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Niché par-delà les montagnes qui décrivent la beauté de l’Angleterre, se terre un magnifique village nommé Saint-Adams par ses fondateurs du même nom, il y a de cela plusieurs siècles. L’endroit est le fleuron de la bourgeoisie et de la royauté du monde entier, surtout reconnu grâce à son pensionnat pour jeunes hommes, fondé il y a de cela quarante-et-un an par la richissime famille Adams. Il s’agit de l’établissement d’éducation le plus reconnu pour engendrer l’élite la mieux établie au monde. Les jeunes adultes des meilleures familles y apprennent tant gestion de leur patrimoine, que la bienséance ainsi que toute forme de savoirs. Particularité du village, la population est exclusivement masculine. Qui serez-vous ?... Un étudiant brillant et sérieux ou un membre de la jeunesse dorée profitant de l'argent de papa ? Un professeur bien sympathique ou au contraire sadique ? Ou peut-être, un simple villageois vivant de folles aventures ? Le choix est vaste, et il ne tient qu'à vous de franchir les grilles de ce pensionnat..more~
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 Frappe, on cause après Ft Allen Taylor

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Frappes, on cause après718 mots
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Aujourd’hui je suis loin d’avoir un programme ordinaire, commune à tous mes autres samedis. Premièrement je n’étais pas dans l’atelier dès 6h du matin mais dehors à me peler les miches en attendant que Falko veuille bien poser sa pêche. Celui ci préférait faire état des lieux de toutes les odeurs alentours plutôt que d’avoir pitié de son pauvre maître. Se lever au moins une fois par nuit était ma nouvelle routine, depuis que j’avais ramené cette boule de poils chez moi. N’ayant pas de jardins et la bestiole étant encore jeune pour faire une nuit complète, je sortais donc vers 5h du matin pour le sortir.
En soit ça ne me gênait pas plus que ça. Je ne dormais que très peu, quelques heures par nuit. Je préférait nettement me balader avec lui que de tourner et virer dans mon lit. Lit dont il occupait la seconde moitié. Au début j’étais partisan du fait qu’un chien ne doit pas monter sur le lit, avoir son panier etc mais j’avais réalisé que l’avoir à côté...bah, ça me faisait du bien. Je n’étais plus tout seul. Donc je l’avais laissé venir et puis j’avais remarqué que petit bonhomme avait peur du noir. Et puis ça ne dérangerait personne, je n’avais pas comme projet de partager mon lit.

Ca faisait donc une bonne heure qu’on se baladait dans le parc. A cette heure ci il n’y avait personne, surtout un samedi. Tout le monde comatait de sa soirée de la veille. Je pouvais donc laisser le chiot gambader joyeusement. Ce n’était pas un très grand courageux alors il ne s’éloignait jamais trop de moi, ce qui était très pratique. Il avait un assez bon rappel et très curieux il adorait apprendre des trucs. Je prenais un réel plaisir à faire son éducation. Et ça me sortait de ma monotonie habituelle.

Je prends le temps de jouer avec lui, histoire qu’il se dépense un maximum pour que je sois tranquille quand je partirai rejoindre Allen. J’avais pensé à cette sortie depuis qu’on avait fixé le jour par sms. Ca me travaillait en même temps que l’impatience me tenait l’estomac. Et je n’avais bien évidemment pas d’explication à ces émotions contradictoires.
Lorsqu’on rentre j’essuie les pattes de Falko, lui donne à boire puis pars dans ma chambre pour sortir mon sac de sport, sac qui date de la marine. Ainsi que mes affaires d’ailleurs. J’en avais toute une panoplie. J’attrape jogging, baskets, t-shirt et sweat avec un “NAVY” marqué dessus. Je rajoute 3 petites bouteilles d’eau, de la crème et mes attelles pour les poignets. 30 ans et déjà rouillé de partout. J’ajoute ma trousse à pharmacie, ah bah ça, habitudes militaires.  

Une fois prêt le sac tombe sur le sol devant la porte. Je regarde l’heure, j’ai encore 2h à patienter. Je regarde mon appartement et je sens que je vais tourner en rond. Après avoir vérifié que Falko avait de tout et pas accès à certains endroits, je quitte les lieux. Une fois le plein fait dans ma voiture je vais rouler. Rien d’extravagant, juste avaler l’asphalte sans but. En fait si, finalement je prends une direction précise. Du moins je pars en quête de quelque chose de précis. Lorsque je le trouve je m’arrête le long du trottoir d’en face. Je reste dans ma voiture et observe le devanture de la boulangerie. La lumière est allumée, il doit surement être là mais je ne veux pas le déranger. Je me note de lui demander pour la prochaine fois, pourquoi l’Arklow ?

Je remets ma voiture dans le trafic et je fais un petit tour en dehors de la ville avant de revenir avec plus qu’une demi heure d’avance sur le lieux de rendez vous. Je me gare pas loin de l’entrée de la salle de sport et je sors pour poser mes fesses sur le devant de la voiture. Sans me soucier des regards qu’on me lance, je sors mon paquet de cigarette et m’en grille une en attendant le jeune. D’ailleurs je me demande comment il allait faire pour venir jusqu’ici, au retour je lui proposerais de le ramener.

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Il avait retourné sa chambre...Et encore le mot était faible. Il l'avait saccagé clairement. Tout était par terre, son visage était baigné de larmes... La colère... Contre qui ? Le monde entier à peu de chose près c'était ca. Il en voulait au monde entier, à lui même d'ailleurs, et franchement, il se faisait violence pour ne pas reprendre ses vieilles habitudes pour se calmer. C'était un truc d'ado, il n'était plus un ado. Ca faisait longtemps que ce temps était révolu. Mais il avait leur coeur au bord des lèvres, et vraiment, il ne savait pas quoi faire pour se calmer... Ah si, il y avait bien le rendez vous avec Donovan pour la boxe, et tant mieux, mais là de suite, il lui fallait quelque chose. Avant même qu'il n'ait le temps d'y songer, il avait dans sa main un cutter qui tailladait la peau fine de son ventre, de longues striures sanguinolente, assez profonde pour le faire saigner et surtout, ressentir cette douleur salvatrice. Il savait qu'il faisait de la merde, mais trouver la paix était la seule chose qui l'intéressait et à ce moment là, ca lui faisait du bien. Dans une transe malsaine, il continua de longues minutes, sa colère se calmant, alors qu'il était hypnotisé par le sang qui coulait sur son pantalon. Il ne sut pas combien de temps il y passa... une dizaine de minutes... Peut être moins, mais ce fut quand une douleur plus vive le traversa qu'il sursauta, et la, la panique se saisi de lui directement :

-Oh merde...putain c'pas possible... T'es con bordel !

Comme sorti de sa léthargie, il regardait l'étendu des dégats. Un carnage. Il leva les yeux au ciel, sa main ensanglanté au dessus du sol, alors qu'il ne savait même pas quoi faire... Un débile profond, clairement, il avait eu conscience de sa connerie, mais il l'avait faite quand même ! Ceci dit... Il se sentait bien mieux maintenant. Ca faisait un bail qu'il n'avait pas fait ca. Parce qu'il estimait que c'était un truc d'emo trop fragile, et clairement, il n'était pas dans cette catégorie... Mais bordel, qu'est ce que ca pouvait lui faire du bien. Il fallait bien qu'il dirige cette colère quelque part...Et comme il était en colère contre lui pourquoi ne pas la déverser sur lui tout simplement ?

De toute facon, personne n'était sensé être au courant de tout ca. Il ferma les yeux quelques instants, et fit craquer son cou, avant de se lever. Ca saignait pas mal ce bordel. Il ouvrit la porte de sa chambre, et alla tout simplement prendre une douche froide. Déjà pour se débarbouiller, et surtout pour se remettre les idées en place. Une fois sorti de la douche, il attrapa de quoi bander tout ca. Pas question de laisser ca à vif sous ses fringues. Et puis une fois habillé, il envoya un message à Donovan pour convenir de l'endroit du rendez vous, avant de ranger sa chambre, du moins d'essayer, parce que franchement, il avait la flemme. Il changea les draps de son lit qui était taché de sang, allant mettre une machine à tourner immédiatement, puis s'habilla en conséquence. Jogging, t shirt noire, une veste quand même, il ne voulait pas chopper la mort... Et en vrai, il ne savait pas trop quoi ramener d'autres. Il mit des baskets, et prit un sac pour avoir des fringues de rechange...De l'eau, et ca devrait suffir.

Il regarda l'heure, et se dépêcha pour aller prendre son bus pour le centre. Faire du sport...Ca promettait, ca faisait un bail qu'il n'avait pas fait de sport. En espérant qu'il ne termine pas à vomir comme certains...Ca serai surement le cas, mais bon, il essaierait de ne pas trop pousser.

Arrivé dans le centre, il regarda l'adresse que lui avait envoyé Donovan, et s'y dirigea, voyant la salle de sport, et Donovan entrain de fumer. Il était classe pour un vieux. Il passa une main dans ses cheveux roses, puis releva légèrement son t shirt pour voir si le bandage n'avait pas trop de sang dessus. En l'occurence non. Et puis avec un t shirt noir, ca avait peu de chance de ce voir. Dans toute sa connerie, clairement, Zack ne voulait pas qu'on le juge, ou qu'on remarque quoique ce soit. Sa merde était pour lui, et c'était tout.

Il adressa un large sourire au plus vieux :

-Je suis en avance, je pensais que je t'attendrais. Par contre... J'sais pas trop ce que j'aurai du ramener, alors je me suis habillé en conséquence... Voilà. Ca va toi ?

Il était vraiment content de le revoir. Ils avaient partagé un moment assez inédit...Dans cette voiture, dans ce bar. Juste à discuter...Se confiant tacitement sans vraiment le faire. Ca avait été particulier, mais révélateur, en tout cas pour Zack. Il jeta un coup d'oeil à la salle :

-T'as déjà fait de la boxe ? Je dois m'inquiéter ou pas ?

Il se mit à rire un peu... Ouais il pensait qu'il avait de quoi s'inquiéter. Mais quoi de mieux qu'un sport de combat pour évacuer toute cette rage ? Il n'en démordrait pas, c'était quand même une putain de bonne idée qu'avait eu Donovan.
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Frappes, on cause après975 mots
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Ma clope se termine tranquillement en même temps que mes pensées partent un peu dans tous les côtés. Ces derniers jours avaient été éprouvants. Si on exclu les sorties nocturnes avec mister pipi au lit. Mon entrevue avec Eibe...enfin Mr Taylor, m’avait bien retourné. On était plusieurs jours après et je me sentais toujours autant épuisé, autant moralement que physiquement. Je ne m’attendais pas à éprouver autant de choses. J’y étais allé sans vraiment de but précis, je pensais d’ailleurs ne pas ouvrir le bec du tout. Mais notre rencontre ne s’était pas du tout déroulée que comme je l’avais imaginée. M’enfin, une chose était sûre, j’y retournerai. Pas seulement pour moi, je le faisais avant tout pour les gens qui m’entourent. Notamment le blond qui devait me rejoindre.

