. Son coude toujours posé sur le dossier de sa banquette, Kris laissa son regard en suspend sur les hommes qui se félicitaient entre eux; on aurait presque pu ressentir l'enchantement et l'adrénaline qui les gagnaient après cette victoire, aussi futile soit-elle. De quoi rapprocher une équipe et la souder pour qu'il en résulte un parfait ensemble de confiance et d'altruisme. Foutaise, ce genre de groupe finissait toujours par dépérir.

- ... Hey. Le plus jeune se retourna, posant son bras droit dont la peau gorgée de soleil était cachée juste après le poignet par une bande, L'invitation tient pour tout tu sais.

Autant être clair, "un verre" pour lui pouvait rapidement se transformer en "une soirée complète de shot avec supplément pizza". Générosité ? Peut-être un peu, mais sur le moment il était plutôt question d'un remboursement de dette. La mâchoire de Joris ne semblait pas prendre la teinte violacée qu'elle aurait gagné s'il avait été en pleine forme, heureusement d'ailleurs. Il s'empêche que le coup avait dû suffisamment le faire souffrir pour qu'il lui en recolle une par-dessus. Massant de deux doigts habiles l'arrête de son nez, un nouveau cri de joie attira son oreille. C'est vrai qu'ils avaient l'air de bien s'amuser.
Le serveur revint de nouveau vers eux, bien décidé à prendre la commande. Kris choisit de se caler dans sa banquette en laissant le soin à son vis-à-vis de transmettre ses désirs au jeune homme qui repartit du pas rapide de celui trop pressé pour s'attarder plus que ça. Sans pouvoir s'en empêcher de nouveau, le métisse dévisagea ce qu'il avait face à lui. Tendu, toujours, ses épaules contractées lui envoyaient bien un signal d'alerte. Joris n'était pas à l'aise en sa présence, mais pouvait-il le blâmer après tout ? Certainement pas.

Montrant la plateforme de jeun du pouce, le tatoueur secoua doucement la tête pour dégager une mèche gênante qui venait lui chatouiller le museau avant de prendre la parole :

- Un billard te tente ? A moins que tu sois plus poker.

Dans les deux cas, ça lui fournissait une information supplémentaire. Mais si le dévolu du brun portait sur le poker, ils auraient moins de chance de pouvoir échanger, trop concentrés sur leurs jeux pour risquer d'émettre quelques mots de travers.
A cette pensée, le cerveau du plus jeune marqua un arrêt : depuis quand faisait-il consciemment des fiches sur les gens ? Sa méfiance avait vraiment atteint un niveau bien trop important pour que cela reste ainsi. S'il continuait, il allait frôler la paranoïa. La détente n'était plus une option à ce niveau là.
Ses doigts se refermèrent sur son verre, l'amenant à ses lèvres pour en goûter l'amer liquide qui glissa souplement dans sa gorge en une traînée de minuscules piqûres. Juste à ce moment, le serveur avec son plateau, posant la nourriture accompagnée de petits ramequins plein de sauces devant eux.

- On peut surement déplacer ça là-bas si ça t'intéresse.

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Contre toutes attentes, une réponse lui parvint. Et des plus déroutantes en somme. D’abord surpris d’entendre la voix de son interlocuteur faire écho à la sienne, ce furent les mots de ce dernier qui retinrent toute l’attention de Joris. Aucune hésitation ne s’était fait sentir dans le timbre de la voix de Kris. Une telle assurance ne pouvait laisser que circonspect. Le grand brun avait beau scruter le visage du tatoueur en quête d’un indice quelconque pour déceler le vrai du faux dans les affirmations de son hôte généreux, rien. Comment pouvait-il être aussi sûr de ses propos ? Connaissait-il aussi bien les joueurs que les lieux ? Hypothèse plausible. Pourtant, son interlocuteur avait braqué son regard quelques instants sur l’origine des exclamations avant de lui répondre. Preuve étant qu’il s’était senti obligé de confirmer sa réponse avant de la lui communiquer. Par chance, son regard insistant sur le visage de Kris ne fut pas remarqué par ce dernier, bien trop absorbé dans la contemplation des joueurs se félicitant tandis que les exclamations redoublaient d’intensité de leur côté. Si bien que le surveillant se surprit à reporter son attention sur le groupe installé autour de la table. Ceux au fond à droite, oui. Les autres, non. Les iris acier détaillaient tour à tour les différentes personnes citées, essayant de voir ce qu’avait remarqué Kris. Les gestes, les expressions, les positions… Non, il avait beau tout essayer, impossible pour lui de trancher sur la question. Ce fut donc avec un dépit tout juste dissimulé qu’il interpella de nouveau son interlocuteur au sujet des joueurs de poker.

« Comment tu peux en être certain ? »

Peut-être que Kris lui-même était amateur de jeux d’argent, qui sait ? La voix de ce dernier le ramena dans sa direction et le grand brun l’observa longuement. Ainsi, il se proposait de lui payer leurs consommations, toute catégorie confondue ? C’était généreux de sa part. Un peu trop aux yeux du surveillant.

« Tu n’es pas obligé. Je croyais qu’on était quittes ? »

Et cela était sincère. Aux yeux de Joris, le coup de boule excusait le coup de poing. Si Kris s’était senti obligé de lui payer un verre, il l’acceptait bon gré, mal gré. En revanche, il n’avait aucune envie que le simple verre se transforme en autre chose de plus conséquent, au risque de lui donner la désagréable impression de devoir quelque chose en retour à son interlocuteur. Ce qui n’était pas le but premier de cette invitation n’est-ce pas ? S’ils pouvaient s’épargner de s’enfermer dans l’un de ces cercles vicieux, Joris était preneur. Néanmoins, l’expression de Kris était catégorique et le surveillant s’autorisa un discret soupir. N’ayant aucune envie de démarrer un débat parfaitement futile à ses yeux, il choisit plutôt de porter son verre à ses lèvres pour en boire une longue gorgée. Le retour du serveur à leur table l’empêcha d’avoir à trouver quoi répondre à son interlocuteur et Joris l’en remercia presque. Intérieurement. Après avoir obtenu l’accord de Kris sur le contenu même de la commande, le grand brun la communiqua au serveur, lequel s’empressa de repartir en sens inverse pour la préparer. De nouveau le silence. Et ce début de malaise entre eux. Malaise bien vite dissipé lorsque la proposition tomba. Impassible, Joris étudia sérieusement la question. Des deux activités possibles au sein du pub, le billard semblait être celle qui sollicitait le moins d’enthousiasme. Il se voyait mal s’incruster dans une partie de poker, alors même que la table était déjà constituée avec des habitués des lieux. Contrairement à Kris qui semblait parfaitement à l’aise dans ce genre d’environnement.

