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Niché par-delà les montagnes qui décrivent la beauté de l’Angleterre, se terre un magnifique village nommé Saint-Adams par ses fondateurs du même nom, il y a de cela plusieurs siècles. L’endroit est le fleuron de la bourgeoisie et de la royauté du monde entier, surtout reconnu grâce à son pensionnat pour jeunes hommes, fondé il y a de cela quarante-et-un an par la richissime famille Adams. Il s’agit de l’établissement d’éducation le plus reconnu pour engendrer l’élite la mieux établie au monde. Les jeunes adultes des meilleures familles y apprennent tant gestion de leur patrimoine, que la bienséance ainsi que toute forme de savoirs. Particularité du village, la population est exclusivement masculine. Qui serez-vous ?... Un étudiant brillant et sérieux ou un membre de la jeunesse dorée profitant de l'argent de papa ? Un professeur bien sympathique ou au contraire sadique ? Ou peut-être, un simple villageois vivant de folles aventures ? Le choix est vaste, et il ne tient qu'à vous de franchir les grilles de ce pensionnat..more~
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 Run Boy Run Pv Joris

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Joris Timble & Callum Vicentini1199 mots
Run Boy Run
Callum commençait à plutôt bien intégrer les tâches quotidiennes à faire d'un prêtre, il en faisait même plus pour s'occuper l'esprit et racheter un minimum sa minable existence, aussi digne que celle d'un démon tout droit sorti de l'enfer. Parce que du carnage, il en avait fait depuis son plus jeune âge et des choses à se faire pardonner il en oubliait au moins la moitié. Sans vraiment s'en rendre compte et sans faire de grands pas, l'ex mafieux avait tout de même commencé à reprendre un tantinet sa vie en main que ce soit par le fait de maîtriser ses horaires, son travail, de simplement manger à sa faim, ou bien même d'avoir pu dissimuler une partie de son argent et de ses armes en sûreté (aussi relative fut-elle car il ne faisait pas confiance à Aïden le fossoyeur, il le sentait , ça résonnait dans tous ses os.. Ce type était de la pire espèce.. de son espèce.. les prédateurs de l'humanité. Et même si dans le fond c'était reposant de se sentir tacitement compris, c'était tout aussi stressant que d'avoir une épée de Damoclès au dessus de la tête...Elle pouvait ne jamais tomber comme elle pouvait vous transpercer le crane un bon matin d'été alors que vous aviez enfin trouvé la paix... ) mais aussi par le fait qu'il ai réellement repris le sport ; tout les matins et tout les soirs, Callum courrait pour aller et revenir de l'église, pour chasser un maximum de ses démons et avoir l'esprit le plus clair possible même si ça ne durait jamais bien longtemps et que ça le faisait se sentir en retour un peu plus coupable. Il devait vivre pour souffrir comme il avait fait souffrir . Et non pas vivre pour aller mieux même si au plus profond de lui il se doutait que Marcus lui avait offert une seconde chance sans arrière pensée.. Son frère, était quelqu'un de merveilleux, de bon, de patient et de compréhensif et surtout empli de mille et un pardons...Jamais Marcus ne lui aurait souhaité du mal...il le savait, il le savait pertinemment mais si personne ne le punissait comment pouvait-il se sentir mieux ? Alors le colosse tenait lui même le fouet face au miroir de sa culpabilité...

Vivre normalement était compliqué , ennuyant et épuisant . Tout était beaucoup trop calme et bien qu'il fut le plus souvent au sein même de l'église, du domaine du divin, du tout puissant, les démons de l'ex mafieux rôdaient autour de lui comme des affamés dès qu'il osait ne rien faire de particulier.  Mais hélas pour lui un prêtre avait beaucoup de temps libre, consacré entre autre à la prière...Ces moments là étaient pour Cal les pires de la journée, se concentrer sur lui même était exactement ce qu'il ne voulait pas faire de plus il ne croyait pas en Dieu.. car si Dieu il y avait , pourquoi tout ce mal ? Pourquoi Marcus avait pu souffrir autant ? Pourquoi Isa était elle morte en esclave ? Pourquoi Leo à peine venu au monde en avait-il été arraché ? Ça n'avait pas de sens .. et durant ce temps imparti , l'ex mafieux ne cessait de poser des questions, des questions sans réponses, car personne ne pouvait les entendre, car de toute façon personnes la haut n'écouterait  les plaintes d'un démon comme lui...

Ce jour là, il s'était proposé pour rester seul à l'église et préparer son premier sermon enfin.. le premier de Père Marcus 2.0. Pour ce faire il avait ramené de chez lui, quelques un des carnets de son frère pour s'en inspirer et être certain de dire les bonnes choses comme il fallait. Il lisait depuis un moment, plusieurs cahier à la fois ouverts devant lui, dans un silence brisé que par ses soupires de lassitudes et de surprise.. Marcus ne voyait absolument pas la vie de la même façon que lui..mais une chose était sûre, ils s'étaient tous deux enfermés dans des cages pour survivre . Lui la mafia, et Marcus la religion. Marcus avait souhaité se laisser guider en espérant du mieux alors que Callum avait souhaité lui, enfin prendre le contrôle et se sentir puissant. Il ne savait plus ce que Zachariah était parti faire en cet après midi mais au vu de l'heure ça ne pouvait pas être lui qui faisait autant de bruit dans la pièce d'à côté d'autant plus que son collègue était bien trop respectueux pour claquer des portes de la sorte. Une porte... deux , trois.. Callum se leva en plaquant ses deux mains sur la table dans un bruit sourd et agacé . Il espérait vraiment se tromper mais son instinct lui criait le contraire, il gronda et sortit du petit bureau pour aller voir et se faire bousculer par des jeunes hommes s'enfuyant avec un objet relativement précieux sous le bras. Callum mit un peu de temps à réagir abasourdit de la scene improbable dans une église aussi petite. L'un d'eux se retourna quelque secondes plus tard dans sa course et pris peur en voyant Callum de toute sa stature leur emboîter le pas, l'air aussi menaçant qu'un grizzly affamé. Non ils ne partiraient pas avec cet objet, il ne décevrait pas Zachariah. Pas déjà .

_Fermasi ! FERMASI !! STOP ARRÊTEZ VOUS !

Si il avait été certain d'être seul dans l'église Callum n'y aurait pas été de main morte par pur réflexe mais il entendit des voix dans la Nef..et il tenait à sa couverture. Elle le maintenait en vie et en sécurité.  Les jeunes ayant une courte avance sur lui, repérèrent un visage familier et s'en servirent par pur instinct de survie. Il attrapèrent le bras de leur surveillant pour l'attirer avec eux en criant sous leurs capuches :

_Joris ! Cours , mec, cours bordel ! il nous à vu !  

Puis Callum les vit s'enfuir par la porte en laissant là un homme grand détonnant avec le reste des fidèles qui sortaient , en plein milieu de son chemin . Bien que n'en étant pas certain Callum ralentit sa course pour ne pas le plaquer au sol en le percutant et lui posa la main sur l'épaule, une main énorme lourde et ferme. Il la lui pressa doucement. Et le regarda de ses grand yeux dorés et profonds habillés de longs cils noir et épais, une mèche folle s'échappait de son chignon pour frisoter sur le coin de son oeil et lui donner le charme romantique des italiens.. Bien que ses sourcils froncés cassaient le tableau amèrement.

_Vous pouvez m'expliquer, Monsieur ? Je vais devoir appeler la police...

Le colosse de chaire à l'accent italien chantant se trouvait bien agacé et menaçant malgré tout . Il renonça à courir après les jeunes puisque l'homme qu'il tenait, les connaissait visiblement, ça serait bien suffisant pour les retrouver, puis Callum avait brièvement vu leurs visages. Il s'agaçait d'autant plus qu'il allait vraiment devoir appeler la police et avoir affaire à eux.. décidément cette ville n'avait rien de tranquille.

_Voler c'est mal, mais voler une église c'est honteux !

L'animation lui manquait, là il était servis!
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Des semaines s’étaient écoulées depuis l’étrange nuit qu’il avait passé au presbytère. La fièvre foudroyante ne l’avait pas repris, preuve étant que ces quelques heures de repos contraint et forcé lui avaient été bénéfiques en fin de comptes. La vie avait repris son cours. Au sein du pensionnant, les journées s’enchaînaient les unes après les autres, toutes plus similaires. Certes, les élèves n’étaient pas en reste pour inventer de nouvelles excuses et coups foireux en vue de s’éclipser hors des murs de l’école mais le surveillant s’habituait doucement au rythme de son nouveau poste. Passage obligé au bureau du CPE en arrivant de bon matin, échanges de politesse avec ses collègues tandis qu’ils se partageaient un café, distribution des emplois du temps pour la journée à venir avec la répartition des séances de permanences et surveillance des différents bâtiments du pensionnat, l’attribution du rôle d’honneur consistant à vadrouiller la nuit à horaires réguliers dans les couloirs du dortoir… Une fois cela fait, chacun s’activait à sa tâche, avec plus ou moins de bonne volonté. Après tout, il n’était qu’un homme, il lui arrivait également de se lever du pied gauche. Ce qui ne devait très certainement pas être le cas de Zachariah, petit saint comme il était. A présent, Joris savait que ce n’était qu’une façade, le prêtre lui avait bien rendu la monnaie de sa pièce et ce, à plusieurs reprises. La feuille A4 pliée en deux n’avait pas quitté son bureau, où elle gisait paresseusement depuis qu’il avait remis les pieds dans son logement de fonction. Le surveillant posait les yeux dessus tous les matins, ses yeux arrivant pile au niveau de la surface du petit meuble où se trouvait le fameux document. Si pour certains, la plus grande richesse possible se résumait à des bijoux ou même à de l’argent, en cet instant, il chérissait autant qu’il redoutait ce petit bout de papier. Et tous les matins, Joris quittait la pièce sans emporter la feuille avec lui, comme pour mieux reporter au lendemain la raison même de sa venue à Saint Adams.