Je hausse un sourcil, blond qui n’était plus vraiment blond. Allen arborait une magnifique tignasse rose. C’était original, et à vrai dire ça lui allait bien. J’étais curieux de savoir d’où lui était venue cette soudaine envie. Il affiche un grand sourire à mon abord et je me détends un peu. Visiblement il était contente d’être là, je craignais un peu qu’il ne vienne que par politesse, ou je ne sais quelle autre raison de bienséance.

- Ce que tu portes est nickel. Le principal est d’avoir des baskets, le reste importe peu tant que tu es à l’aise dedans.

J’attrape mon sac dans la voiture après avoir fait tomber mon mégot à travers la grille de la bouche d'égoût. Je verrouille ensuite le véhicule et actionne la poignée pour vérifier. Oui en ce qui concerne cette voiture j’étais assez obsessionnel.

- Oui j’en ai déjà fait durant mon service. Ca aide à pas mal de chose, évacuer, maîtriser sa force car il ne suffit pas de taper comme un bourrant dans le sac.

Je lui souris et me dirige avec lui vers l’entrée du bâtiment. Je m’approche de l’accueil et je m’occupe de nos inscriptions, pendant que je remplis les formulaires le jeune qui se trouve derrière le comptoir ne manque de vanter tous les mérites de la salle. Je ne l’écoute absolument pas, d’ailleurs je le coupe dans son éloge pour demander des renseignements à Allen sur lui, comme son adresse etc. Pour la personne à prévenir en cas d’urgence j’hésite, je me serais bien autorisé à mettre mon nom dans les cases mais il suffisait que le karma décide de nous tomber dessus tous les deux, il fallait quelqu’un d’autre pour venir le chercher. Je lui demande donc à nouveau et j’inscris “ Kris McGeyver “ avec le numéro et adresse. C’est étrange, ce nom me dit quelque chose. En dehors du fait que ce n’est pas le même nom de famille qu’Allen.

Une fois la paperasse remplie on nous donne nos badge pour entrer et sortir comme bon nous semble. Je règle le côté financier sans laisser le temps au jeune de protester ou je ne sais quoi d’autre, je l’avais invité à venir, je gérer le tout, point. Alors que le jeune de l’accueil commence à nous expliquer par où il faut aller mais je le coupe à nouveau en emmenant Allen avec une main sur son épaule.

- Ne vous inquiétez pas on ne va pas se perdre. On est de grand garçons.

Je lâche un soupire et emmène mon protégé dans les vestiaires. Lui était peut être déjà en tenue mais moi il fallait que je me change. Ah oui, j’étais assez ours avec les plus jeune que moi. Non pas que je leur collais une étiquette sur le front avec marqué “ propriété privée “, ce n’était pas de ce genre là. Disons que je me sentais vite responsable et protecteur. Bien que j’étais certain qu’Allen pouvait très bien se débrouiller tout seul mais c’était plus fort que moi. Une main sur sa tête rose je le dirige comme un pantin dans la bonne direction, je souris, amusé.

Une fois dans les vestiaires je trouve des casiers dans un coin tranquille. Je venais ici pour filer un coup de main à un jeune et faire connaissance, je n’avais absolument pas envie de me faire emmerder par des armoires à glace sous stéroïdes.

- Choisis un casier et mets y ton sac, gardes justes ta bouteille d’eau et ta serviette. Si tu n’en as pas j’en ai deux, on mettra tout dans mon sac comme ça tu n’auras pas à t’en préoccuper.

Je lui souris et m’assois sur le banc pour enlever mes chaussures, que je place dans le casier à côté de celui que le jeune avait choisi, histoire de ne pas s’éparpiller et de ne pas chercher 15 ans, mémoire défaillante bonjour. J’entreprends ensuite de me changer, sans vraiment prêter attention à ce qui se passe autour de nous.

- Tu as déjà pratiqué des sports de combat ? Ou d’autres sports d’ailleurs.

Histoire que je sache un peu comment établir les exercices etc. Parce que oui on y aller pour évacuer tout ce qu’on renferme mais autant le faire bien et que ça lui soit bénéfique physiquement également.
A contre coeur je dois laisser mes plaques et mon alliance dans le casier, je me sens complètement à poils sans eux mais je n’avais pas vraiment le choix. Je ferme le tout, je prends nos clefs pour les mettre dans la poche fermée de mon jogging puis attrape mon sac. Je mets ensuite face à Allen et lui pose une main sur l’épaule.

- Je tiens à prévenir, l’échauffement sera loin d’être sexy hein. Et mes méthodes risques d’être...archaïques donc peu orthodoxes dans ce genre d’endroit. Mais tu as confiance en moi ?

Je lui souris, j’avais fais exprès de laisser planer le doute sur mes dites méthodes pour le titiller. J’avais envie qu’il s’amuse également, histoire qu’il pense un peu à autre chose que son quotidien.

- Allons y.

Nous passons la porte, direction le coin boxing.

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Zack était content de le voir, sa crise du matin l’avait épuisé, mais mine de rien, se défouler lui ferai le plus grand bien, et Donovan semblait savoir ce qu’il allait faire de lui pendant cette séance. Tant mieux. Apparemment, il en avait fait pendant son service…Militaire ? Parfait, il ne se lançait pas totalement dans l’inconnu alors.

-Je te suis

Il marcha à ses côté jusqu’à l’accueil, le laissant remplir les formulaires en lui donnant les informations nécessaires qu’il lui demandait, notamment pour la personne à appeler si jamais il lui arrivait quelque chose. Mais il n’y avait pas de raison que ça se passe mal. Il faisait confiance à Donovan… C’était paradoxal, parce qu’en général, il ne faisait confiance à personne, même pas à lui-même. Mais là, il se sentait plutôt… Bien, entre de bonnes mains. Il s’apprêtait à payer sa part, mais c’était sans compter sur Donovan… c’était gentil de sa part. Il se rendit dans le vestiaire avec lui, se marrant un peu quand il posa sa main dans ses cheveux. Il fit le choix de son casier, il le choisi, et changea simplement les chaussures de ville qu’il avait pour mettre des baskets. Il avait fait la petite folie de mettre un t shirt avec des manches trois quart. Il n’aimait pas trop se découvrir non plus. A cette hauteur, les cicatrices qu’il allait se voyaient beaucoup moins. Et tant mieux.

-Euh…Sport de combat, vite fait et ce n’était pas de la boxe.

Il se sentait un peu en tension…C’était bizarre. Depuis quelques jours, il se sentait à bout de nerf, il n’y avait qu’à voir le matin même. Et clairement, il avait un peu peur de ce que ça pourrait faire ressortir. Il essaierai de garder le contrôle. C’était tout ce qu’il fallait. Il le laissa se changer, attrapant sa bouteille d’eau et sa serviette :

-Hey me fais pas peur avec tes trucs louches. Je te fais confiance, mais je fais pas de salto arrière pour l’échauffement hein.

Il se mit à rire un peu… C’ était nerveux. Il se mordilla la lèvre. Il se sentait un peu idiot, avec sa carrure de crevette et ses cheveux roses au milieu de tous ces gens… Il était mal à l’aise. Enfin, il n’y avait pas beaucoup de monde non plus, ça allait. Mais clairement ça n’était pas son milieu.

-Doucement, je n’ai pas une carrure impressionnante hein je ne veux pas tomber K.O

Et en même temps… Il avait la volonté de repousser ses limites, de s’épuiser, et de tout donner pour profiter de quelques jours de paix avec lui-même. Il soupira longuement et lança une œillade à Donovan :

-J’suis pas hyper…entrainé, mais je veux aller au bout des choses. Alors me ménages pas je m’en remettrait.

Beaucoup plus sérieux, et déjà concentré. Il prenait vraiment tout ça au sérieux, bien plus qu’un moment entre homme pour faire du sport. Il passa une main sur son ventre par pure réflexe… Parce que ça tirait un peu, et il sentait le bandage coller à la plaie… ça le démangeait légèrement, mais en plein exercice… Il oublierait vite cette sensation désagréable. Il posa sa serviette, et sa bouteille avant de se mettre face à son acolyte pour cette séance de sport. Il ne savait pas comment ils allaient commencer, mais encore une fois, peu importait, il voulait juste se vider, et laisser sa hargne dansa cette salle. Peut être même qu’il prendrait plaisir et qu’il y retournerait de temps en temps. Ça restait à voir du moins. Déjà s’il survivait à cette séance :

-Du coup… on commence par quoi ?

Il était lancé, il voulait apprendre, alors ce fut sans rechigner qu’il attendit les indications pour commencer l’échauffement et le commença d’ailleurs, essayant d’oublier le monde qu’il pouvait y avoir autour d’eux. Ne pas se laisser trop distraire, oublier la douleur qui tiraillait son ventre, et surtout profiter du moment… ça prenait une tournure plutôt importante à ses yeux contre toute attente.
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Frappes, on cause après961 mots
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Pendant qu’on s’avance, je tente de me remémorer mes premiers exercices du service. C’est que ça remontait un peu loin. Si jamais Allen souhaitait renouveler l’expérience il faudrait que je me renseigne un peu plus. Pour ce qui est d’aujourd’hui ce qui me revient en mémoire suffirait amplement.

- Des salto arrière, sérieusement, tu me vois faire ça ?

Je ris un peu, imaginant un peu la scène. C’était pathétiquement drôle. Mais mes conneries avaient eu l’effet escompté que le jeune se prêtait au jeu. Ca faisait plaisir à entendre. De quoi détendre l’atmosphère avant de passer aux choses sérieuses.

- Ne t’inquiète pas, je ne te demande pas de peser 90 kg de muscles pour évacuer ce que tu as l’intérieur. Loin de là.

Je tapote doucement son torse puis je vais déposer nos affaires sur un banc. Je zieute un peu ce qui se trouve autour de nous. Il y avait pas mal de matériel à disposition. Il y avait même un petit ring bien sympathique pour se faire des petits duels et se mettre ainsi un peu plus en condition. Cependant cela signifiait se mettre un peu plus en hauteur et à la vue de tous, j’allais épargner cela au gamin pour le moment. Si il devait se livrait je préférait lui offrir un minimum d’intimité, certains choses sont plus difficile à avouer que d’autres.