« Seulement si tu peux m’accompagner avec ton bras. »

Lui ? Faire dans la taquinerie ? Quelle idée ! Et puis, une partie de billard ne lui imposerait pas de devoir tenir une conversation avec le parfait inconnu qu’était Kris. Leurs mains seraient occupées, tout comme leurs esprits respectifs. C’était parfait. Ironique tout de même car le surveillant se serait vu grandement avantagé lors d’une partie de poker avec son visage inexpressif en toutes circonstances. Ce fut le moment que choisit le serveur pour revenir avec leur commande. Laissant le soin à son interlocuteur de payer ce dernier, Joris accepta la proposition de déplacer la garniture et leurs boissons sur les tables adjacentes à celle du billard. Leurs mains se frôlèrent au moment de saisir les divers ramequins qu’on venait de leur apporter mais le grand brun ne cilla pas. Mauvais timing. Cela arrivait souvent lorsqu’on n’était pas en phase avec la personne. Et peut-être qu’inconsciemment, le surveillant voulait décharger Kris au maximum. D’une part, parce que ce dernier était blessé. D’autre part, et bien, parce qu’il n’avait toujours pas digéré le fait de se voir offrir autant de choses pour si peu à ses yeux. Ils abandonnèrent donc leur table pour se rapprocher du billard, saluant au passage les joueurs de poker qui levèrent les yeux dans leur direction. Joris posa leurs consommations suffisamment à l’écart du billard avant d’attraper l’une des queues qui trônaient fièrement à la verticale le long d’un mur. Il se saisit rapidement d’une seconde qu’il tendit à Kris avant d’inspecter la sienne. Il prit un petit embout de craie violette pour en enrober l’extrémité de sa queue avant de le lancer à Kris afin qu’il en fasse de même s’il le jugeait nécessaire.

« Tu veux commencer ? » finit-il par demander à son interlocuteur d’un soir tandis qu’il plaçait les boules en triangle sur le billard.
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Trop obnubilé par les tables de poker au loin et les cris de joie des joueurs, Kris ne remarqua même pas que son compagnon de la soirée l'observait avec beaucoup d'attention. Les sentiments qui émanaient du fond de la pièce lui paraissaient loin, comme inconnu alors que de lointains flash lui affirmaient pourtant qu'il avait déjà ressenti toutes ces émotions. Dans ce genre de circonstance ou dans une autre, le tatoueur avait un jour sentit ses veines bouillir de l'ardeur de la fierté, de la douceur de la joie, de la brûlure de l'excitation. Tout ça lui paraissait bien loin sans pour autant avoir totalement disparu. C'était comme si on l'avait enfermé dans une bulle à l'extérieur du monde actif que représentait tout le monde dans cette pièce. Le regard vairon de l'italien tomba sur le visage de celui qui le dévisageait depuis quelques minutes, avec cet air mêlant questionnement et agacement à la fois. Un froncement délicat de sourcil qu venait embrunir les iris d'acier capable de trancher n'importe quoi. N'importe qui.
Le plus étrange n'était étrangement pas que le brun se sentait hors du monde, hors du temps qui était le sien. Le plus étrange c'était de sentir que le bel œil face à lui n'attendait pas à l'extérieur de sa bulle, mais avait bien prit place à l'intérieur comme s'il représentait une part de son inconscient. Rêvait-il ? Joris n'était-il que le fruit de son imagination ? L'italien aurait voulu prendre la main pour frôler la possible hallucination créée par un cerveau certainement malade mais aucune fibre de son être ne bougea. Sans doute avait-il peur de se faire rejeter. Ou de se rendre contre que le plus vieux n'était pas vraiment là. Pourquoi le serait-il après tout ? Tout cela n'avait aucun sens.

- Tu n’es pas obligé. Je croyais qu’on était quittes ?

Quittes ? De ?
Ah le coup de poing en pleine figure suivit par un revers de ballon à l'envoyeur. Il fallait revenir à la réalité, activer les connexions nerveuses qui permettraient à sa bouche de former une réponse constructive. Logique et imparable. Comme il était censé le faire. Comme "Kris" était censé le faire. Ah, Il était tellement fatigué de tout ça...
Sa main passa sur son visage le temps de lui faire reprendre conscience de la situation alors que le serveur lui accordait quelques secondes de répit, juste assez pour que lors de son départ, le regard du métisse se plante, franc dans celui de son homologue.

- On l'est. Tu n'as qu'à te dire que c'est pour apaiser ma culpabilité. Eh puis si tu veux tout savoir, t'es le premier... inconnu à qui je parle depuis un moment. J'aime bien ça, j'saurais pas dire pourquoi mais ta présence ne me dérange pas.

Contrairement aux autres. Attend, vraiment ?
Oui. Ses amis, sa famille qu'il aimait mais qui ne posait sur lui que des regards d'inquiétude, de stress, pesant chaque syllabe avant de la faire sortir comme s'il risquait de tomber en miettes. Les parois de sa bulle reculaient, agrandissant peu à peu le périmètre autour de son esprit. Joris était bien le seul à l'avoir... traversé ? Ce n'était pas le mot. Il était juste apparu à l'intérieur et non quelques pas en arrière.
La remarque lui tira un sourire en coin alors qu'il se levait, récupérant son verre, absorbé par ses mouvements. Il en était encore à tester ses propres facultés pour ne pas risquer de briser quoi que ce soit.

- Hey, il fonctionne j'te signale. Puis ça fait longtemps que j'ai pas joué. Par rapport à tout à l'heure... Kris releva la tête pour tomber nez à nez avec le brun, reprenant la question qu'il avait plus tôt ignoré par mégarde, ... j'habite à côté. Je viens ici parfois et j'ai déjà joué. Et puis... disons que même en étant à fond dans un jeu, personne n'est aussi heureux de gagner une partie si gain à la clef il n'y a pas.

C'était logique, un raisonnement sans faille.
Gagner c'est bien. Le profit, c'est mieux.
Après avoir payé, le métisse récupéra le plateau, frôlant le bout des doigts de Joris ce qui eut pour effet de provoquer un frisson le long de sa chair abîmée. Là. Réel.
Kris resta un instant silencieux, suivant du regard la non-hallucination qui s'éloignait vers les tables de billard. Il fallut bien une demi-seconde de trop avant que ses jambes n'acceptent d'esquisser le premier pas pour rejoindre la plateforme. Un signe de tête aux tables à leur droite, ignorant les regards intrigués qui le reconnaissaient, hésitant même à tracer la route vers lui. La nourriture déposée sur une table, Kris attrapa le bout de la queue de billard que lui tendait son homologue, en détaillant scrupuleusement le bout avant de se décider à y appliquer la craie bleue. D'un souffle, il en chassa les résidus avant d'aller se mettre à l'autre bout de la table, un sourire léger se peignant au coin de ses lèvres.