La vie avait beau avoir repris son cours, avec ses hauts et ses bas, il n’avait pas oublié. Le fait que Zachariah se soit renseigné en son nom, qu’il lui ait même communiqué l’information dont il avait besoin, la dernière pièce manquante à son puzzle. Alors pourquoi diable hésitait-il ? Le surveillant avait depuis longtemps écarté la cause de la culpabilité à l’encontre du prêtre, notamment en ce qui concernant les propos qu’il avait tenus à son encontre. Quand bien même il s’était platement excusé par la suite, rien ne justifiait un tel comportement. Tout insolent qu’il était Zachariah ne le méritait pas. Encore moins après le service qu’il lui avait rendu sans même en mesurer l’impact pour le grand brun. Alors quoi ? L’idée avait commencé à germer dans son esprit, d’abord timidement. Mais à mesure que les jours passaient, elle prenait de l’assurance, tentant de s’imposer entre le déni et la mauvaise foi qui accompagnaient inlassablement chacune des pensées de Joris. Peut-être bien qu’une fois qu’il se serait rendu à l’adresse inscrite sur ce maudit bout de papier, il n’aurait plus de raison de demeurer à Saint Adams. Cela aurait dû le réjouir. Depuis le début, il avait détesté devoir s’installer ici, quitte à mettre sa carrière en suspens. Depuis le début, il avait détesté ce village, indifférent comme il était envers ses habitants. Ce n’était pas par passion qu’il avait endossé ce rôle de surveillant, bien rares étaient les personnes à le faire de toutes façons. Ce n’était en rien qu’un travail alimentaire, à peine une couverture, juste de quoi lui permettre de remplir son frigo tout en ayant un toit au-dessus de la tête. Le village avait beau être retranché du reste du monde loin des mœurs communes, on ne louait pas si facilement à un étranger et encore moins pour une durée limitée !

Peut-être que la perspective d’aller frapper à cette porte l’angoissait en fin de comptes. Joris ignorait ce qu’il allait y trouver, si son père résidait effectivement à cette adresse depuis toutes ces années. Avait-il refait sa vie, loin de lui et de sa mère ? Comment réagirait-il en reconnaissant son fils ? S’en suivrait-il un malaise entre eux ? Après tout, les raisons seraient nombreuses. Et quand même son père serait heureux de le voir, le brun saurait-il surmonter la blessure infligée il y a de cela des années ? Rien n’en était moins sûr. Etre rancunier faisait partie de la longue liste de ses défauts. Quelque part, peut-être qu’il espérait secrètement que l’information soit fausse, que son père ait déménagé entre temps, n’importe quoi d’autre. Joris se trouvait lâche. Et ce simple constat autant que les conclusions amères qui en découlaient le mettait de très mauvaise humeur. Parce qu’au fond, il refusait d’admettre que si cette information se révélait exacte, il n’aurait plus de raison de demeurer à Saint Adams. Plus de raison de retourner dans cette église. Plus de raison de revoir Zachariah pour lui infliger les piques dont il avait le secret. Ce dernier lui avait expressément demandé de le prévenir s’il venait à quitter définitivement le village. Sur le moment, le surveillant avait accepté, l’esprit encore embrumé par sa convalescence. A présent, il doutait d’être en mesure de le faire. Ce ne serait en rien une conversation agréable. Des adieux. La fin de leur étrange relation. Ne plus revoir son partenaire de joute verbale. Autant dire que les heures de colle se mirent à pleuvoir pendant les semaines qui suivirent. Ses collègues en furent les premiers surpris. Mais le regard noir de Joris les dissuada de poser la moindre question à ce sujet. Et ils firent bien.

Du fait de la taille relativement restreinte du village, les animations manquaient quelque peu. Oh bien sûr, il y avait des bars, une salle d’arcades et divers établissements dans le centre-ville. Seulement, rien qui puisse lui permettre de véritablement se changer les idées. Restait le sport. Sauf que sa première – et dernière – visite du complexe sportif lui avait presque valu de se voir expulser des lieux, aussi, Joris rechignait à y remettre les pieds. Faute de mieux, il se résigna à faire de longues marches aux abords du pensionnat, puis de plus en plus loin. Ses pas le conduisaient régulièrement jusqu’à la place de l’église d’où il n’avait qu’à lever les yeux pour admirer le splendide bâtiment. Dire qu’il ne se lassait pas de cette vision. Peut-être même qu’une fois à l’intérieur, bercé par le silence environnant et cette atmosphère mystique, le surveillant trouverait un peu de cette paix intérieure qu’il recherchait désespérément. Cependant, il n’ignorait pas que l’église était également le domaine de Zachariah. Le prêtre se ferait une joie de venir interrompre ses méditations, espérant de nouvelles confessions de la part de sa brebis égarée. Et connaissant leurs caractères respectifs, cela ne manquerait pas de dégénérer en joute verbale, succession de provocations toutes plus insolentes les unes que les autres. Il le savait, Zachariah n’attendait que cela. Après tout, ils ne s’étaient pas revus depuis et le brun n’avait pas donné de nouvelles sur son rétablissement. Comment l’aurait-il pu de toutes manières ? Jamais il n’avait pensé à lui demander un numéro auquel le joindre. Chercher celui du presbytère dans l’annuaire ? Jamais de la vie !

« Joris ! Cours, mec, cours bordel ! Il nous a vus ! »

La première chose qu’il entendit fut son prénom. Cette voix. Brutalement tiré de ses pensées, Joris eut tout juste le temps de baisser les yeux pour découvrir fugacement deux visages en partie dissimulés par les capuches qui les recouvraient. Ces soupçons se confirmèrent.

« Que- ? »

Déjà, les deux garçons le dépassaient, courant à perdre haleine pour fuir quelque chose qu’il ignorait. Et la chose en question ne tarda pas à poser une main énorme sur son épaule, serrant celle-ci sans la moindre difficulté. Le surveillant se retourna et pour la première fois de sa vie, dut lever les yeux pour dévisager l’animal- l’individu qui lui faisait face. Outre le fait qu’il n’apprécia pas se voir dépasser de deux têtes par un parfait inconnu, le côté tactile et menaçant de ce dernier lui valurent un regard noir de la part de Joris. Appeler la police ? Et puis quoi encore ? S’il pensait l’impressionner avec cette menace… Non, le surveillant nota la tenue noire que portait son interlocuteur, caractéristique des hommes de foi… Une boule amère se forma dans sa gorge : un nouveau prêtre ? Qu’était-il advenu de Zachariah ? Aurait-il quitté le village sans le prévenir ? Non, cela ne lui ressemblait pas… Et en même temps, le prêtre n’avait aucun moyen de le joindre, ni même de le retrouver… Sa mauvaise humeur venait de monter d’un cran et il repoussa la main de l’homme d’un mouvement sec.

« Je n’ai rien à voir avec cette histoire. En revanche, je peux vous donner les noms et prénoms de ces deux imbéciles : Mike Lester et Dean Macberry. Ce sont deux de mes élèves. »

En temps normal, peut-être se serait-il montré plus coopératif, promettant de restituer ce qui venait vraisemblablement d’être volé. L’inconnu avait de quoi être en colère : voler était un méfait en soi mais le faire dans une église était encore plus grave. Cependant, Joris n’était pas vraiment d’humeur à faire preuve de bonne volonté, surtout sous de telles accusations de la part d’un inconnu.

« A moi de poser les questions maintenant : j’ai rencontré le prêtre de ce village, il ne vous ressemblait absolument pas. Qui êtes-vous ? »

Son regard se fit plus acéré à mesure que les mots franchissaient ses lèvres, tandis qu’il guettait la réaction de son interlocuteur. L’autre pouvait l’envoyer par terre sans le moindre effort, il en avait conscience. Mais à cet instant précis, la colère occultait sa capacité de jugement.
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Joris Timble & Callum Vicentini765 mots
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En temps normal et dans son autre vie, Callum aurait poursuivit les voleurs et aurait certainement du les tuer pour venger l'honneur du parrain et être certain qu'on ne les y reprenne plus. Mais dans cette nouvelle vie, l'ex mafieux était las et préférait se faire aussi petit que possible pour ne pas trop attirer l'attention sur lui et quelque chose lui disait qu'un prêtre maîtrisant deux jeunes hommes sans l'ombre d'une goutte de sueur et les terrorisant pour un bon moment, ça ne se voyait pas « Marcus ne ferait certainement pas ça.. »..Il avait donc opté pour la solution la plus sécuritaire et accosté avec un brin de menace non contenue l'homme plus âgé. Il avait encore du mal à se faire à cette nouvelle vie paisible et emplie de gentillesse...Pour lui le monde n'était que violence, menaces et risques, drames ..Tout le monde était possiblement un ennemi de qui il faudrait se méfier, une future victime à qui il ne faudrait pas s'attacher..Entrer dans la peau de Marcus n'était pas une mince affaire, d'autant plus quand la colère grondait en lui comme à ce moment là. Son regard d'or croisa l'acier de l'autre , si l'un se trouvait noir, l'autre était aussi glacial et vide que l'espace. Avec un aplomb à tout épreuve et sans l'ombre d'une crainte , Callum garda les yeux rivés dans le regard de l'inconnu étirant simplement un sourire en coin au bout de ses lèvres pulpeuses qui désamorça l'escalade de la situation...La tension retombée presque immédiatement laissa place à un sourire plus franc et chaleureux. Callum sans se formaliser du geste sec, chassant sa main recula d'un pas. Il l'écouta d'une oreille et soupira , en l'abandonnant sur place d'un geste de la main, sans se soucier de son regard acéré ou de son ton cassant, il en fallait plus pour l'intimider, beaucoup plus... Il sortit voir si les gosses étaient encore dans le coin...Il balaya l'espace devant l'église et repéra le coffret de bois jeter au sol, il se précipita pour le ramasser et fut soulagé. Tout état là, abîmé  mais là. Il se passa une main sur le visage en fixant le crucifix d'or . « je leur ai fais peur hein , c'est ça ? »... Il aurait pu en rire mais n'en avait pas le cœur, si il pouvait ne pas prévenir la police pour cet incident, il devait au moins en faire part à Zachariah, ce qui lui était déjà pénible..Oh bien sur le titan avait l'habitude de faire des rapports en tout genre, médical, criminel..mais cela ne l'avait jamais enchanté . Se rappelant d'avoir laisser seul l'homme et sa question en suspend, il rentra dans l'église afin de lui répondre.

_Mike Lester et .. Dean Mcberry , c'est ça ? On dirait bien qu'ils ont plus de jugeote qu'il n'y paraît. Ou vous n'avez pas toute leur confiance pour les couvrir Il montra le coffret de bois et inspecta du regard l'homme . Ça ne se voit pas ?