- Tu as de la motivation c’est bien. Cependant il ne faut pas que tu laisses tout t’envahir, d’accord ?

Car je le sentais déjà se tendre. Je ne saurais dire encore si c’était d’excitation ou d’impatience. Je le vois se toucher le ventre, nerveux ? Fort possible, on ne sait jamais trop ce qui peut sortir de nos lèvre sous le coup de l’énervement ou de la pression. Il devait vraiment se détendre, c’était important. Sinon j’allais vite le perdre. Je ne le connaissais pas totalement, je ne savais donc pas comment il pourrait réagir. En dehors de lui apprendre à boxer, je devais aussi faire en sorte de répondre à ses réaction en adaptant les miennes. Je m’approche de lui et je viens poser mes deux mains sur ses épaules.

- Doucement Rocky, on va s’échauffer d’abord.

Je commence donc à lui montrer plusieurs étirements pour bien échauffer tout son corps. Pas question qu’il se choppe un claquage ou autre. Je fais tout avec lui, je ne veux pas qu’il se sente tout seul en exécutant les gestes. D’ailleurs je sens mon corps me regarder de travers, cela faisait une éternité que je ne l’avais pas étirer dans tous les sens. Après une bonne demi heure d’échauffements je vais fouiner du côté des gants en l’emmenant avec moi. Bingo, ils avaient de la bande anti-transpirante. J’attrape le rouleau et m’approche d’Allen.

- Viens là je vais te faire ressembler à une momie.

Je souris et attrape une de ses mains pour commencer à la bander. Je place l’extrémité à un endroit qui ne le gênera pas et enroule ensuite la bande en montant vers ses doigts.

- Ca évite de transpirer dans les gants et qu’ils glissent. Mais comme tout le monde ne le fait pas parce que ça prend du temps, ça t’évitera aussi de chopper des mycoses.

Je prends soin de passer entre chaque doigts et d’enrouler la base de chacun. Je vérifie que ce n’est pas trop serré puis je descends pour finir au niveau de son poignet. Je me penche pour approcher l’extrémité de la bande de ma bouche. Une fois coincée entre mes dents je tire un coup sec pour la déchirer en deux. Me retrouvant avec deux fines bandes je fais un noeud.

- Et voilà, je te laisse faire de même avec ton autre main. Je vais aller attacher un sac.

Il fallait bien que je le responsabilise un peu, et puis j’étais certain qu’il voulait essayer. J ‘étais là de tout manière s’il avait besoin d’aide. Je le laisse donc se débrouiller et je pars attacher un sac de sable à la chaîne. J’en prends un pas trop rude pour qu’Allen puisse sentir quelques sensations. Je savais que normalement je ne devais pas tout de suite le mettre sur un sac mais il était venu pour ça et puis je voulais un peu visualiser ce qu’il avait dans le ventre.

Une fois le sac accroché je farfouille dans le mien et je mets mes attelles de poignets. J’enlève mon sweat car je commençais à avoir chaud. Je m’attache les cheveux puis reviens vers Allen.

- C’est bien, la prochaine fois, n’hésite pas à bien recouvrir ta première phalange.

Je lui souris puis je l’emmène près du sac.

- Bon avant de passer dessus montres moi comment tu te positionnes.

Je le regarde faire puis ajuste la hauteur de ses mains et l’écartement de ses pieds.

- Remontes ta garde et rapproche tes mains. Sinon on a vite fait de ses faufiler et de te péter le nez. C’est bien. On pourra travailler tes appuies si tu veux.

Je prends quelques minutes pour lui expliquer les différents déport de poids sur jambes en me mettant à côté de lui et en adoptant la même position. Je prends vraiment le temps de lui montrer, de rentrer dans les détails importants sans partir dans un exposé barbant, juste ce qu’il faut pour qu’il ai en tête le plus important. Je le surprends en le poussant gentiment et le faisant fasciller sur ses appuies, je le rattrape aussitôt et lui sourit.

- Tu as de bonnes bases, je ne me fais pas de soucis pour la suite. Maintenant viens, oublies tout ça et frappes. On verra la technique après.

Je me place derrière le sac pour le retenir et qu’il ne voit pas mon visage, histoire qu’il se mette dans sa bulle.

- Et souviens toi, tu n’es pas tout seul.


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Ok, ça allait commencer. Il ne savait pas trop ce que ça voulait dire… Ne pas se laisse envahir ? Par quoi ? LA colère ? Ses émotions ? C’était difficile à dire, parce que Zack était un mec sans filtre, quand il était énervé tout le monde le savait… mais par contre quand il était triste, il préférait se terrer dans son coin… Ou alors, il faisait preuve de plus de violence encore, ce qui arrivait assez régulièrement ces derniers temps, mais par chance, c’était uniquement chez lui qu’il se laissait aller à ses frasques. Il s’approcha pour qu’il lui fasse les bandages, très attentif à ce qu’il fait pour pouvoir reproduire sur l’autre main, ce qu’il fit de rapidement, plutôt fier de lui, ça n’était pas trop mal. Il ne pensait pas devoir lui montrer ce dont il était capable de suite… Mais il se met en position, la corrigeant, très attentif. Mieux qu’en cours d’ailleurs il prenait chaque critique pour mieux faire. Peut-être que ce sport lui plairait vraiment ! C’était un moment privilégié…dans le sens ou Donovan prenait vraiment le temps pour tout lui expliquer, lui dire pourquoi sa position n’était pas optimale, comment se déplacer, même si c’était théorique, c’était bien qu’il prenne son temps pour lui expliquer pourquoi c’était si important.

Il manque même de tomber lorsqu’il le bouscule légèrement, mais rit un peu… Est-ce qu’il avait remarqué qu’il était tendu ? Surement vu la réflexion qu’il lui avait faite.

-Genre… Je frappe juste ?

Juste comme ça ? encore une fois, il aurait pensé qu’il lui apprendrait plus de technique… Il se demandait vraiment quel était le but en tout cas du côté de Donovan. Au début, il avait pensé que c’était juste histoire de se retrouver et de faire du sport, même si pour Zack c’était bien plus que ça. Mais apparemment, le plus vieux semblait vouloir autre chose de cette séance de sport, et Zack commençait doucement à l’entrevoir…et ses derniers mots le conforte dans ce qu’il pense. Il regarde le sac devant lui…Bloqué, un instant hésitant. Il ne comprenait pas pourquoi il trouvait ça compliqué de frapper dans ce sac maintenant qu’il y était. Il avait peur d’être ridicule ? Même pas. Il ne savait pas quelle motivation se donner pour le faire. Alors les premiers coups furent… fades et sans vraiment de motivation. Il s’arrêta au bout de quelques instants, se sentant un peu perdu. Il ne savait pas comment s’y prendre et clairement, ça l’agaçait un peu :

-Je ne sais pas comment m’y prendre. Je me sens vraiment con là à taper dans ce truc-là.

Et c’était exactement ce qu’il ressentait tous les jours…de la frustration, et de l’agacement. Sa paranoïa n’aidait pas non plus. Il essayait de passer pour un mec équilibré, mais il ne pouvait le cacher à personne qu’il avait un problème. Aller il fallait qu’il se reprenne un peu, il n’était pas venu là pour flemmarder.

Il respira un bon coup, puis se remit en position pour essayer de faire quelque chose de son corps. Autant utiliser sa colère à bon escient, plutôt que de se mutiler inutilement. Et il repris enfin, plus concentré, plus motivé et déterminé… Déterminé à quoi il ne savait pas, mais en tout cas, il se donnait les moyens. Ses coups avaient plus d’impact sur le sac, et peu à peu, il s’enferma dans son monde… Il était laid. La bulle dans laquelle il se trouvait était pleine d’insécurité, de violence mal contenue, de frustration, de haine même. Les sentiments positifs étaient vraiment très peu, et il le déplorait grandement. Mais justement, dans son monde de merde, ces petites lueurs entre l’amitié, l’affection, ça lui donnait un peu de répit. Ca reposait son esprit, l’espace d’un instant, mais c’était aussi salvateur que la drogue et toutes les choses nocives qu’il s’infligeait à lui-même. Parfois c’était douloureux, mais ça passait toujours. Nash, Kris étaient des havres de paix pour lui, et il était vrai que loin d’eau, il faisait un peu plus de conneries qu’à son habitude. Cette pensée positive fut balayer en quelques instants, alors qu’il se rappelait la dernière fois qu’on lui avait tiré dessus, les actions de son paternelles envers lui, le regard des élèves, et les insultes qui fusaient lorsqu’il passait dans les couloirs. Loin d’être une victime d’ailleurs, il se faisait violence pour ne pas répondre à toutes ces provocations, parce qu’il se connaissait trop bien, et clairement, il n’allait pas leur faire de cadeaux s’il ripostait, mais sa patience avait des limites, et il commençait à les atteindre.

Il frappa plus fort dans le sac, et se recula d’un coup, respirant un bon coup. Une colère sourde c’était faufilée dans ses entrailles, et il avait sentit que c’était le moment d’arrêter. Il chercha Donovan du regard ne sachant pas quoi lui dire. Il essayait de retrouver le sourire qu’il arborait en arrivant, mais c’était compliqué là :

-Alors c’était comment ? je dois faire comme ça au moins ?

Il secoua doucement la tête pour oublier tout ce qui l’avait envahi. Le silence l’avait plongé dans ses pensées, dans des pensées qu’il ne voulait pas avoir, en tout cas, pas accompagné d'une tierce personne.
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Les premiers coups sont hésitants. Je ne m’en formalise pas car c’est normal. Je le mettais de but en blanc face au sac sans plus d’explications. Je savais que c’était compliqué et en le voyant faire je culpabilisais un peu. Il était venu pour apprendre et moi je le poussais dans le vide sans lui donner plus d’info pour réussir à voler, du moins planer.

Je ne réponds pas quand il me dit qu’il se sent con. J’aurais dû, je le sais. Au moins le rassurer, mais je sentais qu’il fallait qu’il se fasse face dès le début. Je ne savais pas du tout d’où me venait ces idées. Peut être de ma propre expérience mais c’était sans doute une erreur de lui faire reproduire le même schéma, car après tout, tout le monde est différent. Puis je sens le sac amortir un nouveau coup, plus sec. Il avait reprit de lui même. Je restais donc derrière, les deux mains posées sur le sac. Je ferme les yeux pour mieux sentir les coups qu’il donne.