- Au blessé l'honneur. J'te sens attentif. Je casse.

Le ton taquin que l'autre avait utilisé pour parler de son bras lui avait été communiqué et sans plus de discours, l'italien posa sa main gauche sur le tapis, plaçant la queue pour viser avant de s'arrêter. Son bras tremblait, autant le garder comme appui correspondant. C'était dans ce genre de situation que l'ambidextrie dévoilait son intérêt. Changeant de main d'appui, la canne en bois rejoignit sa paume de gauche alors qu'il se plaçant, visant de doré ouvert. La boule blanche alla taper le triangle, dispersant ses congénères en ayant la gentillesse de faire glisser la rouge jusqu'à l'un des trous.

- Jaune pour toi, rouge pour moi. Lâcha-t-il en contournant la table, se plaçant à l'autre bout pour tirer de nouveau.

La blanche dispersa deux boules, laissant rouler une jaune prêt d'un trou en lui tirant une légère grimace de dépit. Apparemment, son bras gauche allait surement être moins habile que le droit. Tant pis, il ferait avec, l'enjeu de ce soir ne lui semblait étrangement pas être la réussite de cette partie de billard.

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Au cours de leur semblant d’interrogatoire face au responsable de la sécurité au sein de l’hôpital, Kris lui-même avait affirmé que les deux hommes étaient quittes suite au coup de boule infligé par le grand brun en représailles. Un avis que partageait également Joris, dont le geste se résumait à cela. Alors oui, le surveillant s’interrogeait sincèrement sur la ou les raisons supplémentaires qui motivaient son interlocuteur à aller aussi loin dans la générosité à son égard. Il était bien placé pour savoir que rien n’était jamais gratuit dans la vie. Cette même leçon de philosophie que le grand brun se plaisait à rappeler aux élèves du pensionnat. Un acte complètement désintéressé n’existait pas. Sauf peut-être pour une certaine catégorie de personnes. Comme Zachariah. Comme les idiots. L’intervention soudaine et inattendue du serveur laissa sa question en suspens et tandis qu’il observait faire l’homme, Joris ne perdait pas une miette de la réaction de son interlocuteur. Kris avait l’air épuisé. Pas complètement à son aise en dépit de l’assurance qu’il affichait en ces lieux. Si ce dernier ne lui avait pas affirmé plus tôt qu’il ne prenait plus de médicaments en dépit de son état, le surveillant aurait été tenté d’associer son expression perdue à une dose un peu trop forte. Alors quoi ? La fatigue le rattrapait-elle finalement ? Si leur commande ne venait pas justement d’arriver, le grand brun aurait probablement suggéré d’aller prendre du repos. Ne lui avait-il pas dit que la tête du tatoueur faisait peur ? Seulement, cela l’aurait empêché d’entendre la révélation qui suivit le départ du serveur. Joris soutint le regard de son vis-à-vis, impassible, alors que son cerveau analysait ce qui venait d’être échangé.

« … Je le prends comme un compliment, je crois. »

L’idée lui avait traversé l’esprit. Fugacement. Cependant, le grand brun ne se voyait pas lâcher que cette impression ressentie par Kris provenait peut-être du fait qu’il ne se préoccupait pas tellement de l’état du tatoueur. Contrairement aux médecins et à l’entourage du jeune homme très probablement. En un sens, ce devait être reposant pour ce dernier de ne pas avoir à subir de perpétuelles inquiétudes et recommandations concernant son état. Et ce qui était le plus drôle était que cette attitude apaisante n’était absolument pas voulue de la part du surveillant. En fin de comptes, il fut décidé d’une manière commune de passer sur l’autre partie du pub, pour entamer une partie de billard. Voyant que son interlocuteur ne surenchérissait pas par rapport au poker,  Joris en déduisit que l’un ou l’autre lui importait peu en définitive. Il nota cependant que Kris était un habitué des lieux et non pas uniquement pour la consommation. Si le grand brun ne fut pas réellement surpris face à de tels aveux, la fin le laissa toutefois perplexe. Gardant l’idée dans un coin de sa tête, Joris prit soin de transporter leurs victuailles à proximité du billard avant de préparer les boules à frapper. Légèrement amusé par le soudain enthousiasme que semblait mettre le jeune dans ce début de partie, le surveillant se plaça volontairement en retrait, bras croisés sur le torse en maintenant sa queue à la verticale. Plus que jamais, il observait les faits et gestes de Kris. Le tremblement de son bras droit ne lui échappa pas et il regretta presque de lui avoir proposé cette partie… jusqu’à ce que le jeune le surprenne en changeant aussitôt de main d’appui, ce qui tira un sourire au grand brun. Peut-être que Kris pouvait le surprendre sur certains points tout compte fait ? La chance semblait être du côté du tatoueur, quand l’une des boules rouges vint gentiment glisser dans l’un des trous disponibles. Joris ne laissa rien voir de son agacement à le voir mettre un point d’avance dès le premier coup. Déjà, il réfléchissait à ce que pourrait être son propre coup.

« Dois-je comprendre que nous devons décider d’un enjeu pour cette partie ? Ne me regarde pas comme ça, ce sont tes propres mots. « Personne n'est aussi heureux de gagner une partie si gain à la clef il n'y a pas ». »

Dans son cas, peut-être pourrait-il proposer une seconde bière ou la consommation de son choix à Kris. Parier de l’argent n’était pas ce qu’il souhaitait. De ce qu’il pouvait en déduire au vue des informations fournies, peut-être que cela était l’intention de son interlocuteur, pour l’avoir déjà fait lors de parties de poker, un jeu réputé pour ses paris d’argent physiques ou en ligne. Le billard n’était-il pas au-dessus de cela ? Un jeu de gentlemen misogynes en somme.

« On dirait bien que c’est à moi. »

Le second coup de Kris n’avait fait rentrer aucune boule, lui laissant désormais le champ libre. Le surveillant contourna la table de billard pour s’offrir une vue d’ensemble sur la partie en cours. Une boule jaune lui offrait une opportunité sans pareille mais également sans challenge. Le regard d’acier s’en détourna pour repérer une consœur isolée et située plus au centre de la table mais qui, avec un coup de maître, pourrait glisser jusqu’à rentrer dans le trou placé dans le coin inférieur gauche de la table. Le grand brun prit place. Appui à gauche. Tir à droite. A cet instant, toute son attention était rivée sur la boule, faisant parfaitement abstraction de ce qui l’entourait. La musique en fond sonore, les rires puissants de leurs voisins joueurs de poker, la présence de Kris qui l’observait à son tour… L’angle de tir ne pardonnerait pas. Tout comme la puissance mise dans le coup. Tous ces paramètres étaient à prendre en compte. La moindre erreur lui vaudrait un tour supplémentaire dans le meilleur des cas. Sinon un abandon complet de cette optique si jamais la boule venait à changer radicalement d’alignement. Son interlocuteur avait déjà un point d’avance, il ne voulait pas lui offrir une seconde chance aussi bêtement. Sans prévenir, Joris tira. La boule démarra aussitôt, glissant sur le tapis émeraude en une ligne droite jusqu’à dévier en cours de route, venant sagement tomber dans le trou qui lui était destiné en un petit ploc de victoire.