Il désigna son col blanc, son chapelet puis sa tenue en souriant en terminant par un geste désignant les lieux.

_Vous avez rencontré UN des prêtres de l'église, pas le prêtre. Je suis Père Marcus, comment puis-je vous appeler ? Et Désolé pour l'instant plus tôt et merci de votre aide.

Il se passa une main derrière le crane, plus détendu à présent. Rassuré d'avoir récupéré l'objet, le colosse se montrait bien plus ouvert et abordable. Chaleureux. Il entrait à nouveau dans son personnage . Il inspira un peu et caressa le bois de ses pouces tout en analysant l'homme...Il fallait qu'il parle qu'il dise quelque chose..

_Je ne suis en effet pas Père Zachariah mais si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis là pour vous au même titre que lui . Enfin ne me demandez pas d'entrer dans le confessionnal.. je n'y passe pas.

Il tenta le brin d'humour et étira un nouveau sourire en coin. Deux hommes d'ages mûr vinrent le saluer et lui exprimer ainsi qu'à Joris leur profonde déception quant au comportement des deux étudiants de l'académie, ne comprenant pas car ça ne devait pas être l'argent qui leur manquait. Callum pris sur lui d'être conciliant et plus aimable en leur assurant que comme l'objet était déjà de retour, ils pouvaient bien leur pardonner une bêtise de jeunesse. Il les regarda quitter les lieux se trouvant seul à avec Joris..

_Nous sommes partis sur le mauvais pied, je me trompe ?
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L’espace de quelques secondes, ils se toisèrent, chacun jaugeant l’autre en silence. La tension était palpable, risquant l’escalade à la moindre parole ambiguë. Deux fortes têtes, voilà ce qu’ils étaient. Et aucun des deux n’avaient envie de baisser les yeux le premier. Contre toutes attentes, ce fut son interlocuteur qui calma le jeu. Un début de sourire étira le coin supérieur de ses lèvres, signe avant-coureur qu’il ne le considérait plus comme un vulgaire voleur d’église. A la bonne heure. Sauf que l’homme ne lui fit pas le plaisir de répondre à sa question, l’abandonnant là pour sortir précipitamment du bâtiment. Passée à la stupeur, Joris le suivit vaguement du regard. Pensait-il vraiment pouvoir rattraper les fuyards ? Avec un gabarit pareil, l’autre devait être plutôt lent non ? A moins que ce ne soit trompeur ? Le surveillant tendit malgré lui l’oreille, guettant la moindre exclamation surprise de la part des voleurs ou même un rugissement d’ours mal léché… Rien. Soit le prêtre avait abandonné son église pour se lancer à la poursuite des fuyards, soit ces derniers avaient pris trop d’avance, disparaissant de la circulation pour un temps seulement. A présent qu’il connaissait leurs identités, Joris n’aurait aucun mal à les retrouver. Seulement, régler la situation serait plus compliqué que prévu. Peu importe la manière dont on voyait les choses, les gamins avaient commis un délit, une tentative pour être exact. Ils devaient en être punis et leurs parents informés. Cependant, il ignorait la façon dont allait le prendre lesdits parents. Le pensionnat n’était qu’un ramassis de fils à papa, trop bien éduqués pour s’abaisser à ce genre d’actes. Certains parents seraient prompts à prendre la défense de leur progéniture, quitte à vouloir retourner la situation pour mieux accuser le personnel de l’école d’avoir manqué à ses obligations en laissant leurs adorables gosses sans surveillance. Avec le recul, mieux valait que l’histoire reste entre les murs de l’école…

« Vous l’avez dit vous-même : c’est honteux de voler une église, je ne tolère pas ce type de comportement. Au moins ont-ils suffisamment de jugeote pour comprendre que je ne les couvrirai pas. »

N’ayant pas obtenu la réponse qu’il attendait, son ton se faisait toujours glacial et son regard acéré. Le surveillant posa brièvement les yeux sur le coffret en bois et se retint de justesse de soupirer avec soulagement. Au moins, l’objet venait d’être restitué sans qu’il ou l’école n’ait à intervenir. Inutile donc d’appeler les forces de l’ordre pour retrouver les gosses. Joris sortit de ses pensées en entendant son interlocuteur se présenter. Il écarquilla les yeux de surprise. Deux prêtres ? Pour un si petit village ? Et encore moins de visiteurs réguliers au sein de l’église ? Zachariah lui-même n’avait pas manqué de faire de l’humour à ce sujet. Ce qui rendait la venue d’un second homme de foi à Saint Adams encore plus surprenant.

« Je pensais que vous auriez entendu l’un de ces gamins hurler mon nom. » commença-t-il avant de tendre une main polie en direction du dénommé Marcus. « Appelez-moi simplement Joris. Enchanté mon père. Et rassurez-vous, je ne suis pas vraiment un habitué des lieux. »

Afin de s’éviter un énième sermon sur la religion, le surveillant jugea bon d’en dire le moins possible concernant ses opinions personnelles. L’autre n’avait pas besoin de savoir qu’il n’était pas croyant et encore moins pratiquant. Après tout, il n’avait pas à se justifier de se trouver dans l’église, celle-ci étant ouverte au public en journée. Bien, l’affaire semblait résolue. En apparences seulement. L’approche de deux hommes plus âgés que cette tentative de vol paraissait avoir ébranlés vint lui rappeler qu’il lui fallait régler une bonne fois pour toute cette histoire. Joris les salua poliment et les suivit quelques instants du regard, s’assurant par là qu’ils étaient à présent seuls dans l’église. Le surveillant soupira avant de se passer une main à l’arrière de sa tête. Pourquoi diable était-ce à lui de prendre la responsabilité de deux parfaits idiots ? Lui qui pensait que le poste de surveillant au sein d’un pensionnat pour gosses de riches serait peinard… Cherchant ses mots, il vint de nouveau planter son regard acier dans celui, doré, de son interlocuteur… avec une inclinaison légèrement surélevée. Comment pouvait-on être aussi grand bordel ? Lui qui n’avait pas à rougir de sa propre taille en temps normal, il se sentait ridiculement petit en comparaison. Et même ! Comment se retrouvait-on à finir comme prêtre avec une carrure pareille ? Pourquoi pas videur ou boxeur professionnel ? Ce fut à cet instant qu’il remarqua les cicatrices qui ornaient le visage de Marcus. Bien évidemment, son regard ne s’y attarda pas, d’une, pour ne pas mettre mal à l’aise l’homme, et de deux, parce que cela n’aurait pas dû l’interpeller plus que nécessaire. Ou peut-être que si.

« A propos de cette histoire… pourrais-je vous demander de ne pas appeler la police ? Comprenez que la réputation de l’école risque d’en pâtir, et ce, à cause de l’erreur de deux idiots. L’objet vous a été restitué et je me charge personnellement de m’occuper du cas de ces deux-là par la suite. Ils ne recommenceront pas. »

L’expression « ça passe ou ça casse » prenait véritablement son sens ici. Joris commençait un peu à connaître Zachariah pour savoir qu’il se serait arrangé avec ce dernier. Mais en présent de ce nouveau prêtre, le surveillant ignorait tout de sa personnalité et de ses intentions, quand bien même l’individu semblait plus chaleureux que lorsqu’il l’avait interpellé, pour le moins menaçant.
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Joris Timble & Callum Vicentini943 mots
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Bien qu'il paraissait détendu , le colosse de chaire ne lâchait pas des yeux Joris, glissant son regard de son visage à ses cheveux.. ses oreilles, son cou.. ses épaules, sa taille, ses mains... Rien ne lui échappait et pourtant son regard n'avait rien d'envahissant ne se fixant pas assez longtemps pour passer dans le domaine de l'intime. Il savait comment gagner des informations sans se faire prendre, même si d'aussi près l'homme pouvait le voir observer mais Callum s'en fichait bien, il n'était clairement pas à ça prêt et pas le moins du monde timide. Ceci étant dit, plus que de vraies informations, l'ex mafieux retenait de Joris sa beauté...Fine délicate, aiguisée comme un couteaux ce qui le fit s'humecter les lèvre avant de lui répondre d'une voix naturellement profonde et basse à l'accent chantant, moins froide que plus tôt car il n'avait visiblement pas de raison d'en avoir après lui.

_J'ai entendu oui, mais connaître votre prénom, ne me donne pas le droit de vous appeler par celui-ci pour autant. Mais puisque vous le permettez, je vous appellerez comme ça avec plaisir.

Étonnamment, c'était au près des mafieux, de sa famiglia , que Callum était devenu aussi poli. Le parrain tenait à ce que ses hommes soient les plus respectable possible d'un point de vu extérieur, polis, respectueux , obéissant, fidèle...Des chiens bien dressés, qui ne couvriraient pas de honte leur maître bien aimé. Bien que la politesse le rendait bien souvent plus froid qu'il ne l'était en réalité, montant un mur et creusant un fossé entre lui et ses interlocuteurs qu'il préféraient bien souvent tenir à distance.. c'était préférable d'abord pour eux, moins dangereux mais aussi pour lui, moins risqué, plus facile..Mais à présent une petite voix, toujours la même depuis qu'il avait pris l'identité de son frère, lui murmurait d'être plus accessible car c'était là, tout l'essence de la vocation de prêtre...Il devait réduire la distance entre lui et les gens si il voulait passer innaperçu.. Bien qu'il n'aimait pas les hommes avec un grand H préférant largement la compagnie des animaux...Ils étaient plus simple à comprendre, plus francs et compréhensifs à ses yeux... Sans trop savoir pourquoi il repensa à ses chiens et son cœur se serra mais rien ne le laissa paraître. Son masque de bonté et de joie qu'il s'efforçait d'avoir depuis qu'il portait la soutane resta bien en place. Il rassura les deux hommes agés et leur servis de grands sourires compréhensifs, parfaitement faux...Les morveux méritaient une bonne correction. On ne manquait pas de respect à Callum de la sorte...mais encore une fois un prêtre ne s'adonnait pas à ce genre de choses. Malheureusement. Il serra le coffret de bois au point d'en blanchir ses jointures et son regard quitta les hommes pour Joris et ses traits fin..la courbe de sa mâchoire pour son regard acier dans lequel on aurait pu voir danser des tempêtes. Si il s'attendait parfaitement à la question elle ne l'en fit pas moins lever un sourcils  puis sourire comme un diable, un sourire qui disait à lui tout seul bon nombre de choses telles que « Qu'est ce que j'y gagne ? » « Vous me donnez quoi pour mon silence ? » « est-ce dans mon intérêt ? ». Il soutint le regard du brun à la peau pâle, de longues secondes dans un silence religieux, comme si il réfléchissait alors que pas du tout, il connaissait la réponse à la question avant même qu'elle ne fut posé, mais il en profitait, profiter pour le regarder et s'amuser à le taquiner un peu , gentiment cela allait s'en dire. Puis il humecta et sourit de façon à dévoiler sa fossette tout en s'appuyant sur le banc derrière lui pour imager sa détente . Non il n’appellerait pas la police, car il ne voulait pas les voir.