L’émotion est présente. Il met du poids dans ce qu’il fait. Chaque rencontre avec le sac est lourde de sens et loin d’être anodine. Chaque mouvement parle pour lui. Je n’en connais pas la nature mais pour lui ça veut dire quelque chose. Il en a des choses à dire. Il est brutal, ce n’est pas un mal, ça veut juste dire qu’il a un trop plein. Il sature et ne sait pas comment le gérer. Enfin si, on trouve tous un moyen de gérer ce qui nous submerge, après tout sinon on se noie. Je ne lis pas tout ça dans ses coups, je ne suis pas devin non plus. Simplement je comprends ce qu’il vit, du moins je me le permets.

Je réapparais dans son champ de vision et je m’approche de lui. Il est différent, ça se voit. Voilà le Allen avec ses problèmes sur les épaules, du moins une partie.

- Ce que tu as fais est très bien. Je n’avais aucunes attentes particulières.

Ma voix est posée et je me force à être le plus rassurant possible. Je viens ensuite doucement retirer ses gants et je lui montre comment bouger ses doigts pour les dégourdir.

- C’est important de le faire entre chaque frappe. Je vais te montrer quelque chose maintenant. Sois indulgent je suis un peu rouillé.

J’esquisse un sourire puis je viens me placer devant le sac. Je ne le change pas, ce qui fait que je devrais d’autant plus contrôler mes coups pour éviter de le faire voler. Tout en continuant de fixer le boudin je m’adresse à Allen.

- Se défouler c’est bien mais déverser toutes tes émotions dans tes coups ne sert à rien. Tu n’en tira aucune...satisfaction, ni sensation de bien être après. Buriner le sac, tout le monde peut le faire. Mais maîtriser chaque mouvement est plus subtile. Il faut te servir de ce que tu ressens pour bouger. Si tu es en colère, très bien. Si tu sens que tu bouillonnes, pas grave. Laisse monter, mais juste assez pour que ça porte le coup.

Mon poing part rapidement contre le sac, suivi du coude, suite à mes explications. Mon corps se réveille doucement. Tout en parlant j’avais laissé mes propres émotions sortir, chose rare. Mais si je voulais lui montrer je ne pouvais pas faire semblant. Il fallait que je me donne un peu pour l’aider. Mes mains me démangent mais je me retiens.

- Ne vois pas la cible dans son ensemble, visualises des points précis. Choisis où tu veux frapper. Contrôles tes actions et laisse ton impulsivité porter le coup.

J’inspire profondément et roule doucement des épaules. J’espérais ne pas me tromper et réussir à moi même appliquer ce que je lui demandais. Mes poings se referment sur eux et je lève mes mains devant moi. Mes jambes sont tendues, les appuies stables et légers pour pouvoir bouger rapidement.

Le premier coup part. Je grimace, trop fort.

Le suivant est mieux, à peine ma main effleure l’extérieur du sac que je ramène mon bras. Je choisis, je frappe. Cependant je sens que j’ai peur de me lâcher. De montrer à Allen tout le contraire de ce qu’il faut faire. Hors je ne peux pas faire les choses à moitié.

“ Tu devrais aller sur sa tombe plus souvent “ ….frappe.

“ Comment tu te sens aujourd'hui ? “....frappe.

“ Elle t’aimait beaucoup tu sais “....frappe.

“ Tu devrais avancer, tout le monde le fait, alors fait un effort “....frappe frappe.

La colère passe un palier. Je gronde et le coup suivant est plus fort, le sac vascille. J’inspire.

“ Elle doit être déçue de te voir dans cet état, elle n’aurait pas voulu ça “
....frappe frappe frappe.

J’enchaîne les coups. Mes poings se succèdent sur le sac, j’alterne entre crochet, droit, direct, coude.

“ Elle ne reviendra pas tu sais “....

Je pivote et mon pied part dans le sac qui danse dans les airs. Et merde...Je m’arrête, la respiration haletante. Je fais une piètre professeur.
Je me tourne ensuite vers Allen, craignant un peu de ce que je pourrais lire dans son regard.

- Tu vois, tu ne fais pas comme ça.

Je vais chercher de l’eau et je lui donne une bouteille, prenant une gorgée de la mienne. JE prends quelques minutes pour me calmer. Ce qui n’était pas une mince à faire, je bouillonnais de l’intérieur.

- Ce qu’il faut essayer de faire, c’est de toucher à peine le sac. Plus tu seras rapide, plus tu pourras enchaîner, et évacuer. Après dans la boxe avec un adversaire être rapide te permets de ne pas laisser le temps à l’autre de répliquer.

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Il ne savait pas tellement comment il se sentait… Enfin, si. Il était en colère en fait et ce qui s’était passé dans sa tête le matin même revenait doucement. Lui n’était ni dans la maitrise, ni dans la douceur était quelqu’un de dure, de brutal et sans cœur quand il le devait. Il n’avait pas de pitié en général pour les gens. Il avait été élevé comme ça. Il dirigeait des hommes, vendaient de la drogue, des armes…Des gens… Pas le temps d’être fragile. La cocaïne et autres drogues avaient fait partie intégrante de sa vie pour lui faire tenir le rythme, maintenant il se contentait d’une seule histoire de ne pas s’enfoncer encore plus dans la décadence, mais ça lui permettait de tenir aussi psychologiquement. Sinon aucun doute qu’il aurait déjà descendu deux trois personnes déjà, et péter des jambes à foison. Allen n’était pas Zack. Allen était une couverture, un masque qu’il tentait tant bien que mal de porter, mais qui commençait doucement à se fissurer. Il se contenta de s’asseoir finalement, et de le regarder sans dire un mot.

Il allait le regarder faire. Il voulait savoir. Pour lui la maîtrise de soi était quelque chose de vraiment abstrait, il ne savait pas comment faire, ni comment se canaliser. Alors parfois, il lui arrivait d’arriver à se calmer et a ravaler sa haine, mais avec une telle difficulté…Qu’il finissait par se faire du mal, ou prendre trop de drogues. Il faisait bien évidemment en sorte que personne ne voit ça. Il ne voulait pas de reproche, ni de leçons de morales. Il savait qu’il faisait de la merde, et il se complaisait dedans pour le moment. Du moins, il ne savait pas comment faire pour passer outre alors il faisait ce qui lui paraissait juste.

Il regarda la démonstration…Et apparemment… Il n’arrivait pas à se controler autant qu’il le voudrait. Ça rassurait Zack, il n’était pas le seul… Est-ce que cette hargne avait rapport avec ce qu’il lui avait raconté la dernière fois ? Peut être. Il avait l’air… Triste ? Enervé ? Il ne savait pas tellement quoi penser. Des regrets peut être… Et encore, il trouvait qu’il n’était pas plus mal.

Il le regarda haletant, puis attrapa la bouteille. Lui ce qu’il en avait déduit la première fois, c’était qu’il avait perdu un être cher à ses yeux. A savoir qui ? Il ne savait pas tellement, mais cette douleur, il ne voudrait jamais la ressentir. Autant la douleur physique, il gérait parfaitement et tout était relatif, mais tout ce qui était moral, c’était un bordel pour lui :

-…ça va tu t’en sors pas mal…

Il ne savait pas s’il pouvait se permettre finalement. Il regarda Donovan :

-Me contrôler c’est beaucoup trop compliqué, je n’y arrive pas. Ni à faire « doucement », ni à me maitriser, il faut que j’évacue d’une manière ou d’une autre, et ce n’est jamais dans la douceur, parce que… ce n’est pas dans ma nature et c’est comme ça que je fonctionne.

Et que c’était une boule de nerfs aussi, une bombe humaine qui était exactement à deux doigts d’

-Après je vais essayer d’apprendre, mais ça va être dur… Je ne te promets rien.

Il se mit à rire un peu…nerveusement, il trouvait déjà qu’il parlait trop à Donovan. Il avait beaucoup trop honte de lui dire ce qu’il avait fait au matin, mais d’une certaine façon, il l’aidait à se déculpabiliser. Il se leva et le regarda longuement, semblant sonder son âme presque :

-T’as perdu quelqu’un ? C’est pour ça que tu tiens à cette voiture ?

Il baissa les yeux immédiatement. Il n’avait pas le droit de demander ça maintenant ! Il se recula, et lui fit un geste de la main :

-Laisses tomber, ça ne me concerne pas je devrais pas te poser ce genre de question mais… C’est ce que je me suis dit la première fois qu’on s’est vu et comme tu m’as dit que c’était un cadeau précieux et…Voilà …’fin laisse je… On passe à la suite ou pas ?

Il regarda ses mains simplement bandées, et les bougea légèrement, histoire de les dégourdir. Il se rendit compte que pendant toute la démonstration de Donovan, il n’avait pas bougé, à part pour prendre la bouteille d’eau et relever la tête. Il reprend les gants, et n’ose pas trop regarder Donovan… Il inspira profondément. Pour foutre les pieds dans le plat c’était le plus fort !
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Je me sentais vraiment con. J’avais l’impression de lui avoir promis monts et merveilles et qu’au final j’étais totalement à côté de la plaque. Je ne voulais pas laisser tomber mais je me  retrouvai un peu pris au dépourvu. Bien entendu je ne m’attendais pas que ça fonctionne dès le début ni qu’il se sente bien dans ce que je lui proposais, mais j’espérais pour me rendre un peu utile. Non pas par fierté mais tout simplement pour Allen. Je ne voulais pas qu’il reparte déçu.
Je lâche un soupire en hochant la tête et m’asseyant sur le banc contre le mur à côté de lui.

- Je comprends. Je ne cherche pas à ce que tu sois doux ou que tout ceci se serve pour garder tout en toi. Bien au contraire. Ce n’est pas une maîtrise de soi pour éviter que tout ne sorte, simplement pour tenter de réussir à canaliser ce qui sort et que ça ne te fasse pas plus de mal qu’autre chose. Mais chacun est différent et tout le monde n’est pas réceptif à ça.

J’esquisse un sourire pour le rassurer. Je prends ensuite une gorgée de ma bouteille. Je penche ensuite un peu en avant pour poser mes coudes sur mes genoux, regardant l’eau dans son contenant.
J’étais plutôt confiant en arrivant ici, avec lui. Il allait pourtant falloir changer de méthode, il était hors de question de continuer si ça ne lui plaisait. Il fallait qu’il se sente à l’aise dans ce qu’il faisait. Je me souviens que certains de nos instructeurs nous poussaient à bout pour qu’on crache le morceau. Je regarde Allen, je ne suis pas certain que ça lui convienne. En faisant ça j’allais surement lui faire plus de mal qu’autre chose. Je prends plusieurs minutes pour réfléchir. Me concentrer sur lui m’aide à ne pas penser au reste.

- Tu n’as rien à me promettre Allen. Il faut que tu te sentes à l’aise dans ce qu’on fait. On va changer de méthode. Je vais t’apprendre un peu plus de technique, sans parler de contrôle, et ensuite je me mettrai en face.