« Je me sens bien obligé de la mettre celle-là aussi. » fit-il à l’intention de Kris en désignant la boule jaune qui se trouvait dangereusement proche d’un autre trou avant de se mettre en position.
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Ft. Joris Timble


Un compliment ? Ce n'en était pas vraiment un, plutôt une déduction de son ressenti personnel à l'encontre du grand brun. M'enfin, ce n'était pas non plus une critique donc il pouvait bien le prendre comme il voulait.
Rapidement, les deux hommes se retrouvèrent contre la table de billard alors que Kris hésitait sur quelle main utiliser pour tirer, celle de tir tremblant trop pour lui permettre de viser correctement. Une boule et son attention fut attirer par la voix de Joris qui le ramena à la réalité, le faisant lever les yeux du jeu pour braquer ses vairon bicolores sur lui. C'est vrai qu'il était grand... plus grand que lui peut-être ? Possible, après tout même si l'italien possédait une taille respectable pour un jeune homme, il n'en restait pas moins dans la moyenne.

- Dois-je comprendre que nous devons décider d’un enjeu pour cette partie ? Ne me regarde pas comme ça, ce sont tes propres mots. « Personne n'est aussi heureux de gagner une partie si gain à la clef il n'y a pas ».

Dans les prunelles acier qui se braquaient sur lui, le tatoueur était capable de déceler une lueur de jeu. La même lueur qui fit démarrer une légère flamme à l'intérieur de son ventre. Une douce chaleur de contentement se répandit à l'intérieur de son abdomen alors qu'un mince sourire étirait ses lèvres peu à peu, en réponse à celui qu'affichait le grand brun. Ces yeux... il avait envie de les dessiner. Sa bouche s'ouvrit pour laisser s'échapper ces mots avant qu'un mouvement derrière lui ne le fasse se décaler vivement, l'air dur d'un coup avant de se calmer. Juste un gars de la table de poker qui était passé trop prêt, tout va bien. Inspirant doucement, le plus jeune regarda le surveillant se placer avec beaucoup d'attention.

- C'est vrai...

Main d'appui à gauche, celle de tir à droite. Il visa et le clac furtif qui résonna suivit d'un son plus sourd indiqua au tatoueur qu'une boule jaune était rentré. Très honnêtement, Kris n'en avait pas suivit le trajet, trop intéressé par les faits et gestes de son compagnon de la soirée. Il en venait à analyser le moindre haussement de sourcil, le moindre tic de l'index. C'était comme si son encéphale se réveillait peu à peu d'un coma forcé et se montrait obligé de dévoiler toutes ses capacités. Ou peut-être bien que le brun était juste particulièrement intéressant. Un peu de tout ça à la fois ou un peu de rien.
Lorsque Joris bougea en indiquant qu'il allait rentrer la seconde boule qu'il avait lui-même placé quelques minutes plus tôt, le métisse plissa les yeux. Avait-il envie qu'il la mette ? Hum, ses doigts allèrent et vinrent sur la queue de bois dans sa main, machinalement avant qu'il ne se décide à s'avancer furtivement dans le dos du plus vieux. Sa main valide se posa sur le bord de la table, à gauche du corps de homologue tandis que son buste se penchait contre son dos, laissant ses lèvres frôler son oreille en un murmure plus sensuel que la voix rauque qu'il lui avait offerte jusqu'à lors.

- Que désires-tu si tu remportes cette partie ?

Soupir doux contre son oreille dans le simple but de le déstabiliser, le faisant lui-même légèrement sourire de retrouver de petites brides de son caractère joueur. Joris l'amusait et il avait bien l'intention de partager une sorte de jeu avec lui, bataille spirituelle qui pourrait rapidement avoir lieu au vue des deux caractères.
Il vit la canne partir, taper la boule blanche qui alla buter contre la jaune. Mais pas de "ploc" de victoire non, l'objet se contenta de rebondir contre le bord, s'éloignant de nouveau vers le centre de la table alors que le tatoueur affichait un sourire satisfait, attendant que le brun se retourne sans s'éloigner de lui, restant toujours aussi proche.

- Oups... on dirait bien que c'est à moi.

Ses mains s'écartèrent des deux côtés de ses hanches alors que dans un clin d'oeil malicieux, le loup s'envolait à l'autre bout de la table pour se mettre en position, visant la blanche pour qu'elle tape dans une rouge en la rapprochant au maximum du bord. Vu l'angle, il ne la mettrait pas même en la faisant rebondir, mais la rapprocher serait un très bon début.

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Si l’invitation de Kris l’avait laissé perplexe et mal à l’aise jusqu’à présent, le grand brun se surprit à vouloir entendre la réponse de ce dernier suite à sa question sous couvert de provocation. En son for intérieur, Joris s’imaginait mal parier autre chose qu’une bière ou deux mais peut-être que son généreux hôte le surprendrait en se montrant plus audacieux que lui. A peine ses mots claquèrent-ils dans l’air que leurs regards s’accrochèrent de nouveau. Les billes bicolores contre celles d’acier. Que se passait-il dans la tête de Kris à cet instant ? Peut-être n’aurait-il pas tardé à le savoir si son interlocuteur ne s’était pas soudain raidi, avant de faire un mouvement brusque sur le côté. Toute trace d’amusement complice, même léger, avait disparu de son visage. Intrigué, le surveillant détacha son regard de la silhouette de Kris pour comprendre d’où provenait le problème. Sans le coup d’œil que jeta en biais le tatoueur, jamais Joris n’aurait deviné que la brève proximité entre ce dernier et un autre homme  - un joueur de poker – n’avait déclenché ce mouvement. Se connaissaient-ils ? Non. Aucun des deux n’eut un regard pour l’autre. Alors quoi ? L’assurance de Kris s’était envolée l’espace de quelques secondes. Cette même raideur, ces regards furtifs… Tout comme lorsqu’ils progressaient en silence en remontant la rue pour rejoindre le pub. Sur le moment, le grand brun n’y avait pas prêté attention plus que cela, mettant l’attitude du tatoueur sur sa récente sortie de l’hôpital, le mélange toxique de médicaments et très probablement le manque comme le junkie qu’il présumait de Kris… Impression qui s’était dissipée en partie après avoir échangé quelques mots autour d’une bière.