_hm, d'accord. J'accepte de vous laissez gérer l'affaire sans en parler à la police. Comme vous l'avez dis, l'objet est ici, heureusement intacte même si je ne peux pas en dire autant de ce coffre en bois. Comme on dit, Dieu le leur rendra.

Alors oui on disait cela , mais pas pour ce genre de chose et encore moins dans ce sens. Dieu ne rendait pas les mauvais coups. Callum se rendit compte trop tard de son mauvais sens et se mordit l'intérieur de la joue... il n'y avait pas à dire, être prêtre, homme de foi, ça n'avait rien de facile quand la seule chose mystique à laquelle on croyait un tant soit peu n'était d'autre que l'enfer . Il cala le coffre contre sa cuisse et se passa une main sur le visage en pouffant brièvement de rire...

_Pardon.. je ne devrais pas dire ce genre de choses.

Il ne s'en sentait pas vraiment coupable, loin de là, pas plus qu'il ne s'était sentit coupable d'ouvrir la tombe l'autre nuit à l'heure du diable pour y planquer armes et argent. Puis il se souvint des paroles de Joris « Et rassurez vous, je ne suis pas vraiment un habitué des lieux. » cela le rassura en effet.. ça ne l'aurait pas aider que l'on rapporte ses blasphèmes à Zachariah...déjà qu'il ne payait pas vraiment de mine comme prêtre..de part sa stature, ses cicatrices apparentes sur son visage ou encore ses mains... Partie immergée de l'iceberg car des cicatrices, Callum en avait beaucoup trop..Et de ses lacunes en religions qu'il comblait cela dit des plus rapidement.

_ Puis-je achetez votre silence et le miens avec une tasse thé  ou de café?

Il souriait encore, amusé de sa propre bêtise et audace.
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Cette situation n’était vraiment pas pour lui plaire. A tel point qu’il se surprit à regretter de s’être de nouveau approché de l’église. S’il avait su qu’il se retrouverait à devoir négocier en présence d’un homme de foi pour sauver les apparences d’une école dont l’enseignement ne l’inspirait nullement, peut-être que Joris aurait réfléchi à deux fois avant de mettre le nez dehors. Sauf que nul n’aurait pu prévoir cette situation, encore moins le surveillant. L’intuition, ce n’était vraiment pas son fort. Du moins, pas en ce qui concernait cette maudite église. En son for intérieur, il espérait sincèrement que l’homme en face de lui témoignerait de ses principes religieux en accordant le pardon aux deux garçons, histoire que l’affaire en reste là. Le sourire qui prit forme sur les lèvres du dénommé Marcus fit naître le doute dans son esprit. Qu’avait-il à sourire de la sorte ? C’était déplaisant. Et si le prêtre choisissait d’appeler la police ? Les choses seraient plus compliquées en effet. Non pas envers les principaux coupables puisqu’il était légitime qu’ils soient punis pour leur tentative de délit. Les répercussions pour l’école seraient plus graves encore. Sans compter qu’ils auraient à tous les coups les parents sur le dos. Ces derniers ne manqueraient pas de leur rappeler qu’ils dépensaient une fortune pour l’éducation de leur progéniture, ce n’était certainement pas pour les voir devenir de vulgaires petites frappes sans ambition. Pire, on lui reprocherait de n’avoir rien tenté pour empêcher que cela n’arrive, puisqu’il s’était retrouvé sur les lieux par le plus grand des hasards. Comme si être surveillant consistait à garder un œil en permanence sur chacun des élèves ? Son travail s’exerçait au sein des murs de l’école et non en dehors. Si le village avait été plus vaste, presque une ville, Joris ne doutait pas qu’il n’aurait pas recroisé si facilement quelques-unes des fortes têtes du pensionnat. Ce n’était pas son rôle de les encadrer hors de l’école. Encore heureux tiens.

Au bout d’une attente qui lui parut interminable, Marcus reprit la parole pour donner son accord, ce qui tira un discret soupir de soulagement au grand brun. Peut-être que l’homme n’était pas pourvu de si mauvaises intentions en fin de comptes. A quoi bon tourmenter un pauvre fidèle ? Et surtout, pourquoi un homme de foi s’abaisserait-il à ce genre de choses ? En revanche, Joris fut surpris de l’entendre s’exprimer de la sorte. « Dieu le leur rendra » ? Curieux pour un prêtre. Bien qu’il ne soit pas trop porté sur le sujet de la religion en général, le surveillant avait cru comprendre que cette figure divine tendait à accorder le pardon plutôt qu’à faire payer les malheureux de son courroux. La formulation même était étrange, comme apparentée à un comportement typiquement humain. A charge de revanche. Trop surpris pour émettre un commentaire sur le moment, le surveillant se contenta d’observer son interlocuteur. A son corps défendant, ce dernier se reprit bien assez vite, s’excusant platement des propos qu’il avait tenus. Excuses auxquelles Joris répondit par un simple signe de la main doublé d’un haussement d’épaules. Certes, ce genre de discours n’était peut-être pas adapté en ces lieux et chez la personne d’un homme de foi mais lui-même n’était pas la meilleure personne pour le juger. Un vrai croyant aurait certainement réagi différemment mais ce n’était pas son cas. Pour cette fois, il se contenterait de noter l’étrangeté de la formulation et rien d’autres. Alors qu’il était sur le point de remercier Marcus pour sa compréhension, le surveillant se vit soudain proposé un café… pour acheter le silence du prêtre concernant la tentative de vol ?

« Je veux bien une tasse de café dans ce cas. » finit-il par répondre après quelques secondes.

Ravi ? Lui ? Pas le moins du monde. Il n’était pas spécialement à l’aise en la compagnie de cet étrange personnage. Peut-être que Zachariah aurait plus d’informations, lesquelles suffiraient à dissiper ses soupçons à l’encontre de Marcus. Mais surtout, le surveillant se voyait mal refuser une telle proposition. Vexer l’hôte des lieux n’était pas vraiment une bonne idée et il ne le connaissait pas suffisamment pour imaginer quelle serait sa réaction le cas échéant. Dans ces conditions, le prêtre parvenait à lui forcer la main sans même s’en rendre compte. Et ce n’était pas pour plaire à Joris. En désespoir de cause, il tenta une première diversion.

« Mais est-ce bien prudent de laisser ainsi l’église sans surveillance ? Déjà que votre présence n’a pas dissuadé ces deux idiots d’agir, je n’ose imaginer ce qui pourrait se produire si vous veniez à vous absenter, même pour 1h ou deux. »

Une pointe de sarcasme accompagnait volontiers ces propos. Il était en effet assez risible qu’avec une carrure pareille, le prêtre n’ait pas dissuadé les intrus de vouloir commettre leur délit. Sauf si son arrivée au sein du village était trop récente pour que la nouvelle ne soit parvenue jusqu’aux oreilles des élèves du pensionnat… D’un autre côté, ce moment contraint et partagé serait également l’occasion pour lui d’en apprendre davantage sur l’étrange personnage. Joris était bien évidemment très loin de s’imaginer que son interlocuteur puisse avoir de quoi lui préparer un café dans le petit bureau que contenait l’église. A moins que l’un comme l’autre ne se sente pas particulièrement à sa place à l’intérieur de ce lieu saint… ?
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Joris Timble & Callum Vicentini869 mots
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Callum n'était pas tout à fait dupe mais n'étant pas sûr de ce qu'il ressentait de Joris, il relégua ses doutes au second plan et décida de passer outre. Après tout, il ne retenait en rien l'homme, ne le menaçait pas non plus d'un couteau sous la gorge ou d'un canon sur le crane pour le faire boire un café avec lui, loin de là son idée d'ailleurs. Pour une fois qu'il faisait quelque chose simplement ! A la réponse du brun il se redressa, s'écartant du banc sur lequel il avait appuyer les fesses et le regarda à nouveau sans détour au plus profond de ses yeux, avant de regarder le reste de l'église vide et silencieux.. l'ambiance y était étrange quand on s'y trouvait seul ou juste à deux.. les lieux pourtant public avaient cet on ne savait quoi d'intime, une aura étrange qui s'étendait du parvis au dernier mur de pierre. Ce n'était pas un simple bâtiment, c'était une maison pour tous et bien que Callum n'en était pas le meilleur, il était néanmoins un de ses hôtes . Il ne ressentait que rarement l'aura de l'église de cette façon, plutôt légère, car pour lui les lieux se montraient le plus souvent écrasants, sourds et étouffants. Il n'y était à l'aise que lorsqu'il pouvait se concentrer sur quelque chose ou quelqu'un.. quelqu 'un comme Joris et quelque chose comme un café...Il ne fallait pas qu'il se laisse happer par ses sombre pensées, il ne devait pas se laisser mordre par ses souvenirs et écouter les démons de son âme... Callum était Marcus, un prêtre à la vie plutôt tranquille, avenant , doux et surtout croyant. Il devait l'être.

_Il faut croire que j'avais réussi à passer inaperçu jusqu'à lors...Par quel tour de force je me le demande bien, on ne peut pas dire que je sois aussi petit qu'une souris. Il reporta son attention sur Joris, mais un regard plus légers, plus fuyant comme si au final il ne voulait plus vraiment le regarder, ou du moins le voir. Pour ne pas prendre le risque de le dévorer des yeux. Qui à dit que nous sortions ? J'ai de quoi préparer un café ici et puis je pense qu'on ne nous en voudras pas de le partager sur l'un des bancs. Cela dit vous me voyez ravis Joris, de vous entendre dire que nous partagerons possiblement la prochaine heures ensemble.