Je vais pour reprendre une gorgée de ma bouteille mais je manque de m’étouffer avec. Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il me parle de mon cas. Qu’il soit curieux ça je m’en doutais, moi aussi je l’étais le concernant. Mais je ne pensais pas qu’il en parlerait aujourd’hui. Je me traite d’idiot, je n’aurais jamais dû lui faire cette démonstration, nulle et inutile. Je voulais qu’il sache qu’on était là pour lui et que je n’en profitais pas pour parler de mes propres problèmes.

Je le regarde, il semble gêné. Peut être que finalement c’était le chemin à suivre. Se dévoiler pour le mettre à l’aise et l’aider à faire de même. Ce gamin me poussait dans mes retranchements, mais je ne sais pas, ça ne me dérangeait pas. Je n’avais pas d’hésitation.

- En effet, ça va faire un an.

Je l’emmène ensuite reprendre le cours de nos activités. Je le mets dans une parenthèse où je ne lui parle que de technique. Je ne fais plus allusion au contrôle. Je pense que ça le perturbe et j’aimerai m’excuser d’être aussi peu linéaire dans ce que je dis ou lui propose. Je passe une bonne demi heure à lui montrer les différents coups possibles, les enchaînements. Je lui montre également comment bien placer un coup de pied pivot. J’espère que ça l'intéresse plus que mon histoire de contrôle. Je lui fais ensuite appliquer tout ça sur le sac, lui disant à certain moment de frapper plus fort. J’essaie de le pousser un peu pour voir. Je l’encourage tout en le corrigeant sur sa position.

- Je te propose un deal, je viens face à lui. “ Tu vas frapper sur moi maintenant, tu fais la même chose que là mais tu auras quelqu’un en face. Je vais te parler de moi, et si tu le souhaite, à chaque coup, tu me diras ce qui te passe par la tête. Tu n’es pas obligé, bien entendu.

Je vais chercher mes “gants”, deux espèces de palettes où il pourra frapper dedans. Je me tiens ensuite face à lui à nouveau, je me campe sur mes deux pieds et je hocha la tête pour lui donner le feu vert.

- La voiture est un cadeau de ma femme. Je l’ai entièrement refaite car....elle a eu un accident.

Je tiens bon, il le faut. Ces mots me coûtent, ils m’entaillent la peau. Je tiens à peine debout, j’ai envie de vomir. J’étais complétement con, qu’est ce qui m’avait pris de lui proposer un tel truc. Je n’en étais pas capable. Pourtant je l’avais fais sans réfléchir.

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Il comprenait bien ce que lui Donovan, mais par contre, il ne s’attendait pas à ce qu’il lui réponde…et qu’ils reprennent ensuite les exercices. Alors il avait visé juste. Il avait perdu quelqu’un. Il ne sut pas pourquoi, mais Zack baissa les yeux, et son cœur rata un battement… ça c’était vraiment sa hantise, et vraiment, il s’estimait heureux que ça ne lui soit jamais arrivé, et que ça continue ainsi. Il ne serai pas prêt à assumer ce genre de traumatisme. Pas le moins du monde. Il comprenait alors cet air qu’arborait Donovan. Sans transition, il le fit se lever, et ils continuèrent les exercices. De la technique. Zack avait toujours en tête ce que lui avait dit son professeur du jour. Il n’en saurai peut être pas plus… Alors il exécutait, essayant de s’améliorer à mesure que les minutes passaient. Ça lui faisait du bien. Dans sa bulle, à ne penser à rien, juste à ses mouvements, et écouter la voix de l’adulte avec lui. Un an… C’était tout frais, il comprenait qu’il ne puisse pas s’en remettre immédiatement. Et cette voiture qui lui rappelait cette personne. Zack ne savait pas tellement quoi penser de tout ça, à part que Donovan était courageux de s’en sortir, et d’essayer d’aller de l’avant.

A la fin des exercices, il retira les gants et pris sa bouteille d’eau pour boire quelques gorgées. Il était déjà en nage malgré lui. Il s’éventa légèrement, et attrapa le bas de son t shirt pour le secouer légèrement, et faire passer l’air. Il commençait doucement à fatiguer, mais comptait bien aller au bout des choses.

Il tourna la tête vers lui, et hocha doucement la tête. Ok… Pourquoi pas. Il espérait vraiment que Donovan n’attendait pas grand-chose de lui. Zack n’arrivait pas à se libérer, et à parler. Il l’avait fait auprès de certaines personnes, parce qu’il n’avait pas eu le choix, mais… Il ne savait pas si ça arriverait encore une fois.

Il remit ses gants et s’approcha de lui lançant un premier coup…Avant de le regarder… Il semblait fébrile rien que d’en parler… Zack le voyait fragile, encore trop affecté par cette perte…Finalement, peut être que c’était lui qui avait besoin d’extérioriser tout ça, de s’exprimer sur le sujet, mais le jeune homme voyait bien que ça lui faisait du mal d’en parler. Il se mordilla la lèvre, et baissa les yeux quelques instants, désemparé… Il ne voulait pas qu’il croit qu’il le prenait en pitié, loin de lui cette idée, il n’avait de pitié pour personne. Mais ça le rendait triste… pour lui. Il comprenait encore mieux l’importance de cette voiture. Il n’imaginait pas le sentiment qu’il avait du ressentir lorsque c’était arrivé… Il ne se sentait ni l’envie ni le besoin de se plaindre ou de dire ce qu’il avait en lui.

Néanmoins, Zack se remis à frapper, avec plus de précision, se rappelant de chaque mouvement que lui avait appris Donovan, il s’arrêta :

-J’sais pas quoi dire. Je n’ai rien à dire. Il m’est arrivé des tas de trucs, mais le pire… ma hantise, c’est vraiment de perdre quelqu’un de cher à mes yeux, alors je m’estime heureux d’avoir ce que j’ai malgré les emmerdes.

Il n’aimait pas se plaindre, il préférait se cacher derrière un masque plutôt que de dire quoique ce soit. Et puis que dire devant la douleur de Donovan ? Rien. La douleur physique était quelque chose qui passait plus ou moins rapidement, ce genre de blessure… c’était indélébile, et Zack savait qu’il n’était pas assez solide pour supporter ce genre de choses. Bien qu’il était épuisé par tout ce qui se passait ces derniers temps… Il sentait qu’il pouvait aller plus loin encore. Il frappa de nouveau, grimaçant légèrement. La peau de son ventre tirait légèrement, et il sentait l’humidité de son sang s’épancher sur le pansement de fortune… Il prendrait une bonne douche en rentrant chez lui de toute façon, et il ferait un pansement bien plus… propre.

-T’es retourné voir le psy depuis ?

Ils en avaient parlé la dernière fois, et apparemment, il n’était pas prêt à y retourner. Mais de l’eau avait coulé sous les ponts, et ça faisait un petit moment qu’ils ne s’étaient pas vu :

-Pourquoi tu ne mettrais pas tes gants aussi. Je suis sûr que ça te ferai du bien aussi. Ok j’suis à cassé en deux, mais… Je préfère ça non ? Et puis faut bien commencer quelque part ?

Ça lui plaisait ce qu’ils faisaient… Le fait qu’ils puissent échanger, et faire du sport. Même si pour le moment il ne disait pas grand-chose sur lui, ça lui permettait d’extériorisé… de se sonder aussi et de se connaitre peut être un peu mieux. Tout en excluant son passé, et le fait que la chasse à l’homme soit ouverte à son encontre, il avait beaucoup trop honte de son propre état pour en parler, de ses actes, de ses crises de paranoïa, de ses crises de nerfs, de lui-même d’ailleurs pour en dire quoique ce soit.
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Comme je m’y attendais, le jeune a du mal à extérioriser. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Moi même c’est très compliqué, mais je ne sais pas, peut être le fait que ça soit sorti une fois, après ça passe mieux. Bien entendu je n’avais pas eu la force de donner tous les détails en une fois au psy.

- Je comprends, on ne prend vraiment conscience de la réelle valeur de quelque chose qu’une fois qu’on l’a perdu.

J’amortis ses coups tout en l’observant. Différentes émotions passent dans son regard, il ne dit rien mais il parle quand même. Bien sûr je ne pouvais pas savoir la nature de telles sentiments mais tout était très fort.
Un détails me gêne cependant. Avant qu’on ne change d’exercice j’avais tiqué sur quelque chose. Ce qui se trouvait sous le haut d’Allen. Non pas que je le matais mais j’avais entre aperçu quelque chose lorsqu’il s’était essuyé le front. Sur le moment je pensais que c’était mon imagination, en proie à divers sentiments mélancoliques on a vite fait de s’imaginer des choses. Cependant en le voyant grimacer je fronce les sourcils. Il était vraiment blessé.

- Oui j’y suis allé.

Pour le coup je réponds vraiment par pure et simple politesse mais mon attention est ailleurs. Quel idiot. Je l’avais fait bouger dans tous les sens alors qu’il avait peut être des points de suture. Bien trop impatient de commencer je n’avais même pas prit le temps de lui demander si il était en forme pour venir. J’étais en colère, ça oui, mais contre moi même. Je suis loin d’être l’adulte responsable sur lequel Allen pense se reposer, du moins si c’était le cas.

Encore une fois je ne sais pas quoi faire. Ma première intention est de tout arrêter. Hors de question de continuer si le jeune est dans un sale état. Ce Kris pourrait très bien venir me  rendre des comptes si jamais il arrivait quelque chose à Allen par sa faute. Et se prendre une correction par un tuteur est bien la dernière chose que je souhaitais. Quoique, ça me réveillerait un peu. Je secoue la tête, n’importe quoi.
De l’autre côté ça m’étonnerait qu’il veuille que je sache pour ses blessures. Et voilà, je m’inquiétais. Je voulais savoir comment il s’était fait ça. Ou pire si c’était quelqu’un qui lui avait infligeait ça.

- On va faire une pause avant.

J’attrape mon sac et le jeune pour l’emmener. Je ne retourne pas dans les vestiaires, nid à microbes et aucune intimité pour ce genre d’intervention. A l’étage se trouve des salles de fitness, je grimpe et entre dans l’une d’elles où il y a un banc. Je ferme la porte derrière nous.

Je ne savais pas du tout qu’elle attitude adopter et je me doutais qu’après ça il allait surement s’en aller. Mais je ne pouvais pas le laisser dans cet état. Je me tourne vers lui.