« … Il y a un problème ? »

S’il pouvait presque écarter l’hypothèse du junkie en manque, mieux valait s’assurer dès maintenant que son interlocuteur ne présentait aucun trouble de la personnalité. Ce n’étaient pas dans ses intentions de finir poignarder du bout tranchant d’un verre brisé par quelqu’un d’instable mentalement. Lorsque la réponse lui parvint, son attention était déjà revenue à la partie qui se jouait sous leurs yeux. Pas question de se laisser déconcentrer pour autant. Sa prochaine cible était cette fameuse boule jaune qui paraissait le narguer depuis son emplacement. A la fois si proche et si loin du trou dans laquelle elle était destinée à tomber. Absorbé comme il l’était dans la préparation de son prochain coup, Joris ne vit pas son interlocuteur se déplacer. Plus que le murmure, ce fut le léger soupir échappé contre son oreille qui lui fit manquer son coup. Son corps tressaillit de manière imperspectible, la canne dévia au tout dernier moment. La direction seule que prit la boule jaune lui confirma que jamais elle ne rentrerait dans le trou. Le surveillant n’eut pas besoin d’attendre l’absence de ploc caractéristique pour s’en assurer. Il se retourna vers Kris, à présent pleinement conscient de leur soudaine proximité. Le sourire satisfait sur le visage de ce dernier accentua d’un cran son agacement. Avait-il osé ? Non content de le coller de la sorte, il se faisait aguicheur ? Si seulement il savait… Ainsi, il voulait jouer à ce petit jeu ? Sans même connaître les enjeux de cette partie de billard ? Joris se redressa, observant son interlocuteur prendre place à l’autre bout de la table, l’air malicieux de celui qui a réussi son coup. En voyant Kris se mettre en position, le grand brun ne put s’empêcher de constater que ce dernier n’avait pas hésité à venir réduire la distance entre eux, alors même que celle d’un inconnu l’avait fait bondir sur le côté. Peut-être pourrait-il en jouer à son tour ?

« Ce que je désire hein… ? »

Le coup allait partir d’une seconde à une autre. Le surveillant analysa la future trajectoire de la boule blanche et les probabilités qu’aurait Kris de remporter cette manche. Faibles. Mais pas impossible pour autant. Dans le pire des cas, il pourrait toujours rapprocher considérablement la rouge du trou correspondant, lui assurant un point indéniable lors de son prochain tour.

« Une nuit avec toi ? »

Ses mots précédèrent le coup de justesse et il espérait secrètement que la surprise modifierait suffisamment la trajectoire de la boule rouge, pénalisant ainsi le tatoueur au tour suivant. N’était-ce pas là un juste retour des choses ? Il n’était tout de même pas celui qui avait commencé ce petit jeu pour déstabiliser l’autre. Impassible, Joris soutint le regard de ce dernier, avant d’ajouter :

« Je plaisantais. Une bière suffira. »

Sans réellement attendre de réponse de la part de Kris, il prit place à son tour, cherchant son prochain objectif du regard. Devait-il retenter la boule jaune de toute à l’heure ? Ou bien changer radicalement de cible pour ce tour ci ? Finalement, le grand brun choisit de jeter son dévolu sur une boule jaune collée à une jumelle écarlate, espérant ainsi marquer un point tout en ajoutant un handicap supplémentaire à son adversaire du moment. Cette fois, pas question de laisser le tatoueur se rapprocher de lui et un regard en biais adressé à l’intention de ce dernier le fit bien comprendre au principal intéressé. Non pas que les enjeux vaillent la peine de prendre cette partie au sérieux. Mais Joris était le genre d’individu qui aimait faire les choses correctement, y compris lorsqu’il s’agissait de se détendre autour d’un billard.

« Tu n’as toujours pas répondu à ma question. Tu veux miser quelque chose ? Même si je ne parie pas d’argent… »
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Ft. Joris Timble


- … Il y a un problème ?

L'attention momentanément perdue de l'italien revint quasi-immédiatement sur son interlocuteur. Un problème ? Pourquoi cette question ? Le grand brun avait-il perçu son léger mouvement de recul face au frôlement d'un homme totalement inconnu dans son dos. Il n'y avait pas de problème avec cette ombre qu'il oublierait dans quelques minutes à peine, le vrai fond du soucis c'était lui. Et si Kris se sentait capable d'en parler, il n'avait concrètement aucune raison de le faire avec son partenaire du jour. Aucun lien, aucune raison. Il se contenta de secouer doucement la tête de droite à gauche en signe de négation, le laissant se placer pour se dépêcher d'aller le taquiner. Voir le frisson dresser les courts cheveux noirs sur la nuque de Joris lui apporta beaucoup plus de satisfaction que celle de se rendre compte que la boule avait esquivé le trou. Gagné... C'était plaisant, vraiment de pouvoir jouer à nouveau. Il fallait le dire, sur ce coup là Kris se testait, évaluant sa propre réactivité par rapport à une personne inconnue. Cela faisait partit de ses tests pour auto-évaluer son état. Et celui-ci s'avérait plutôt concluant, bien qu'il n'aurait pas été capable de dire si c'était la présence de Joris en particulier qui le rendait ainsi ou si c'était une attitude générale.

Placé à l'autre bout de la table, le métisse prit le temps de bleuir le bout de sa queue de la main gauche avant de prendre position. Tirer de ce côté n'était définitivement pas aussi aisé qu'il l'aurait cru, il fatiguait vite. Son œil droit fermé, les secondes défilèrent pendant qu'il prenait le temps d'évaluer la trajectoire sur laquelle il comptait bien envoyer valser la bille blanche. Comme ça, surement qu'il pourrait rentrer sa championne. Écarter le bras, viser, bloquer sa main. Tirer.

- Une nuit avec toi ?

La boule rebondit sur le bord de trou, ayant au moins la bonne fortune de rebondir sur l'une des gagnantes de son adversaire pour l'éloigner considérablement vers le centre du tapis. Le coup avait touché la blanche trop à gauche, prit par surprise par les mots de son adversaire. Tch, il s'était fait avoir, mais c'était à charge de revanche. Claquant de la langue par tic agacé, le tatoueur se releva en lançant un regard fixe mais néanmoins amusé à son vis-à-vis : s'il avait le sens du jeu, la soirée n'en deviendrait que plus attrayante.

- Tu n’as toujours pas répondu à ma question. Tu veux miser quelque chose ? Même si je ne parie pas d’argent…

Kris le regarda se placer à l'autre bout de la table, amusé par son oeillade qui démontrait bien qu'il le surveillait. Très bien, plus de frôlement pour l'embêter alors, mais il allait devoir trouver autre chose. S'asseyant sur le bord de la table, prenant bien gare à ne pas dépasser sur le tapis, il coinça la queue entre ses jambes en dodelinant tranquillement de la tête, l'air de rien.