Il lui fit un sourire en coin au charme naturel et tapota le petit coffre des pouces avant d'inviter Joris à aller s'asseoir sur les premiers bancs devant l'autel .

_Je vais remettre cela à sa place, préparer les cafés et je vous rejoins. Si vous voulez vous échapper, cela vous donnes cinq minutes pour le faire, ce qui.. est une avance respectable.

Ses longs et épais cils sombres caressèrent sa peau suite à un rapide clin d'oeil avant qu'il ne s'éclipsa vers les parties « privées » de l'église. Entrant la pièce des reliques et autres objets de paroisse il soupira de la constater en désordre.. les morveux avaient visiblement cherché ce qui pourrait être le plus précieux sans imaginer visiblement qu'un bouquin du treizième siècles le soit plus qu'un crucifix en or.. « bandes d'amateurs abrutis. » Il regarda le livre, par chance il n'avait rien et le remit à sa place, tout comme les autres objets qui n'y étaient plus. Il essuya la terre sur le coffre en bois et le crucifix et le rangea dans la vitrine avant de retourner au bureau où son travail inachevé gisait encore au milieu de l'écriture de son frère … soignée et lisible alors que la sienne de médecin ne l'était pour ainsi dire pas du tout, presque illisible pour lui même aussi. Il soupira longuement... mais chiffonna la page de ses notes. Il n'en avait plus besoin, car l'aventure du jour, lui donnait l'idée d'un sermon de circonstance et ce n'était pas dans ces cahiers là de Marcus qu'il trouverait de l'aide mais dans l'un de ceux qu'il n'avait pas apporter de chez lui ce matin là. Il se saisit ensuite de deux tasses, rempli la bouilloire d'eau minérale en bouteille et la fit chauffer alors qu'il mettait une dose très précise et bien à lui de café soluble au fond des tasses. C'était un parfait dosage, pour obtenir le meilleur café soluble possible sans oublier le fait qu'il n'en avait acheté un bon, car le café c'était du sérieux . Une fois les tasse remplies et bien chaude, il rejoignit enfin la nef sans avoir oublié les dosettes de sucres si jamais Joris aimait son café sucré ce qu'il n'avait pas demandé. Sans trop savoir pourquoi, il s'attendait à ce que l'homme ai disparu .

_Désolé pour l'attente..j'ai constaté les dégâts en allant remettre le coffre à sa place je ne pouvais pas ne pas ranger un peu...Enfin bon.. Ce n'est pas le meilleur café du monde, mais il n'est pas mauvais du tout en tout cas. Si vous n'êtes pas un habitué, vous vouliez voir Père Zachariah ou bien profiter de la quiétude des lieux? Enfin.. quiétude toute relative aujourd'hui je vous l'accorde.
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Bien qu’aussi impressionnant qu’une armoire à glace, Marcus se révéla être un hôte bien plus chaleureux qu’il ne l’avait laissé voir au premier abord. Tout méfiant qu’il était à son égard, le surveillant devait bien lui reconnaître cela : la peau gorgée de soleil et le timbre chantant, à l’accent italien. Presque impossible de se tromper sur les origines de l’individu. Le prêtre faisait même preuve d’humour, ce qui contrastait étonnamment avec l’expression menaçante et le regard noir qu’il avait arborés plus tôt dans la journée. Peut-être s’était fourvoyé au sujet de Marcus en fin de comptes. Qui pouvait prétendre avoir un passé exempt de la moindre erreur ? Ces cicatrices représentaient autant de blessures que de fautes probables. Sans doute l’homme avait trouvé la voie du pardon dans la foi. C’était mesquin de sa part de le juger sur son physique. D’autant plus qu’on n’entrait pas dans les ordres aussi facilement. Du moins, Joris l’espérait-il sincèrement. Si l’allusion faite par le colosse quant à sa taille fit esquisser un discret sourire au surveillant, la suite le lui fit perdre presque instantanément. Prendre un café ? Ici ? Au milieu de l’église ? Même pour un non croyant comme lui, n’était-ce pas un peu… irrespectueux vis-à-vis du lieu en question ? Que penseraient les personnes qui viendraient se recueillir et prier en les découvrant assis sur l’un des bancs, à siroter leurs boissons respectives ? Le tableau aurait presque pu être comique si Joris ne mourrait tout simplement pas d’envie de quitter l’endroit. Et la satisfaction non dissimulée de son interlocuteur à l’idée les prochaines minutes ensemble n’arrangeait en rien son affaire.

« Ne pensez pas un seul instant que vous pourrez m’enjoindre à me confesser mon père. Je ne suis pas croyant. Et encore moins pratiquant. »

Le grand brun veilla à particulièrement insister sur le dernier mot. En effet, ce terme s’appliquait aussi bien dans un contexte religieux – adapté dans un tel lieu – que dans un sens plus général compte tenu de la population masculine. Joris avait bien remarqué les regards insistants de son interlocuteur. Et si pour lui la question était d’ores et déjà tranchée, ce n’était pas une évidence pour les habitants de Saint Adams. A peine eut-il le temps de formuler sa remarque que déjà, Marcus s’éloignait, non sans lui désigner le premier banc pour s’y asseoir. Chose que fit le surveillant, non sans soupirer. Comment s’était-il retrouvé dans cette situation ? Pour quelqu’un que la religion laissait totalement indifférent, si ce n’est méprisant, il se trouvait à beaucoup trop fréquenter cette église. Et loin de profiter de longs moments en solitaire, avec pour seule compagnie, le silence mystique qui berçait les lieux, il y faisait des rencontres pour le moins sur prenantes. Machinalement, Joris releva la tête pour contempler le chœur de l’édifice. Trois immenses vitraux lui faisaient face, tous plus colorés les uns que les autres. Certainement qu’une succession de scènes tirées de la Bible devaient s’y inscrire pour retranscrire un épisode ou deux mais il en ignorait la signification. Certes, ces vitraux-là ne rivalisaient pas avec la magnifique rosace dans son dos mais à cette heure de la journée, le soleil les éclairait complètement, les rendant plus lumineux que jamais. Des bruits de pas lui parvinrent alors et il sut que Marcus revenait déjà, sans même avoir à tourner la tête dans sa direction. Toutefois, la raison du retard de son hôte lui fit jeter un coup d’œil à ce dernier, sourcil arqué.

« Vous m’en voyez désolé mon père. »

Jamais il n’avait été cambriolé par le passé mais Joris se doutait qu’il s’empresserait lui aussi de remettre de l’ordre autour de lui, ne serait-ce que pour oublier l’incident. Comment diable ces gamins avaient pu imaginer cambrioler une église ? Avec l’argent de poche qu’ils recevaient tous les mois ! C’était inexplicable. Sans compter qu’ils y étaient allés en plein jour, histoire de se faire attraper la main dans le sac. Vraiment de parfaits idiots… Après tout, l’argent pouvait acheter de nombreuses choses mais pas l’intelligence. Le surveillant accepta le café en remerciant Marcus. Rien qu’en humant l’odeur, il fut rassuré. Cela sentait comme un café, ce devait forcément en avoir le goût également non ? Après une fraction de secondes d’hésitation, Joris porta la tasse fumante à ses lèvres pour boire une gorgée de l’amer breuvage… et il fut étonnamment surpris. Cela se fit sur son visage, d’ordinaire inexpressif à souhait.

« Il est bon. Non merci, je le préfère noir. » s’empressa-t-il d’ajouter en voyant que le prêtre lui proposait une dosette de sucre.

La question de savoir ce qu’il était venu faire en ces lieux était parfaitement légitime et dans le fond, cela l’amusa un peu d’entendre qu’on supposait son intention de venir voir le prêtre en fonction. Certainement que Zachariah s’en amuserait également. Tous les deux savaient à quel point Joris n’avait aucun respect pour la religion et qu’il était la dernière personne sur Terre à vouloir se confesser de son plein gré. Aussi le surveillant masqua son sourire amusé dans sa tasse.

« J’apprécie l’architecture de ce genre de lieux. Je venais simplement pour pour l’admirer à ma guise, rien de plus. »

D’autant plus que s’il avait réellement envie de voir Zachariah, le surveillant savait où le trouver. Cependant, il se garda bien de le préciser, ne souhaitant pas que son interlocuteur aille s’imaginer des choses entre lui et son collègue de profession. Ce n’était pas en vain que Joris avait tenté de clarifier les choses dès le départ avec l’homme. Toutefois, cela lui fit réaliser qu’il devrait tout de même songer à demander un numéro de téléphone à Zachariah ou au moins chercher celui du presbytère dans l’annuaire. On ne savait jamais.

« Et vous mon père ? Qu’est-ce qui vous a poussé à rejoindre les ordres ? Si ce n’est pas indiscret bien sûr. »

Contre-attaque.
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Joris Timble & Callum Vicentini1025 mots
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Callum avait bien entendu l’aveu de Joris mais qui était-il pour lui jeter la pierre ? Il portait l'habit de foi mais n'avait jamais ô grand jamais cru une seule putain de seconde en Dieu. Dieu qui de toute façon si il existait l'avait abandonné depuis son premier jour sur terre. Si Marcus avait trouvé refuge  dans la religion, Callum n'avait jamais pu comprendre pourquoi. Ils avaient tellement souffert, tous les deux, personnes ne les avaient voulu et le seul à les avoir aimer vraiment avait finis par les fuir en fin de compte... Dieu ne faisait rien, Dieu ne voyait rien . Dieu lui avait pris Marcus et Dieu n'existait pas... Il valait mieux pour lui ne pas exister. Au moins ça lui donnait des excuses valables. Quelqu'un ou du moins quelque chose d'aussi bon, n'aurait jamais abandonné des enfants, n'aurait jamais pris Marcus son frère ou Leo son fils...A moins que l'existence même de Callum soit si nuisible qu'il faille sacrifier des innocents pour le punir, lui... Mais là encore, Dieu n'était pas censé être si cruel...Ranger le désordre de la salle et faire les cafés avait calmé l'esprit de l'ex mafieux assez pour qu'il puisse faire face tout sourire à Joris sans ne rien laisser paraître. S'asseyant près du brun il admira à son tour les vitraux, il avait beau les voir tous les jours depuis des semaines déjà, il pensait les découvrir à nouveau, chaque fois que son regard s'y perdait .. Car la lumière qui les frappait, était chaque jours différente. Il en détourna son attention pour ne pas être impoli et pu voir la surprise qui marqua le visage de l'anglais, cela le fit sourire . Malgré toute l'amertume dont pouvait faire preuve un café, il adoucissait bien souvent les humeurs . Son odeur réconfortante et pourtant pleine de vitalité, sans oublier la chaleur et ses arômes invitant au voyage... Bien que pour le coup on ne voyageait pas aussi loin qu'avec les cafés que Callum préparait d'ordinaire.. Un bon café.. depuis combien de temps ne s'en était-il pas fait d'ailleurs ? Des semaines... des mois … depuis le drame en fait.. depuis ce fameux jour où le monde s'était presque entièrement écroulé sous ses pas..Ce jour là il avait presque tout perdu, jusqu'à sa propre vie.. presque oui, parce que quelque part sur cette terrible terre, il en était persuadé... Kris..son fils aîné, vivait . Et sûrement très bien.  L'ex mafieux n'eut pas le temps de trop partir dans ses pensées car la voix du beau brun l'attira de nouveau dans la réalité ce qui lui fit poser un regard plein de gratitude sur lui...Sans y faire attention, sans même pouvoir l'imaginer, Joris venait de le sortir d'une spirale infernale.. Il soupira avant de boire une gorgée de son café noir lui aussi et de sourire encore un peu.