- Tu n’as aucun explications à me donner. Mais tu saignes. J’ai de quoi faire un autre pansement. Si tu veux qu’on continue, tu me laisses regarder. Je ne poserai aucunes questions. Et non je ne suis pas très content parce que tu aurais pu te blesser davantage. Tu as certes l’habitude de te débrouiller seul mais là tu es avec moi. Que tu ne m’ai rien dis pour ne pas annuler je comprends mais j’aurais adapter les exercices au moins.

Je me rends compte que je deviens rude dans mes propos et je suis limite à l’engueuler. Ce n’est pas du tout bon. J‘allais le braquer c’était certain. Je prends alors une profonde inspiration et décroise mes bras.

- Désolé. Je m’inquiète, c’est tout.

Je m’attends à tout moment à me faire insulter et le voir décamper.

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Il n’était plus vraiment dans l’échange… ça se voyait que Donovan était préoccupé par quelque chose. Cette histoire avec sa femme ? Surement. Après tout, il avait lâché l’information comme ça. Il n’avait même pas semblé réfléchir en lui répondant finalement. Zack continuait donc de s’exercer, jusqu’à ce qu’il demande à Donovan de mettre ses gants. Une pause ? Il n’était pas contre finalement. Respirer un bon coup boire de l’eau et s’asseoir quelques instants. Mais il ne comprenait pas où ils allaient surtout que Donovan ne semblait pas très content, surtout lorsqu’il l’attrapa pour l’emmener autre part… Il le suivit dans la salle et lorsqu’il ferma la porte, son cœur rata un battement. Il se sentait oppressé là d’un coup, surtout en voyant le regard sérieux de Donovan. Quoi encore ? Qu’est-ce qu’il avait fait ? Il se recula de quelques pas finalement, et le fixa sur la défensive, s’attendant à tout.

Il resta perplexe au début, ne comprenant pas à la première phrase, mais la seconde le fit reculer d’avantage alors que sa main appuyait fortement sur son ventre, sans même qu’il s’en rende compte. Et pourtant la douleur que ça lui procurait lui permettait de rester « maitre de lui-même ». Mais il parlait trop. Pourquoi il se mêlait de ça ? Pour il l’engueulait, il faisait bien ce qu’il voulait, c’était sa façon à lui de s’aider sans emmerder le monde, et de garder toute sa tête. Zack pâlit, alors qu’il fronçait les sourcils. Il n’avait d’ordre de recevoir de personne, et sa paranoïa l’envahit en une fraction de seconde… Peut être qu’il le dégoutait maintenant. Qu’il le prenait pour une merde. Pourquoi il le regardait comme ça ? Il n’avait aucune explication à lui donner en effet. Il n’avait pas été là ce matin pour comprendre ce qui se passait dans sa tête, même en étant là, il n’aurait surement pas compris. Il se sentait jugé…alors que clairement, Donovan cherchait à lui apporter son aide. Une partie de lui en était consciente, l’autre rejetait toute cette aide en bloc.

D’un pas décidé, Zack n’entendit même pas la fin de la phrase, et se précipita sur lui pour le pousser violemment à deux reprises :

-Vas te faire foutre, j’ai pas besoin de tes conseils, ni de ce ton moralisateur de merde !!

Il avait à peine entendu les excuses de Donovan, il était beaucoup trop en colère… Et un coup partie. Son poing s’écrasa contre la joue de l’adulte avec violence. Il ne lui hurlait pas dessus seulement pour ce qui venait de se passer, mais à cause du trop plein qu’il emmagasinait depuis peu. Beaucoup trop d’émotions fortes le traversaient, entre la peur, la colère, la jalousie, la haine, la tristesse aussi. C’était beaucoup trop de choses à gérer pour un esprit malade comme le sien. Il se le disait souvent, mais tout était plus simple quand il était dans la pègre :

-M’approches pas, ne me touches pas ! Je ne veux pas de ton aide je n’en n’ai pas besoin, t’es comme les autres à me juger, te foutre de ma gueule, et faire semblant de me tendre la main.

Tout le monde faisait la même chose de toute façon. C’était toujours la même chose. La même rage qui l’avait prise ce matin commençait doucement à le dévorer. Il se mit dos à lui, et enfonça son point dans le métal fin d’un des casiers, l’enfonçant légèrement. Il était trop en colère… Pour tout, contre tout le monde, contre lui-même. Sa main libre frottait nerveusement son ventre qui saignait d’autant plus, alors qu’il marmonnait :

-Fais chier…Merde…

Il se laissa glisser contre un des murs, et posa sa tête entre ses mains. Il allait le détester…C’était sûr qu’il allait le détester maintenant. Donovan voulait l’aider non ? En tout cas c’était ce qu’il lui disait. Zack ne faisait certes confiance à personne, mais au fond de lui, il était toujours un petit con qui ne demandait qu’à se reposer sur quelqu’un… Pour le moment Kris était encore dans un état moyen, il essayait d’être présent partout, mais il ne pouvait pas en faire plus, et Nash… qu’est ce qu’il lui dirait s’il voyait les coupures sur son ventre. Elles étaient laides, profondes. Ça se voyait qu’il l’avait faite dans l’intention de se faire du mal. Pour quel type de mec fragile il passait ? Il n’était pas fragile, il ne l’avait jamais été. C’était beaucoup trop de questions dans sa tête qui le rendait si violent. Il passa nerveusement une main dans ses cheveux, et renifla. Il avait envie de chialer, il ne le ferai pas. Il glissa sa main sous son t shirt, essayant de le soulever le moins possible, et retira le bandage qui commençait déjà à tomber à cause de toute cette agitation, il le laissa par terre, grimaçant doucement en sentant la bande accrocher à la plaie. Il lacha le tout négligemment par terre. Il était imbibé de sang. Est-ce qu’il pouvait vraiment avoir confiance en ce type ? Il ne savait pas… Il n’était sûr de rien, et cette insécurité le rendait fou, bien plus qu’il ne l’était déjà. Personne ne voulait côtoyer un fou…
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Frappes, on cause après643 mots
Allen
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Et bien entendu ça ne manque pas. Allen part au quart de tour et s’approche de moi, complètement hors de lui. Je ne bronche pas, je n’essaie même pas de l’arrêter. Il totalement le droit d’être en colère. Malgré ses gestes de colère je reste fermement campé sur mes deux pieds. Tous mes muscles se tendent pour encaisser les chocs. Je me fais un peu secoué mais je reste en place. Il pouvait me bousculer mais je n’avais pas à reculer non plus.
Je ne baisse pas non plus les yeux, j’accroche son regard furieux. Je dois assumer cette réaction et attendre que l’orage passe. Cependant c’est sans compter sur ce qui suit. J’étais loin d’imaginer qu’il irait jusque là.

Ma tête pivote sur le côté lorsque le poing du jeune rencontre ma mâchoire. Le geste est arrivé bien trop vite, je n’ai pas eu le temps de me reculer pour l’éviter, ni même me préparer. Si bien que je me mords la lèvre. Le goût ferreux du sang se répand dans ma bouche. Au début je ressens une unique et vive douleur sur le côté de mon visage puis ça se diffuse rapidement dans le reste de ma tête. Ca faisait longtemps que je ne m’en étais pas prise une bien placée. Car oui, le coup était bien placé.

Je me redresse alors qu’Allen vocifère rageusement contre moi. Comme je m’y attendais il perd totalement confiance en moi. Il ne veut plus que je l’approche, ce que j’accepte malgré moi. “Les autres “ il a donc été déçu. Je me souviens m’être fait la même réflexion lors de notre première rencontre. Lorsqu’il m’avait demandé de ne pas disparaître. Ce gamin avait abandonné, d’une manière ou d’une autre. Il n’y a pas forcément qu’à la naissance que ça peut se passer. Je n’ai nullement pitié de lui. Je suis triste. Car personne ne mérite de ressentir une telle chose. L’abandon est dévastateur. Avoir confiance en une personne et voir tout son monde s’écrouler parce que cette personne se retourne et vous laisse là. Combien de fois j’ai pu faire ce genre de rêve.

Je le vois s’énerver sur les casier. Je n’ai pas besoin de le toucher pour savoir qu’il est tendu au possible. Il se laisse finalement tomber par terre et enlever ses bandes qui ne tiennent plus. Tout ça parce que je n’ai pas su tenir ma langue et ne pas me mêler de ce qui ne me regardait pas. Autant perdre confiance en quelqu’un c’est blessant, autant celle d’une personne c’est tout aussi douloureux. Même si on le mérite, et qu’on s’en rend compte. Se rendre compte qu’on ne pourra rien effacer, mais avec d'innombrables efforts. Ca ronge. On s’en veut pour le reste de notre vie. Pour ne pas avoir été capable d’être la pour la personne. De voir cette déception, dans son regard. Je ne connaissais Allen que depuis peu, mais pourtant je m’étais déjà attaché à lui. Et je venais de tout bousiller.

Malgré le fait qu’il me déteste, je ne pouvais m’en aller et le laisser là. Hors de question de le laisser seul, sinon je confirme tout ce qu’il venait de dire. J’attrape alors la bouteille d’eau qui reste dans le sac et je vais m’asseoir à côté de lui. Tout simplement. Sans artifices ni parler pour rien dire. Parfois un geste vaut mieux qu’un mot. Alors je me pose tout simplement à ses côtés, au lieu de l’abandonner.

- Tiens…

Je lui donne la bouteille d’eau que je dépose à côté de sa jambe. Je replie l’une des miennes et je bascule la tête contre le casier derrière moi. Je reste là. Avec lui.

- Tu es bon élève.

Je tâtonne ma joue pour sentir les dégâts. J’aurais un bel hématome. Rien de grave. Je ne m’en formaliserai pas, au contraire, en un sens je le méritais.

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Il avait abusé il le savait... Il le reconnu d'autant plus lorsque Donovan vint s'asseoir à côté de lui et lui proposa de l'eau. Il tourna la tête vers lui, puis baissa les yeux. Sa respiration trembla légèrement. Un bon élève ? Pas vraiment, un petit con qui frappait les gens pour tout et n'importe quoi collait mieux à son profil. Il avait vu une certaine déception dans le regard de l'homme face à lui. Il ne saurai dire pourquoi . Est ce que c'est parce qu'il l'avait frappé ? Ou les mots qu'il avait employé peut être. Donovan semblait beaucoup plus sensible à ca d'ailleurs. Zack pris la bouteille d'eau, et en avala une grande rasade. Ca l'avait épuisé de réagir comme ça. Zack était épuisé de la vie en générale, et ca se voyait sur son visage, sur son corps même. Il avait l'air trop mince, trop fatigué, trop nerveux, trop marqué...Trop tout et aujourd'hui était un mauvais jour pour lui faire quelques remarques que ce soit. Il reposa la bouteille :

-Excuses moi

Il ne pouvait que lui demander pardon. Donovan avait voulu bien faire, il avait eu l'air de s'inquiéter pour lui, et c'était justement cet air inquiet qui l'avait mit dans cet état, parce que plusieurs personnes avaient arboré cet air avant de le lâcher dans la nature comme ca. Il avait fait confiance à des gens, il avait laissé le bénéfice du doute à l'humanité en recevant de la merde en retour. Alors il avait surement un mauvais karma, en même temps, vu ce qu'il avait fait dans le passé... Pourquoi s'en étonné ? Enfin, le karma s'acharnait depuis qu'il était né surement. Si au début, il avait pris ca comme une fatalité, et n'avait rien essayé de faire... Là, ca commencait à lui peser sévèrement :

-... J'sais pas pourquoi tu restes avec moi après ce que je viens de faire.