- Oui mais pas de l'argent, plutôt une action. Sinon ça ne serait pas drôle. La nuit avec toi me va...

Il sourit en coin, mutin en le regardant cogner dans sa boule, passant sa main sur sa nuque avant de reprendre :

- Hmm, non. Disons une action au gagnant, à décider à la fin du jeu. Ça te va ?

Le brun se releva pour aller se placer face à la blanche, jetant un coup d'oeil au brun en coin, attendant une réponse. Ce petit jeu l'amusait, il avait la vague impression de jouer au chat et à la souris. Ses crocs se refermèrent sur l'intérieur de sa joue, le laissant pensif un instant : il allait devoir faire un choix. Le laisser gagner et lui imposer une action qu'il devinait... assez ennuyeuse mine de rien, comme le fait d'aller lui chercher une autre bière ou tenter de remporter la victoire et devoir réfléchir à quelque chose à lui faire faire. Quelque chose d'amusant. D'un côté, Kris avait très envie de penser que le brun pourrait lui imposer un vis autre que celui de la gourmandise mais de l'autre, il prenait en compte les faits. Et ceux-ci disaient que cet homme, n'avait pas envie de quoique ce soit d'autre que de finir tranquillement la soirée pour ensuite rentrer chez lui et retourner à sa petite vie ennuyeuse mais paisible. Sauf que pour quelqu'un comme l'italien, l'ennui devenait rapidement mortel et que malgré tout, un certain intérêt pour le plus vieux commençait à se réveiller. Le laisser filer sur une fin de soirée chiante était... contre ses principes.
Alors il se redressa, ignorant la rouge qui venait de pénétrer dans l'un des coins de la table pour aller chercher son verre en frôlant le brun.

- Une bière c'est nul. Mais si t'as pas une idée plus amusante, ça suffira j'imagine. Lâcha-t-il en se tournant vers son homologue, son épaule frôlant la sienne alors qu'il posait son regard vairon sur lui en attente du moindre signe qu'il pourrait interpréter d'une quelconque manière.

note.
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A sa plus grande satisfaction, le surveillant ne tarda pas à reprendre la main au cours de cette partie improvisée. Un toc sonore sur le rebord en bois du billard indiqua que la boule rouge n’était pas rentrée dans le trou comme prévu. Difficile pour lui de masquer le sourire qui apparut sur ses lèvres à ce constat. De toute façon, Kris n’avait pas l’air de le prendre mal, au contraire. La répartie l’amusait-elle ? Et puis, c’était de bonne guerre entre eux. Le grand brun se remit en position, non sans relancer la mise. Peut-être bien que dans le fond, il était curieux de savoir ce que le plus jeune allait pouvoir lui proposer. Toutefois, l’idée que lui soumit le tatoueur le laissa pensif. Une action ? Et pourquoi pas « chiche ou vérité » pendant qu’on y était ? Joris lui jeta un regard tranchant en entendant la suite, comme pour lui faire comprendre que l’optique de passer la nuit ensemble n’était décidément pas envisageable, avant de tirer dans la boule blanche. Pas question de se laisser de nouveau distraire. Quant à la question de l’action à parier, elle restait en suspens… Concentré comme il l’était, le surveillant ne répondit pas immédiatement à son interlocuteur. Une nouvelle boule rouge roula jusqu’au trou auquel elle était destinée et il dut se déplacer de nouveau tout en cherchant du regard sa prochaine cible.

« Tu veux dire, une action en faveur du gagnant, décidée à la fin ? Ça pourrait marcher en effet. »

Et s’il voulait s’épargner quoique ce soit de physique avec le tatoueur, alors il ne lui restait plus qu’à remporter cette partie. En ayant la main pour le moment, cela semblait possible. Malheureusement pour lui, de toutes les boules rouges encore en lice, très peu offraient de réelles chances de lui faire remporter un nouveau point, aussi Joris trancha pour la moins avantagée de tous, flânant paresseusement au milieu du billard. Celle-là même que le tatoueur avait fait rouler plus tôt lors de son coup précédent. A charge de revanche. Conscient qu’il n’aurait aucune chance de la faire rentrer dans l’un des trous encore disponibles, le grand brun tenta au maximum de la rapprocher de l’un d’entre eux avant de laisser la main à Kris de bonne grâce. Toutefois, il fronça légèrement les sourcils quand la remarque se fit entendre.

« Laisse-moi réfléchir… Non, je n’ai pas de meilleure idée. »

Peut-être était-ce là le résultat de leurs différences mises bout à bout tout simplement ? Tout d’abord, l’âge. Le surveillant devait avoir quelques années de plus, une vie plus rangée aussi, loin des excès qui marquaient la jeunesse d’autrui. Ensuite l’orientation sexuelle. Son interlocuteur laissait entrevoir son attirance pour les hommes, il suffisait de voir avec quelle facilité il avait accepté la provocation du plus vieux. Quoi de plus normal dans cette ville ? Avec le temps, il acceptait doucement l’idée, bien qu’il refusait encore de s’y adonner. La tolérance et ce genre de conneries finirait par le mener à sa propre perte. Avec un soupir, il s’écarta du billard pour aller se saisir de son verre, laissant Kris se démener à son tour pour marquer quelques points supplémentaires. L’amertume de la Guiness se répandit dans sa bouche avant de couler le long de sa gorge, éloignant de lui ces pensées négatives surgies de nulle part. En prenant un peu de recul, Joris s’étonnait lui-même : jamais il ne se serait imaginé remettre les pieds dans un pub, encore moins avec un parfait inconnu dont il ne savait quoi penser. Son regard d’acier parcourut un instant la salle, avant de s’arrêter sur un visage. Il lui semblait l’avoir déjà vu quelque part. La mémoire lui revint presque instantanément, non sans un certain déplaisir. Il s’agissait du type qui les avaient suppliés, lui et le père Marcus de le laisser partir en un seul morceau. Leurs regards s’accrochèrent involontairement et à en juger la vitesse avec laquelle l’autre pâlit en le reconnaissant, il semblait avoir retenu la leçon. Le grand brun l’oublia aussitôt pour revenir à la partie en cours.

« Tu penses avoir une chance de l’emporter ? Ne te laisse pas distraire en réfléchissant à ce que tu pourrais me demander si tu venais à gagner. »

S’il tentait à nouveau de le déconcentrer ? Oui et alors ? Compte tenu du nombre de boules encore en lice se réduisant au fur et à mesure que leurs tours respectifs se succédaient, les prochaines minutes seraient très certainement décisives pour deviner l’issue de la partie. Kris avait commencé le premier ce petit jeu. Joris avait décidé qu’il serait celui qui y mettrait un terme.
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Ft. Joris Timble


- Laisse-moi réfléchir… Non, je n’ai pas de meilleure idée.