_Un palais aiguisé ou un psychopathe …

Joris enchaina avec la réponse à la question que Callum avait déjà oublié avoir posé, le faux prêtre se cala donc un peu mieux sur le banc et se tourna légèrement vers son interlocuteur pour montrer qu'il écoutait. Puis il balaya l'église d'un regard aiguisé . Elle était petite, ancienne mais très belle. Callum comprenait facilement que l'on vienne pour admirer l'architecture, lui même le faisait bien souvent plus jeune avant de trouver un point d'observation élevé pour admirer Rome et ses lumières de nuit sous un ciel éclairé par la lune..C'était son église à lui.

_Vous avez raison, ce genre de batiment ça vaut le coup d'oeil. On en fait rarement des aussi beau de nos jours. Puis on sent que c'est fait pour durer, pas quelque chose que l'on balayera à la moindre occasion ou nouvelle mode..c'est intemporel et travaillé .

La question suivante, vint le frapper comme une balle envoyée par un adversaire au volley ball. Elle le désarçonna un instant le faisant tenir sa tasse à deux mains pour la presser doucement et garder contenance. Il esquissa un simple sourire et resta silencieux de longues secondes le regard perdu sur l'autel..Bien que Marcus ne lui ai jamais explicitement dit, Callum savait pourquoi son frère avait rejoint les ordres et aussi étrange que cela pouvait paraître, leurs raisons étaient identiques aujourd'hui.

_hm...J'avais besoin d'un refuge et c'est le premier que j'ai trouvé ..

Sa voix était pleine de tristesse et ses yeux brillaient un peu alors que sa poitrine se gonflait.

_La vie n'est pas toujours généreuse … Certain n'ont pas de chance et la commence mal. J'ai fuis un quotidien que je ne pouvais plus affronter, que je n'avais pas la force d'affronter ...l'église était là, j'ai passé la porte c'est tout .

Il parlait autant pour lui à présent, que pour Marcus enfant qui fuyait la maison ainsi les mercredi après midi , les samedi et les dimanche matins.. le laissant seul, subir l'absence de leur mère et les abus , la violence de leur beau père.. Callum n'en voulait pas à Marcus pour ça, jamais, pas une seule seconde il lui en avait voulu, bien au contraire. Il était heureux d'avoir été le seul à être le jouet du boucher. Marcus était trop bon pour ça. Il ne le méritait pas. Il inspira, regarda son café et le porta de nouveaux à ses lèvres.

_Et soyez sans craintes, je ne cherche pas à vous faire vous confesser. On le fait si on en ressent le besoin, si on le veut , quand et où on le souhaite. Avec qui on en a envie . Ça peut être aujourd'hui comme jamais, l'important c'est d'être en paix avec soi même je suppose.  Soyez juste vous même . Je suis d'avis que la religion ça ne s'impose pas, tout comme les goûts et les couleurs vous voyez ?

Son sourire était empli d'une certaine ambiguïté tout comme les paroles de Joris plus tôt l'avaient été mais à l'inverse de Joris, ce n'était pas volontaire chez Callum.

_Et vous que faites vous ? Professeur ?hm non.. les élèves ne vous auraient pas appelé par votre prénom aussi facilement.. surveillant ? 
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Suite à son affirmation, le prêtre émit une remarque qui valut à ce dernier un coup d’œil en biais de la part de Joris. Quel était le rapport entre avoir un palais aiguisé et le fait d’être un psychopathe ? Le surveillant avait beau tourner et retourner la phrase dans sa tête, il ne voyait pas le lien entre les deux. S’il était réellement un psychopathe, alors le grand brun l’ignorait. Quand bien même ses intentions n’étaient pas toujours louables envers ses pairs, jamais il n’avait envisagé de prendre une vie. Chose encore plus risible en présence d’un meurtrier. Heureusement que Marcus ne tarda pas à commenter ses propos. A mesure que Joris l’entendait donner son impression au sujet de ce type de bâtiments, il ne put s’empêcher de retourner à sa contemplation des vitraux. A l’extérieur, la lumière étincelait. Difficile de poser son regard sur autre chose que les vitraux qui resplendissaient, révélant par-là toutes les nuances de couleurs dont ils étaient pourvus. Après réflexion, très peu de jeunes devaient se rendre à l’église. Et dans le fond, le surveillant ne pouvait pas leur reprocher. Tous n’étaient pas croyants et par conséquent, ne ressentaient pas le besoin de venir se recueillir au sein de l’édifice. Toutefois, Joris pouvait leur reprocher leur manque de curiosité. Un tel bâtiment valait le coup d’œil, y compris pour mieux assimiler un cours d’histoire ou d’art. Sauf que pour apprécier ce spectacle, mieux valait se rendre seul à l’église. Accompagné ou en groupe, il était forcément plus difficile de se concentrer ou seulement d’apprécier le silence des lieux. Et le grand brun en prit pleinement conscience tandis que son interlocuteur improvisé s’exprimait. Si bien qu’il ne préféra pas surenchérir à ce sujet. Au lieu de cela, il attaqua sur un angle différent.

S’il s’était attendu à une telle réponse ? Nier aurait été mentir. Les cicatrices qui ornaient le visage de Marcus étaient autant de blessures honteuses que de trophées évoquant un passé aujourd’hui révolu. Même si le prêtre ne lui avait pas dit les choses très clairement, le surveillant aurait pu émettre ses propres hypothèses. Sauf qu’il ne s’était pas attendu à ce que son interlocuteur accepte de répondre aussi facilement, sans non plus s’étaler plus que nécessaire sur sa vie passée. Un refuge. Voilà ce que la religion avait donc représenté pour lui. Peut-être aussi pour Zachariah. Non, très certainement même. Joris se rappelait quand ce dernier avait avoué que devenir prêtre n’avait jamais été sa vocation première. Plutôt un second choix. Etait-ce une façon détournée d’avouer à demi-mots que la religion avait été, à sa manière, un refuge pour lui aussi ? Le surveillant garda le silence. D’une, parce qu’il ne trouvait rien à dire dans ce genre de situation. Il n’était pas et ne serait jamais la meilleure personne à qui se confier et de qui on attendrait des mots réconfortants dans l’unique but de se sentir mieux. Et de deux, parce que lui-même se surprit à s’abîmer dans ses propres pensées. Avant qu’il ne le réalise, le visage de son père lui apparut alors. Trouble. Ancien. Celui perdu dans ses souvenirs d’enfant mais auquel il s’était désespérément accroché lors des années qui avaient suivi le départ de son père. Avait-il lui aussi fui quelque chose en venant ici ? La culpabilité ? Une orientation sexuelle non assumée auprès de son ex-femme ? Est-ce que cela l’excuserait, même de manière infime, de les avoir abandonnés, lui et sa mère ?

« Je sais bien cela. L’espace d’un instant, j’ai presque cru que nos rôles s’inversaient et que vous souhaitiez vous confesser. »

Ironie mordante. Peut-être était-ce là son intention. Ou peut-être pas. Les mots venaient parfois plus vite que prévus. Et les remords dans la foulée. Joris se demanda si ses questions se révélaient trop directes à l’encontre de ses interlocuteurs. La curiosité était un vilain défaut. On le lui avait souvent répété enfant, sa mère la première. Même si à présent, il savait que c’était uniquement dans le but de le préserver de son point de vue à elle. Pour qu’il ne l’abandonne pas de la même manière que son ex-mari. Heureusement que Marcus ne tarda pas à dévier la conversation sur autre chose, retournant sa question au brun par la même occasion. Et le moins que l’on puisse dire, était que ce prêtre-là était perspicace. Si le surveillant n’en montra rien, il était agréablement surpris par l’esprit de déduction de son interlocuteur. Et cette manière subtile qu’il eut de demander confirmation au principal intéressé en dépit d’un raisonnement parfaitement juste, tira un sourire à Joris.

« On dirait bien que je suis démasqué. »

Se disant, il porta de nouveau la tasse à ses lèvres. S’octroyer une ou plusieurs gorgées de la boisson amère était également un moyen pour lui de gagner du temps. En dire le moins possible. Ne pas se dévoiler plus que nécessaire. Etre dans le collimateur d’un prêtre était déjà bien assez pour lui. Et pourtant, il ignorait complètement que cela concernait deux prêtres à présent…

« A ce propos, que diriez-vous d’un peu d’aide pour nettoyer l’église ? Je suis certain que des travaux d’intérêt généraux ne nuiraient en rien à l’éducation de nos jeunes. Sans parler du fait que Mike et Dean seraient ravis de se rendre utiles auprès de vous. Qu’en pensez-vous mon père ? »

C’était étrange d’apposer ces deux mots sur une autre personne que Zachariah mais après tout, Marcus et lui occupaient la même fonction. Jusqu’à la même église… Etaient-ils allés jusqu’à se partager le presbytère également ? Le surveillant espérait que non. Sans pourtant comprendre d’où provenait ce sentiment de mécontentement à l’idée de la cohabitation entre les deux hommes. Tandis que ses pensées s’égaraient du côté de Zachariah en s’imaginant la tête qu’il ferait en apprenant leur mésaventure, Joris réalisa soudain qu’il s’avançait un peu trop sans prendre en compte l’avis du second prêtre.