Zack se soupconnait de vouloir inconsciemment brisé toutes les relations qu'il avait. Comme une fatalité pour se dire que finalement, il avait raison, comme tous les autres on allait le lâcher. Il n'avait pas encore fait le coup à Nash, et tenait vraiment à ce que ca reste ainsi, mais clairement... Il ne savait pas si ca durerai dans le temps.

-J'suis en colère depuis ce matin... depuis toujours je crois. Je...J'sais pas comment on fait pour gérer ca, c'est une accumulation de tellement de choses, et c'est toi qui prend alors que tu voulais juste m'aider.

Il baissa les yeux, et remonta doucement son t shirt pour y jeter un coup d'oeil. Oh merde ! C'était vraiment moche. Il n'avait pas calculé à quel moment il s'était mutilé comme ca. Enfin, si, mais il n'avait pas pensé qu'il était allé aussi fort. Il avait du coeur à l'ouvrage. Il grimaça légèrement, et redescendit son t shirt pour ne pas voir ca. A chaque fois qu'il faisait un pas en avant, il en faisait cinq en arrière. Un délire totale :

-Je me suis fait ca tout seul ce matin. J'étais dans un état... J'étais tellement en colère.. Contre tellement de choses, je n'ai pas su faire la part des choses, et le meilleur moyen de passer au dessus c'était de faire ca...Et ca m'a fait tellement de bien. Je ne te l'ai pas dit, parce que je voulais qu'on continue ce qu'on avait commencé, et j'ai pas envie que tu me prennes pour un taré. J'suis pas fou... Je... Il y a juste des choses normales que je n'arrive pas à gérer tout seul, ou de façon raisonné c'est tout. J'suis tellement fatigué Donovan.

La dernière phrase avait été murmuré dans un soupire. Il était las, son corps était épuisé, son esprit l'était tout autant. Il devait des comptes à tout le monde, et franchement, Donovan avait été le seul à ne pas le forcer à dire quoique ce soit, et il ne le lui rendait pas vraiment bien. Zack était quelqu'un de foncièrement violent, de mauvais lorsqu'il était à bout, et il sentait vraiment qu'il atteignait ses limites :

-Si je n'avais pas fait ca, j'aurai fait du mal à quelqu'un d'autre, et peut être pas la bonne personne... Enfin, c'est pas hyper réussi puisque je t'ai foutu mon poing dans la gueule alors que t'as rien fait.

Il reprit la bouteille d'eau, et avala le reste. Il voulait bien qu'il le soigne. Avec le recule, se mutiler, c'était un truc de merde, surtout qu'il avait déjà assez de cicatrices sur le corps pour en ajouter encore..Ceci dit... Ses épaules s'étaient baissées dans une expression de soulagement, et son visage exprimait un peu moins de colère. Parfois, il avait l'impression que la colère allait l'étouffé, tellement ca le prenait aux tripes. Les personnes envers qui il s'excusait était rare, et Donovan rentrait dans le cercle. Il le regarda longuement :

-Je veux bien que tu m'aides à me soigner correctement.

Il relativisait, souvent. Trop souvent. Il ravalait sa haine la plupart du temps et regardait droit devant, mais... Ca devenait de plus en plus difficile, et sa seule hantise à ce moment là, c'était d'exploser, et pas forcément sur les bonnes personnes, mais il savait que dans peu de temps ca arriverait, et il espérait sincèrement ne pas faire de mal aux personnes qu'il aimait ici.
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Frappes, on cause après1036 mots
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Ses excuses me parviennent et je me sens égoïstement soulagé. Je commençais à me rendre compte que perdre la confiance de ce jeune me faisait peur. Réflexion faite, celle de ceux qui m’avaient approchés d’ailleurs. Lui en particulier parce qu’il avait placé une sorte de confiance précaire en moi, du moins c’est ce que je ressentais. Il m’avait demandé de ne pas le laisser, et cette parole restera graver dans mon esprit.
D’une certaine manière je voulais lui montrer que le monde n’est pas rempli de cons et qu’il pouvait compter sur une petite poignée de personne. Je tenais à lui montrer, lui montrer qu’il pouvait s’appuyer sur moi sans limite. J’étais dans un état d’esprit où mes problèmes étaient loin, car je ne voulais pas qu’ils interfèrent dans cette construction de lien. Car je le sentais fragile, ce lien. Il y avait de quoi, il ne me connaissait pas et avait toutes les raisons du monde de se méfier de moi. Pourtant je voulais vraiment qu’il voit ma main tendu vers lui, et qu’elle ne s’en ira pas.

- Je suis avec toi parce que je le souhaite, tout simplement. Je ne fais pas dans le faux semblant.

Je ne m’étends pas car il parle à nouveau. Je me tais tout de suite car je le sens fébrile et complétement paumé. Et peut être sur le point de se livrer, un tout petit peu. Mais pour Allen ça représentait énormément j’imagine.
Il parle d’un colère envahissante, brûlante et dévorante. Je la connais. Sans doute pas pour les mêmes raisons mais elle est douée pour naître dans n’importe qu’elle circonstances. Je sais que c’est compliqué de vivre avec elle, d’avancer. Car elle revient sans cesse te rappeler à elle et te fais perdre complètement les pédales. Jusqu’au geste que tu regretteras, car cette colère se sera mariée avec d’autres sentiments qui auront eu raison de toi. Je me sentais tellement concernait par ce qu’il ressentait que ma poitrine se serra de douleur pour lui.

Il me parle de ce qu’il s’est infligé mais je ne regarde pas. Je l’écoute. Je me doute qu’il ne souhaite pas être observait pendant qu’il décrit tout ça. Je ne suis jamais passé par cette étape de douleur physique. Moi c’était plutôt me shooter à l’adrénaline. Péter un boulon, si bien que mes proches parlaient carrément de crises de colère. Combien de fois j’ai du remettre mon appartement en ordre parce que j’avais tout saccagé. Mes mains avaient prit cher également, j’avais tendance à frapper dans les murs jusqu’à sang. Peut être que ça se rejoint finalement.

- On ne peut pas tout gérer. Alors on évacue comme on peut. Chacun sa façon de faire, et il n’y en a pas une moins catholique que d’autres. Moi c’était les courses. Je me mettais volontairement en danger. La dernière course j’ai bien failli réussir. Alors non tu n’es pas fou. Juste perdu, ça arrive.

Je ne mentionne pas le fait que j’ai plusieurs fois eu mon arme dans les mains pour m’en servir. Non pas que j’en ai honte, je ne veux juste pas lui mettre d’idée dans la tête.

- Parfois il faut en arriver là pour comprendre l’autre. Je ne t’en veux pas. Je suis entré dans ta bulle un peu trop brutalement. Tu sais Allen, je ne suis pas là avec toi pour me complaire dans ta douleur. Je veux juste...t’aider. Je ne sais pas comment, tu es le premier vers qui je me penche pour aider à se relever. J’étais venu ici pour être seul, et je sais pas. Je me suis vu en toi. Perdu et fatigué par ce que te fais subir la vie. Je ne prétends absolument pas être la solution à tes soucis, mais si je peux...je sais pas, t’être bénéfique d’une quelconque manière. J’en serais soulagé.

Après cette petite tirade je me redresse et je l’aide à se relever. Je lui montre ensuite le banc pour qu’il y prenne place.

- Tu peux garder ton t-shirt si tu veux. Histoire qu’il ne se sente pas complètement à nu lorsque je serais face à ses blessures. “Je sais que ce n’est pas évident mais respires doucement et allonges toi.

J’ai une idée soudaine. J’attrape une bouteille d’eau et serviette mise à disposition dans la salle. Je la trempe bien correctement puis la dépose sur son front.

- C’est un peu nunuche mais ça t’aidera sans doute.

Je sors ensuite ma trousse de secours et la dépose à côté de moi. Elle est bien garnie et je ne pense pas manquer de quelque chose pour le soigner. Je le laisse soulever son haut puis prend connaissance de ses entailles. Sans faire le moindre commentaires, car il n’y en avait pas besoin, je m’attelle à ma tâche. Désinfectant et coton je viens nettoyer le sang séché et vérifier de plus près si il n’y avait pas d’infection.

- Si ça peut te rassurer je n’en suis pas à mon premier vol d’infirmier. On en voit passer à l’armée. Et pour diverses raisons. Du coup au bout d’un moment tu ne t’en formalises plus.

Je tente d’être le plus délicat possible avec sa chair abîmée. J’attrape une crème cicatrisante pour les plaies les plus petites puis je prends le temps d’étudier les plus grosses.

- Dans l’ensemble avec du repos ça devrait aller mais pour moi certaines mériteraient quelques points car en bougeant les plaies ne vont pas se refermer ou se ré-ouvrir à chaque fois. Je n’ai pas ça sur moi donc je vais te faire un simplement pansement pour que ça tienne jusqu’à ton retour.

J’attrape les patches stériles et je les bricole pour qu’ils soient assez longs pour les entailles. Délicatement je viens ensuite les appliquer sur son abdomen. J’en pose 2 comme ça pour qu’une grande surface de tissus recouvre son ventre. J’attrape ensuite la bande.

- La partie la moins drôle parce qu’il va falloir que je serre un peu. Je fais vite.

Après qu’il se soit assis, à genoux devant lui je commence à lui passer la bande autour du buste. Comme prévenu je serre juste assez pour que ça fasse pression. Je scotch l’extrémité pour que le tout tienne et voilà.

- Ca mérite une bonne bière.