Pff... pas drôle. Une moue déçue déforma la bouche du tatoueur alors qu'appuyé sur sa canne, il regardait Joris se mettre en position, visiblement concentré. Il avait le visage de celui qui n'aimait pas perdre et qui prenait tout au sérieux. Néanmoins, le tatoueur n'était pas aveugle : il avait bien aperçu la lueur d'amusement, l'étincelle qui différait de la personne du grand brun. Froid, distant avec tout ceux qui l'approchaient. Perte de confiance en l'humanité ? En lui-même ? Quelque chose lui était-il arrivé à lui ou à un proche qui nécessitait cette distance de sécurité ? L'italien plissa légèrement les yeux, perdu dans ses pensées avant que le froissement de tissu provenant des habits de Joris ne le fasse revenir à la réalité. Il le regarda vaguement s'éloigner du billard avant de lui-même poser ses deux yeux aux couleurs différentes sur le plateau. Le tapis raclé par endroit aurait bien besoin d'être changé... Mais le propriétaire du pub ne devait pas vraiment penser à ça. D'ailleurs, il appartenait à qui ce pub ? Au barman ? Non, ce n'était qu'un simple employé auquel on avait délégué les droits.

Contournant le billard, le blessé prit le temps de se placer, tirant une première fois alors que l'impulsion faisait mouche. Une. Prenant le temps de se décaler sur la droite, l'italien visa une deuxième fois, l'une de celle qui s'était égarée sur le bord du plateau. Contrôlant sa force, la blanche la percuta délicatement, la faisant glisser dans un coin. Deux.
Ce ne fut qu'en relevant la tête que l'italien nota l'échange de regards. Une connaissance ? Ah. Vu la vitesse à laquelle l'autre avait laissé son visage exprimer un sentiment de peur, ce n'était pas un lien amical que les deux partageaient. Kris reporta son attention sur le brun qui n'avait que légèrement froncé les sourcils. Mh... Mécontent donc.

- Quelque chose ne va pas ? Murmura-t-il prêt du brun dont il s'était approché dans un silence assez surprenant vu sa taille.

Son regard suivit l'homme qui s'enfuyait à l'autre bout du bar vers d'autres personnes, sans pour autant déguerpir alors que le tatoueur restait par réflexe à côté du brun. Instinct de protection oblige, il tourna néanmoins la tête vers son interlocuteur, amusé par sa remarque. Tss... petit joueur.

- En fait, vu que je ne sais pas quoi demander, ça m'arrangerait presque que tu gagnes.

Se détournant de nouveau en gardant cette fois la place à côté du brun, l'italien se pencha en prenant position, dos presque à l'horizontal par rapport à la table. Une troisième peut-être ? Sans doute pas, il ne restait que peu de boules en jeu et Kris voyait mal laquelle il pourrait rentrer en un coup. Celle à côté de la rouge peut-être ? Mais non, elle préféra rebondir pour écarter un peu celle de Joris vers le centre du plateau. Bon, au moins il ne lui facilitait pas la tâche, c'était déjà ça.
Soupirant un peu, il tenta d'évaluer l'avancement de la partie qui touchait à son terme, se redressant en tournant la tête vers le brun.

- Tu as l'air mécontent. C'était quelqu'un de désagréable ? Lâcha-t-il en jetant un coup d'oeil au groupe qui leur lançait peu discrètement des œillades en coin, En tout cas, il en a l'air.

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Le temps d’une respiration. L’échange de regards fut bref. Le déplaisir tout aussi masqué sur le visage du plus vieux. Et pourtant, lorsque les mots de Kris claquèrent dans l’air, le surveillant ne comprit pas immédiatement qui lui étaient destinés. Pourtant, à cette distance et à travers ce murmure si proche, difficile d’imaginer que le tatoueur puisse s’adresser à quelqu’un d’autre. Gardant le silence pendant quelques secondes, Joris détailla son interlocuteur. Il ne s’était pas imaginé que ce dernier se montra si observateur pour remarquer son mécontentement. Le grand brun n’était pas quelqu’un d’expressif de nature. Il en déduisit donc que le plus jeune devait l’analyser depuis plusieurs dizaines de minutes déjà pour parvenir ainsi à une telle conclusion aussi rapidement. Et voilà qu’il le plaçait involontairement dans une position délicate, celle de l’aveu. Hors de question de lui raconter ses mésaventures, le surveillant lui-même n’était pas certain d’avoir envie de s’en souvenir. En guise de première réponse, il se contenta d’un haussement d’épaules significatif mais se doutant bien que cela ne suffirait nullement à calmer la curiosité de Kris, le grand brun se décida à ouvrir la bouche :

« Pas vraiment. »

Ces deux mots ne réussiraient probablement pas à convaincre le tatoueur mais il s’en moquait. Dans le fond, il ne faisait que dire la vérité. Certes, l’échange de regards avec l’homme lui avait rappelé une succession d’événements aussi désagréables qu’irréels mais l’autre ne semblait pas impatient de remettre cela. Il n’avait donc pas de raison de se tenir agacé ou mal à l’aise. D’autant plus qu’il avait une partie à gagner. Le plus jeune le surprit alors par son aveu : alors comme ça, il ne savait absolument pas quoi lui demander ? Rien d’étonnant compte tenu du peu d’indices ou d’ouvertures qu’offrait Joris en la matière. Ils ne se connaissaient pas suffisamment pour appréhender les goûts et la portée de l’humour de l’autre, si bien que le choix du gage perdait de son intérêt. Toutefois, il s’était imaginé que le tatoueur se montrerait plus entreprenant que lui sur ce point. Finalement, l’identité du vainqueur importait peu.

« Il est encore temps d’abandonner tu sais ? »

Comme pour ne pas lui donner raison, une boule jaune vint heurter une consœur écarlate, laissant celle-ci rouler un peu plus vers le centre du tapis. Visiblement, abandonner ne faisait pas partie du vocabulaire du plus jeune. Fort bien. La partie n’en serait que plus serrée et ce, jusqu’au bout. Son regard parcourut l’ensemble du billard tandis qu’il réfléchissait à comment rentrer cette boule rouge qui lui posait autant de problèmes. Tout comme Kris, il n’espérait pas la faire rentrer du premier coup, peut-être en deux ? Mais alors qu’il se déplaçait de nouveau pour prendre place, la voix de son interlocuteur lui parvint de nouveau. Il sentit que l’irritation montait de nouveau aussi, il suspendit son coup pour répondre au tatoueur.