« Je peux en parler personnellement à votre acolyte si vous voulez ? »
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Inverser les rôles ? Se confesser ? Lui ? Si il avait eu le cœur à rire,  Callum s'en serait donné à cœur joie. Un café ne suffisait assurément pas pour qu'il ai le temps de confesser, son existence entière. Depuis sa conception il était coupable. Ruinant la vie de ses parents rien que pour exister un peu et sa venue au monde n'avait pas arrangé le tableau ! Non très vite il avait appris à mentir et baignait dans un mensonge constant..Puis il avait commencé à s’approprier l'identité de Marcus afin de prendre sa place au près du boucher ensuite était venu le temps de la violence, il rendait chaque coup quitte à voler dans les murs jusqu'à cette fameuse nuit..la nuit du non retour, celle où il avait tué de sang froid et de façon prémédité, pour la première fois, à l'age de seulement 12 ans...S'en était suivit de nombreux autres mensonges, de nombreux autres délits et des meurtres à n'en plus pouvoir compter ..Même si de part son métier premier, Callum sauvait des vies, rien ne pouvait racheter celles qu'il avait prises et prendrait peut-être encore, rien ne pouvait réparer les existences qu'il détruisait pour le parrain ou pour lui même. Après tout, une vie n'avait pas de prix. Et c'était en sachant cela que quelques mois plus tôt il s'était tout de même vengé en arrachant au parrain, ce qu'il avait osé lui prendre. Sur l'instant, un sentiment de soulagement l'avait alors envahit mais depuis lors chaque nuit lorsqu'il réussissait à fermer les yeux, où chaque fois qu'il croisait un enfant.. le visage du petit Juliann, tué par sa rage, s'imposait en lui pour le hanter.. Ce petit bonhomme qu'il avait été le premier à accueillir au monde, à tenir dans ses bras ..ce petit bonhomme qui n'y était pour rien du tout..tout comme son Leo.

Ça ne servait à rien qu'un homme comme lui se confesse dans une église, ça ne servait à rien qu'un homme comme lui cherche du réconfort. Rien ne pouvait plus changer son destin ou le soulager. C'était trop tard, tout simplement. Puis Callum ne voulait pas semer plus de chaos qu'il ne le faisait déjà, il ne voulait plus blesser autrui et faire part de ses problèmes aurait été au mieux dérangeant, au pire terrifiant. Ses pêchers, sa croix, son problème. Détournant la conversation de lui, l'ex mafieux posa un regard un brin curieux sur le brun qui lui confirmait son intuition et porta tout comme lui, le café à ses lèvres pour le déguster dans un silence qui n'avait rien de gênant..Le faux prêtre savourait autant les silences que les bonnes paroles et pouvait simplement se taire durant des temps . Tout n'était pas obligé d'être dit.  

Il contemplait une des statues de l'église, posant à nouveau la tasse chaude sur l'une de ses cuisses et n'écouta que d'une oreilles Joris , mesurant ses paroles..c'était en soit une bonne idée. Enfin n'importe qui d'autre l'aurait trouvé bonne, lui n'y voyait là que du travail et de l'ennuie supplémentaire... Le travail à l'église était déjà relativement manquant et surveiller des morveux ne lui disait trop rien.. Mais ici il n'était pas Callum Vicentini, médecin de la mort de la mafia de Rome non, il était Père Marcus, homme généreux et d'une bonté débordante.. Il esquissa un petit sourire et se tourna de nouveau, presque entièrement vers le brun à la peau pâle.

 _ça me parait une bonne idée mais comme je le disais à ses messieurs plus tôt.. c'est déjà pardonné de mon côté. Néanmoins j'imagine qu'une aide aussi généreusement proposée ne doit pas être refusé alors je vais accepté. Je pourrais leur apprendre la valeur des choses.

Il plongea à nouveau son regard d'or dans l'acier de celui de Joris et le sonda comme si il pouvait y voir directement son âme et un nouveau sourire étira ses lèvres, plus fin.. plus entendu, plus taquin.

 _Si il vous faut une excuse pour parler à père Zachariah je vous la laisse mais sinon je le ferais en lui relatant les événements d'aujourd'hui, afin qu'il ne soit pas surpris de voir le coffre abîmé .

Il n'avait pas décrocher son regard du sien et ne le fit que pour boire à nouveau de son café et se bloquer une mèche rebelle frisottante , derrière l'oreille. Il ferma un instant les yeux et paru soudain très las...épuisé . Sans son sourire ses cernes se faisaient plus voyant. Il bu à nouveau et remit son masque .

 _Je me demande bien ce que cherchaient ces jeunes... à venir voler quelque chose dans un lieu comme celui-ci en plein jour et abandonner le butin une fois dehors . Un bizutage vous pensez ?
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Bien que son ton se soit fait volontairement plus léger sur la fin de ses propos, Joris ne perdait de vue la moindre des réactions de son interlocuteur. Un sourire, une parole en l’air ou même un simple haussement d’épaules signifiait beaucoup lorsqu’ils étaient replacés dans un contexte donné. A défaut de connaître le passé du père Marcus, le surveillant pouvait toujours évaluer le comportement de ce dernier à mesure que la conversation passait d’un sujet à un autre. Le temps jouait contre lui. Tôt ou tard, il aurait fini sa tasse de café. Même s’il essayait en vain de prolonger leur échange en cessant de boire l’amer breuvage, celui-ci allait finir par complètement refroidir, le rendant imbuvable par la même occasion. Autant allier l’utile à l’agréable en posant les bonnes questions pendant que sa boisson était encore chaude. Aussi, Joris fut légèrement surpris d’entendre que la promesse d’obtenir deux larbins pour effectuer les corvées au sein de l’église n’enchantait pas spécialement l’hôte des lieux. Soit le surveillant était le seul pourvu de quelques pulsions sadiques en la matière, soit son interlocuteur était réellement empli de cette bonté caractéristique des hommes de foi. Et ce, bien malgré le passé qui semblait le poursuivre, y compris en ces lieux saints. Avant que Joris n’ait le temps de lui répliquer que ce n’était là en rien une obligation d’accepter l’aide des deux garçons, Marcus reprenait déjà la parole, rebondissant sur la dernière remarque du brun. Besoin d’une excuse ? Lui ? Son regard d’acier s’étrécit à ces mots puis il ferma les yeux pour porter une nouvelle fois la tasse à ses lèvres.

« Pas vraiment. Vous pouvez très bien le faire vous-même. »

N’avait-il pas mis les choses au clair avec Zachariah de toute façon ? La prochaine et dernière fois qu’ils se verraient, ce serait très certainement pour lui notifier son départ prochain de Saint Adams. Ils n’avaient pas d’autres raisons de se revoir. L’un ne fréquentait pas les bancs de l’église, et l’autre en faisait de même pour les bancs de l’école. Aucune chance- risque qu’ils se croisent un jour. Derrière ses paupières closes, Joris pouvait sentir le regard de son interlocuteur posé sur lui. Certainement que son ton s’était fait un peu sec et que le prêtre l’avait remarqué. Mieux valait feindre l’ignorance pour le moment et envisager la prochaine tournure de leur conversation. Et ce fut Marcus qui l’amorça pour eux cette fois. Le surveillant rouvrit les yeux, pensif quant aux raisons qui avaient pu motiver les deux jeunes à commettre pareil délit. Celui-ci n’avait pas abouti heureusement mais ce genre de comportement ne pouvait rester impuni. Pas plus qu’ignoré de l’administration du pensionnat.

« Je l’ignore. Nous faisons très attention aux dérives qui peuvent survenir lors d’éventuels bizutages. Et connaissant les deux énergumènes, je penche plutôt en faveur d’un besoin d’adrénaline. » Son regard se perdit dans un point invisible au fond de sa tasse. « Toute leur vie, ces jeunes ont obtenu ce qu’ils voulaient. Vous n’êtes pas sans savoir qu’ils viennent pour la grande majorité de milieux aisés. J’imagine qu’ils essayent de dépasser leurs limites en passant outre les interdits. »

Devoir surveiller des gamins n’était pas une partie de plaisir en soi. Encore plus quand ces derniers ne cessaient de faire étalage de leur appartenance à un milieu le plus souvent supérieur au sien, en pensant pouvoir un jour devenir les maîtres du monde. Bien entendu, affirmer son mépris pour ce type d’individu n’était pas très bien vu au sein d’un pensionnat réputé comme Saint Adams. Peut-être Joris le laisserait-il entendre lorsqu’il aurait pris la décision de partir. Pour l’heure, il espérait simplement que le fond de sa pensée ne déteigne pas sur sa manière de présenter les choses. Qui sait ? On pourrait encore lui reprocher d’être intolérant.

« Quoiqu’il en soit, c’est la première fois que cela arrive depuis que je suis ici. J’en toucherai un mot à mes collègues afin d’éviter que cela se reproduise. Connaissant les noms des deux garçons, cela sera facile de leur faire avouer la raison d’un tel comportement. »

Se disant, il porta une dernière fois la tasse à ses lèvres, sentant que le café se refroidissait à vue d’œil, et but d’une traite ce qu’il en restait. Compte tenu des événements survenus aujourd’hui, le surveillant se fit mentalement la réflexion qu’il risquait de devoir écourter sa promenade pour rentrer plus tôt que prévu au pensionnat. Il doutait que les deux garçons y aient remis les pieds immédiatement mais cela lui permettrait au moins de préparer le terrain en réunissant ses collègues pour évoquer le sujet, en attendant le retour des deux jeunes, histoire de prendre la décision la plus appropriée à leur encontre. Cela fait, il se leva pour ensuite pivoter sur lui-même afin de faire face à son interlocuteur.

« Je vous remercie pour le café. Auriez-vous un numéro auquel vous joindre si nous avons besoin de vous prévenir concernant la sanction des deux garçons ? » demanda-t-il poliment en posant la tasse sur le banc qu’il avait occupé jusqu’à présent.
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Le ton plus sec de la réponse de Joris à sa taquinerie, le fit sourire intérieurement, il avait l'impression d'avoir fait mouche mais ne pouvait pas en être sûr. N'étant pas deux intimes, l'ex mafieux changea de sujet au lieu de l'asticoter comme il l'aurait fait si leur relation s'y prêtait. D'autant que son masque menaçait de se faire la malle. Il n'était pas là depuis deux mois que Callum se montrait déjà las et fatigué de cette vie.. une vie qu'il avait dans le fond pourtant toujours rêver d'avoir.. une vie calme, sans surprises, sans dangers, sans chaos.. Une vie paisible comme la vie de la plus part des autres humains lambda. Mais être prêtre, dans un pays à la langue étrangère, dans un pays froid, triste … ce n'était pas lui et ça ne le saurait certainement jamais..Il le savait, mais que faire d'autre ? C'était là sa seule et unique porte de sortie, porte de secours.. Callum était mort, mais pas Marcus... Callum n'avait plus de vie, plus d'existence.. mais pas Marcus... Callum devait mourir mais Marcus lui n'aurait pas du s'éteindre.. Vivre et faire vivre un peu son frère, c'était ce que l'ex mafieux devait faire, il en était certain pour l'heure. Et tant pis si il faisait fausse route. La petite voix dans sa tête tentait de le raisonner en vain depuis des mois déjà .. La petite voix dans sa tête tentait de le secouer, de lui dire qu'il pouvait choisir, qu'il pouvait mieux faire.. mais rien n'y faisait, l'ex Mafieux n'y était tout simplement pas encore prêt. Dans le fond , vraiment très loin dans son esprit, il voyait l’Angleterre comme un tremplin, la dernière volonté de Marcus qu'il exécutait pour lui avant de les laisser tous les deux définitivement disparaître et de partir tout recommencer ailleurs..n'importe où mais loin de tout ça.. Après tout, plus rien.. ni personne.. ne retenait le colosse. Il ne possédait plus aucune attaches. Et il était loin de pouvoir imaginer ce que la vie lui préparait ici, à saint Adams, même dans ses rêves les plus fous cela était parfaitement, improbable, inconcevable.

Buvant son café refroidissant, il écoutait Joris d'une oreilles attentive et sincèrement curieuse des motivations des deux voleurs du dimanche. Quitte à avoir réussi son coup, lui n'aurait certainement pas rendu le butin mais au contraire garder et revendu. Il ne perdait pas le nord mais peut-être (et heureusement) était-il bien plus tordu que les deux étudiants.

_Un besoin d’adrénaline ? Il ne leur en fallait pas beaucoup alors pour être satisfait.  Sa voix avait presque laisser paraître un brin de moquerie et d'amusement mais il se reprit bien vite. Heureusement pour nous. En effet oui j'ai cru comprendre cela en lisant les diverse brochures du village et de l'académie . Plus que de l'adrénaline.. peut-être avaient-ils besoin d'attention alors.. d'une certaine forme de reconnaissance .

Tout en parlant il repensait aux enfants de la famille du parrain qui faisaient ce que bon leur semblait parce qu'ils le pouvaient, ils ne risquaient rien puis il pensait à un autre enfant, un enfant à qui il n'avait pas pensé depuis plus de dix ans qui devait à présent etre un homme d'ailleurs.. Bartholomew, un petit noble anglais qui accumulait les bêtises simplement pour que ses parents le voient, pour que, peu importait comment, il y ai un lien entre eux..C'était à lui plus qu'aux autre, qu'après réflexions les deux jeunes voleurs de l'église lui faisaient penser.. Mais il ne les connaissait en rien et ne pouvait donc qu’émettre des hypothèse qui dans les faits ne servaient pas à grand chose...Il bu presque le fond de sa tasse désormais tiède et reporta son regard sur le brun à la peau pâle.

_En effet avoir leur noms donnent un certain avantage... Et si je peux me permettre vous êtes dans cette ville depuis longtemps ?

La question était plus posé histoire de faire des statistiques personnelle dans sa tête quant aux incidents de ce genre et pouvoir y faire plus attention selon la fréquence qu'autre chose même si Joris..le rendait curieux comme on peut l'être en rencontrant de nouvelles personnes, sans être trop intéressé pour autant. Callum avait du mal à se lier avec des gens, depuis toujours .. contrairement avec les animaux à qui on était pas obligé de parler ou de raconter sa vie pour se lier d'amitié. Tout comme l'anglais, il termina son café en deux petite gorgées et plongea à nouveau le regard dans le sien en signe poli d'attention.

_ c'est moi qui vous remercie, d'avoir bien voulu le partager avec moi. Et oui j'ai bien un numéro auquel nous joindre, celui du presbytère. Vous avez de quoi noter ?

Laissant à Joris sortir de quoi faire il lui dicta de mémoire le numéro pour les joindre enfin il y avait plus de chance de tomber sur Zachariah que sur lui qui ne fréquentait pas beaucoup les lieux ayant préféré vivre seul et plus loin dans une maison avant de pouvoir tout de même baisser sa garde et laisser tomber le masque plus que lourd à porter.

_Vous aurez plus de chance de joindre quelqu'un, tot le matin, le midi et en fin de journée, que dans la pleine journée puisque nous sommes tous les deux ici d'ordinaire durant ses heures.

Un dernier sourire et un dernier regard avant de taper sa propre cuisse et de regarder la statue du christ.

_Et bien, il semblerait que ce soit l'heure pour moi de vous laissez filer et de retourner à l'écriture de mon sermons pour ce weekend. Je ne voudrais pas trop empiéter sur votre temps libre.. garder à l’œil des jeunes gens doit être prenant et épuisant .  
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Une forme de reconnaissance obtenue en volant une relique dans un lieu saint ? L’idée était fort intéressante et si le surveillant s’était trouvé en présence d’une personne de confiance et dont la vie n’était pas si intimement liée à la religion, peut-être aurait-il ri de cette conclusion. Toutefois, l’hypothèse de Marcus n’était pas complètement dénuée de sens non plus et Joris se surprit à étudier la question plus sérieusement. Peut-être ces gamins étaient las du mépris et de l’hypocrisie que l’on leur témoignait en permanence. Après tout, ils n’avaient pas choisi de naître dans ce milieu qui était désormais le leur. Et si l’absence de richesse pouvait engendrer une discrimination, il en allait également de même pour ceux qui en bénéficiaient que trop largement. Sans compter qu’envoyer son enfant dans un village coupé du monde, entièrement peuplé d’hommes, n’était peut-être pas la meilleure preuve d’affection qu’un parent pouvait témoigner à l’encontre de sa progéniture. Se soucier de son éducation était une chose. Mais se préoccuper de son bien-être en était une autre. Et certains parents semblaient confondre les deux. Cet isolement éducatif risquait de provoquer une frustration, surtout si cela allait contre la volonté du principal intéressé. Oui, Marcus n’était peut-être pas totalement dans le faux. Le surveillant se promit d’étudier la question avec tout le sérieux dont il était capable. A défaut de pouvoir éprouver de la sympathique pour ses petits pensionnaires, il pourrait toujours voir les choses sous un angle différent. La question de son interlocuteur le tira de ses pensées pour le ramener au moment présent. Faisant rapidement le calcul dans sa tête, il répondit presque aussitôt :

« 4 mois environ je dirais. »

Symboliquement, son arrivée à Saint Adams avait coïncidé avec le début de l’année, sans que cela soit prémédité. Même s’il brûlait d’envie de savoir depuis quand le nouveau prêtre avait pris ses fonctions, Joris se retint de poser la question. D’une part, parce que lui-même présent en ville depuis peu. D’autre part, parce que cela ne le concernait pas. A moins que Zachariah ne soit plus mesquin encore que ce qu’il laissait voir, le surveillant se doutait que ce dernier lui aurait parlé de son associé s’ils étaient deux à exercer la même fonction au sein de Saint Adams. Joris en déduisait donc que Zachariah était le seul prêtre du village lorsqu’il l’avait revu, rencontre qui remontait à 2 mois. Autrement dit, Marcus était arrivé pendant ce laps de temps. Cela pouvait aussi bien correspondre à une semaine qu’un mois et demi… Non, si cela avait été aussi long, ils se seraient forcément croiser avant n’est-ce pas ? Tout comme il avait croisé Zachariah par le plus grand des hasards la seconde fois. Dans un incendie, on ne pouvait pas faire plus original, même s’il s’en serait volontiers passé. Peut-être que ce nouveau prêtre avait lui aussi des passe-temps secrets ? Seul le temps le lui dirait. Lorsque l’information tomba, Joris fut partagé entre plusieurs sentiments contradictoires. Non, il n’aurait pas dû être surpris que l’autre lui communique le numéro du presbytère parce que c’était là le moyen le plus simple de joindre un prêtre. De plus, cela venait résoudre un autre de ses problèmes, celui de joindre Zachariah en cas de besoin. Cependant, cela signifiait aussi que tous les deux vivaient au même endroit. En temps normal, ce constat aurait dû le laisser indifférent. Alors d’où provenait cette pointe de mécontentement ?

« Je vous écoute. » finit-il par lâcher après avoir sorti son téléphone portable pour enregistrer le numéro.

L’heure était aux nouvelles technologies. Terminée l’époque où l’on inscrivait tout sur des bouts de papier, au risque de les perdre. Le téléphone portable regroupait toutes les informations importantes. A tel point que cela virait souvent au drame lorsqu’on le perdait par mégarde. Joris se concentra sur la succession de chiffres que lui énumérait son interlocuteur pour ne pas penser à autre chose. Comme à la tête que ferait Zachariah s’il venait effectivement à composer ce numéro. Le surveillant le remercia poliment pour ces précieuses informations, promettant en même temps de le recontacter le moment venu dans le cas où la sanction des travaux d’intérêt généraux se confirmerait pour les deux garçons.

« Vous ne croyez pas si bien dire. Mais vous aurez bientôt l’occasion de le vérifier par vous-même. Bonne journée mon père. »

A ce petit jeu-là, Joris savait comment renvoyer la pique à ses interlocuteurs. Si le prêtre ne l’avait pas encore compris, c’était le moment ou jamais de se faire une raison. Lorsqu’il quitta finalement l’église, le ciel semblait s’être couvert. L’habituelle météo anglaise, aussi capricieuse que changeante. Après un dernier regard à l’imposant édifice, le surveillant prit rapidement la direction de l’école, espérant s’éviter une douche glacée sur le chemin.
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