« Il l’est. Ce n’est pas la première fois qu’il vient ici. Il doit y avoir ses habitudes. En tout cas, il semble de ton bord, juste au cas où. »

Est-ce que cela sonnait comme une mise en garde ? Ou une invitation ? Peut-être un mélange des deux en fin de comptes. Il fallait être aveugle pour ne pas voir où allait le penchant de Kris en matières de partenaires. Malheureusement pour ce dernier, si le surveillant n’était pas de ce bord, beaucoup d’autres se feraient un plaisir d’accepter l’invitation du plus jeune. Parce que oui, qu’on se le dise, le tatoueur n’était pas vilain. Bien au contraire. Sans attendre la réponse, il tapa dans la boule, certainement trop fort puisque celle-ci rebondit sur un rebord avant de s’éloigner paresseusement vers le trou opposé sans s’y glisser. Un mal pour un bien. Il ne devrait pas avoir trop de difficultés à la faire rentrer au prochain coup. A moins que Kris ne s’amuse à éloigner les boules écarlates pour faire durer la partie. Ce serait puéril comme idée et le grand brun n’y croyait qu’à moitié. Sauf qu’il ne connaissait pas jusqu’où pourrait aller le côté joueur du plus jeune.

« C’est à toi. »

Laissant la main à son partenaire de jeu, Joris s’écarta du billard pour venir cueillir son verre. Deux gorgées de Guiness plus tard, il jetait un œil à sa montre. Début de soirée. En temps normal, il serait déjà de retour dans son logement de fonction. Il n’était pas tard et pourtant, le surveillant avait l’étrange impression de faire quelque chose d’exceptionnel. Peut-être que sortir prendre un verre avec un autre homme à Saint Adams en faisait-il partie ?
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Ft. Joris Timble


Un autre moyen de le tester, c'était à ça que songeait l'italien, le regard songeur posé sur son camarade de jeu avant de percevoir l'échange manifestement déplaisant que ce dernier venait de partager avec un inconnu d'une table lointaine. Hum, le savoir est une clef utile surtout par les temps qui courent et surtout pour ceux qui souhaitent avoir un coup d'avance. Juste au cas où. Alors devant la réponse de Joris, le joueur resta un instant perplexe sans que son expression faciale ne vienne traduire ses pensées. Le grand brun avait l'air de vouloir se défaire au plus vite de cette conversation qu'il devait interpréter comme déplaisante même si Kris restait bloqué quelques minutes dessus, avant de fermer les yeux en signe d'acceptation. Bien, ce n'était pas ses affaires et même si la curiosité l’étreignait - enfin nouvellement né apprenait les conventions sociales - aucun des deux hommes n'étaient assez proches pour qu'il puisse se permettre l'indiscrétion de fouiller un peu plus. C'était surement pour ça que le fait que son partenaire relance le sujet, le surprit, provoquant un haussement de sourcil de la part du tatoueur. Ça et peut-être autre chose.

- Il l’est. Ce n’est pas la première fois qu’il vient ici. Il doit y avoir ses habitudes. En tout cas, il semble de ton bord, juste au cas où. C'est à toi.

Kris regarda la bille rouler non loin du trou sans s'y glisser, restant fixé un instant dessus sans rien. De son bord ? Ah oui, évidemment. Maintenant la question intéressante était, pourquoi le plus vieux pensait que lui, qui n'avait pourtant pas une allure spécifiquement stéréotypé - du moins de son point de vue - semblait si sûr de lui concernant son orientation sexuelle ? La ville ? Sa façon de l'aborder alors qu'il ne pensait pas à grand chose ? Le peu de réaction qu'il avait eu devant sa blague précédente ? Son effleurement qui avait réussi à le déstabiliser ? Tout ça à la fois peut-être.
L'italien aurait pu répliquer qu'il était plutôt malpoli de parler de quelque chose d'aussi intime que de l'orientation sexuelle d'une personne qu'on ne connaissait pas. Il aurait pu. S'il en avait eu quelque chose à foutre. Accident ou pas, l'honnêteté était dans ses principes et Kris n'avait jamais pris la peine de cacher ses préférences. Appuyant sa queue sur le sol, ses deux mains ainsi que son menton en rejoignirent l'extrémité libre, toujours l'air intéressé par la table alors qu'il déclarait d'une voix traînante :

- Tu as l'air sûr de toi. Qu'est-c'qui te rend aussi sûr de mes préférences ?

Curiosité quand tu nous tiens. Et pourtant, l'italien attendait sa réponse et il l'aurait, hors de question pour son camarade de la soirée de s'y dérober.
Le laissant néanmoins goûter de nouveau à la noirceur de son verre, il se dirigea à l'extrémité du tapis, prenant en ligne de mire une rouge qui rentra directement d'un geste sûr après avoir rebondit contre deux bords. Ne laissant pourtant nullement voir la surprise sur son faciès légèrement creusé, Kris contourna de nouveau le billard, se contentant d'éloigner la jaune du trou dans lequel elle pourrait aisément se glisser avant de s'adosser au bord, récupérant son verre en observant du coin de son œil quasiment doré, la silhouette amatrice de Guiness.

- Si tu me dis que ça s'voit sur ma gueule, je rigole et on pourra dire que t'es aussi de ce bord alors. C'qui a pas l'air d'être le cas vu comment tu en parles.

Etrangement, le ton était loin d'être mécontent. C'était plus une curiosité emprunte d'un léger amusement qui transparaissait entre les lignes orales que le métisse n'avait su chanter. La réflexion de Joris sonnait autant comme un lointain reproche à ne pas se conformer aux normes sociales qu'à une invitation à le titiller un peu plus pour découvrir quelque chose qu'il n'était pas prêt à donner lui-même. S'il jouait mal, cela tombait à l'eau. S'il jouait bien, tout n'était pourtant pas dans sa direction. Et le tatoueur ne savait même pas si le jeu en valait la chandelle. Quoique peut-être juste pour avoir le droit de peindre ses beaux yeux, il s'appliquerait à attirer le brun chez lui, glisser sa main prêt de la sienne, lui proposer d'autres verres sans obligation d'addition après ça. Une discussion plus tranquille, quelques aveux curieux, une soirée agréable à laquelle il ne pensait pas particulièrement aspirer ce jour-ci. Ni aucun des prochains d'ailleurs.
Joris était étrangement bien tombé pour lui et intérieurement, il espérait être bien tombé pour le brun. Des lacunes communes étaient à combler et l'intérêt du loup grandissait par petit cran timide, appréciateur d'une présence loin d'être stupide sans idée précise derrière la tête. Ou du moins, il l'espérait.

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Dare to taste me [PV Kris McGeyver]
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