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C’était…Libérateur de parler, et surtout de ne pas sentir un regard accusateur sur lui. Donovan ne semblait pas en faire tout un fromage, il ne s’était pas exclamé qu’il ne fallait pas qu’il recommence. Mieux encore, il l’avait compris. Bien évidemment, Zack se doutait qu’il ne devait pas adhérer à l’acte en lui-même, mais il semblait comprendre pourquoi il avait fait ça, et finalement, ça n’était pas si différent de Donovan qui risquait sa vie en faisant des courses. Zack ferma les yeux quelques secondes, et passa une main dans ses cheveux. C’était…Tellement agréable, tellement gratifiant de voir que l’adulte ne le jugeait pas, ne lui donnait pas d’ordre non plus… Il l’écoutait. Il avait envie de lui faire confiance, mais jusque là, à part Kris qui tenait sa promesse, il n’arrivait pas à faire réellement confiance à quelqu’un d’autre… Parce qu’il savait que tôt ou tard, il s’en irai, que ce soit volontairement ou non, et Zack ne voulait pas encore s’attacher à quelqu’un pour en subir la perte après. C’était trop compliqué, trop douloureux. Il n’y avait qu’à voir dans quel état il avait été quand le flic c’était barré de st Adams sans rien dire. Il l’avait très mal vécu…bon certes, il avait une drôle de manière de lui montrer qu’il tenait à lui, mais il avait vraiment considéré ce type… Maintenant, il le détestait…Vraiment. Il éprouvait de la rancœur, de la haine même. C’était incontrolable. Si au début, c’était surtout de la résignation et de la tristesse, là clairement, ça s’était changé en colère.

-…C’est gentil.

Il ne savait pas quoi lui répondre. Mais au moins le fait de lui avoir dit la vérité, ça lui enlevait un poids sur les épaules. Ça n’était pas dit qu’il ne recommencerait pas, mais il y réfléchirait à deux fois avant de se taillader comme ça. D’autant plus que ça faisait mal et qu’il ne savait jamais se soigner correctement.

Il s’installa sur le banc et s’allongea pour le laisser faire, remontant son t shirt jusqu’en dessous de sa poitrine pour le laisser faire. Aussi cliché que cela puisse paraitre, la serviette d’eau fraiche lui fit du bien. Il ferma les yeux, et soupira longuement, ses muscles se contractant légèrement à chaque fois qu’il touchait les différentes plaies :

-Tu vas me faire des points de sutures ? Je veux pas aller à l’hosto pour ça. Je ne pensais pas que j’avais été…Aussi fort.

Ca ferai mal ça non ? Clairement, il n’était pas vraiment prêt à se faire recoudre le ventre par un tiers. Ça lui faisait un petit peu peur, et puis les aiguilles, ça n’était pas vraiment son truc. Il se redressa pour s’asseoir, tenant toujours son t shirt. Il baissa les yeux…ça faisait début plus propre que son vieux bandage tout dégueulasse.

-Ah putain ! Ouais ça mérite une bonne bière… ça fait mal !

Ça n’était pas contre lui bien évidemment, mais quand il avait serré, il avait quand même sentit sa douleur. C’était vraiment un truc de bon con d’avoir fait ça :

-Si on pouvait bouffer un truc…Je n’ai pas manger aujourd’hui, je crois que je commence à avoir faim.

Il prit quelques instants avant de se redresser. Bizarrement, il se sentait beaucoup mieux. Il lança un regard à Donovan, et lui sourit, avant de remarquer le bleu qui se formait sur sa joue :

-Je suis vraiment désolé pour ta joue…C’est partit tout seul. Je sais que tu veux bien faire j’ai juste… c’était trop soudain pour moi. Je t’assure qu’à l’avenir, je réfléchirais deux fois avant de te frapper. J’espère que tu ne m’en veux pas trop.

Il attrapa ses affaires, et but une longue rasade d’eau avant de sortir de la salle, croisant quelques personnes qui lui lancèrent quelques regards interrogateurs. Ils l’avaient peut être entendu gueulé. Quelle merde. Il retourna dans la salle principale, et attendit Donovan…un bon burger ne serait pas de refus.
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Frappes, on cause après531 mots
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Je le regarde s’éloigner puis sortir de la pièce. Ayant conscience que cela faisait beaucoup pour lui, je décide de rester quelques minutes seul dans la pièce. Je m’assieds sur le banc en poussant un long soupire. Même si j’avais une raison de l’être, j’étais loin d’être en colère contre Allen. Le trop plein fait parfois péter les plombs et on occulte totalement ce qui nous entoure, même les personnes à qui on tient. Il m’est arrivé d’attraper mon père par le col et de le plaquer contre un mur. On est plus maître de nous même dans ces moments là, on est seulement guidé par nos émotions, notre instinct. Et c’est dur de réussir à gérer tout ça en même temps que le reste.

Je range tranquillement ma pharmacie, je mets un peu d’ordre dans la salle puis je sors à mon tour. Le temps de trouver le jeune je me dirige ensuite vers lui.

- Allons manger, on a bien bossé pour aujourd’hui.

Je lui souris, je voulais qu’il se rassure sur mon état d’esprit et qu’il ne se prenne pas la tête sur ce que je ressentais. Après qu’on ait récupéré nos affaires on retourne aux vestiaires. Ce fut alors la croix et la bannière pour chopper une douche libre. Je prends toutes les précautions possibles, légèrement protecteur sur les bords mais je ne tenais pas non plus qu’un petit curieux vienne emmerder Allen. Dans l’étant dans lequel il était, ça pouvait vite dégénérer. Je me pose donc devant la cabine fermée d’Allen, me foutant bien des regards qu’on me lance et de ce que pourrait dire le jeune. Bon j’en faisais sans doute un peu trop.

Lorsque nous sommes tous les deux propres et changés, nous sortons puis je lui propose un resto qui propose de fantastiques hamburgers. Je le laisse ensuite grimper dans la voiture et je me mets au volant. La route ne dure pas bien longtemps, je reste cependant silencieux. Je le laisse souffler et se calmer de la façon dont il a l’habitude. Une fois sur place je demande une table pour deux. J’ai la fâcheuse habitude de tout prendre en main, je tente de me rassurer en me disant que ça soulagerait Allen de se laisser guider.

On se pose, on commande nos boissons puis le choix du reste est vite fait pour ma part. En attendant qu’Allen fasse de même, je sors mon téléphone et je vais dans la galerie. Lorsqu’une photo de Falko dans son panier avec son pouik pouik dans la gueule s’affiche à l’écran, je dépose l’appareil sur la table, en direction du jeune.

- Comme promis, une photo de mon colocataire. Il s’appelle Falko, il a 5 mois. Sans doute un croisement avec un husky mais pas de pur race selon le refuge. Il s’est vite adapté à l’appartement. Ca va faire quelques jours maintenant, je suis allé le chercher avec des amis, qui eux ont adopté un chat. Une minette paralysée de l’arrière main mais qui a des roulettes. D’ailleurs elle ne semble pas du tout en être gênée, le refuge l’avait appelée “ Deux “, je trouve ça ridicule.

Je lui souris, espérant que ça lui change les idées.

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Il était pour, un bon repas ne lui ferai pas de mal, il se sentait vidé de ses forces. Une fois arrivé aux vestiaires, il récupérer ses affaires de ville, et va sous la douche, voyant en dessous les pieds de Donovan qui montait la garde devant la porte. Ça le fit doucement sourire, et en même temps, tant mieux, il ne voulait pas qu’un petit con rentrer et l’emmerde dans la douche. Il essai d’aller vite sous la douche, et se détend doucement, ses muscles tendus finissant par se relâcher petit à petit. Il finit par sortir, les cheveux encore mouillés. Il s’assied sur un banc en attendant que Donovan prenne sa douche pour ensuite partir. Le tout, dans le silence, et ça lui faisait du bien. Il n’avait pas envie d’échanger pour le moment… Juste redescendre, reprendre ses esprits, et puis ça serai bon.

Une fois dans la voiture, il s’attache et pose sa tête contre le dossier, fermant les yeux pour profiter du trajet qui fut fort court, mais reposant. Il laissait Donovan prendre en charge tout le reste. Vraiment, il n’avait plus envie de s’occuper de rien. Juste de profiter un peu de cette fin de journée avec lui, de bien manger, et de rentrer ensuite pour dormir.

Au restaurant, il commande une bière, bien évidemment, il le méritait bien après tout ce remue-ménage. Il passa une main dans ses cheveux, les remettant approximativement en place avant de regarder l’écran pour voir ce qu’il lui montrait :

-Ah le fameux, je le vois enfin.

Il sourit et regarde les photos. Il était plûtot mignon comme chien. Il avait l’air dans son élément avec son petit jouet dans la gueule. Zack lui, n’osait pas tellement imaginer qu’il adopterait un animal. Parce que déjà, vu où il habitait, forcément ils perdraient la bête, et clairement, Zack n’avait pas envie de s’attacher à une boule de poil pour ensuite pleurer sa perte… Et puis ça coutait cher ! Fallait les nourrir ses bêtes là mine de rien. Il releva la tête vers Donovan quand il parla du chat paralysé… C’était Apo’ ? La bête de son chéri… Il ne devait pas en avoir une tonne de bête estropiée comme ça.

-Nash ? Un rouquin plutôt sympa. C’est avec lui qui t’as été cherché Falko ?

Le monde était vraiment petit quand même. Mais ça lui faisait plaisir de savoir que Nash avait d’autres potes que ces cons de l’établissement. Donovan était de bon conseil, et quelqu’un de bien, en tout cas, c’était ce que pensait Zack. Jusqu’à maintenant, il ne lui avait pas prouvé le contraire :

-Je crois que je préfère les chiens et les chats chez les autres. Je n’arriverai pas à m’en occuper correctement, puis c’est un investissement quand même. Même un poisson rouge je n’y arriverai pas.

Il se mit à rire légèrement, puis se recula lorsqu’on lui amena leur boisson, notamment leur bière. Il attrape son verre, et l’amène à ses lèvres pour en gouter quelques gorgées avant de regarder Donovan :

-J’arrive pas à comprendre…Enfin c’est abstrait pour moi mais on se connait à peine, et tu veux m’aider…tu ne sais même pas de quoi et… Je me demande qu’est ce qui te motive à faire ça…Vraiment, t’étais pas obligé. Je veux dire… Je suis content, ça me fait du bien de compter sur quelqu’un, mais je ne m’attendais pas vraiment à ce que ce soit à ce point.

C’était loin d’être un reproche, mais il n’arrivait jamais à comprendre pourquoi on lui apportait de l’aide. Autant pour Kris ça avait du sens, autant pour Donovan… ça lui échappait encore
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Alors comment ça il connaissait le rouquin. J’en fus assez surpris à vrai dire. Décidément, entre Glenn que je croise dans cette ville et maintenant ça, le monde était drôlement petit. J’étais curieux d’en savoir plus, s’ils allaient en cours ensemble, comment ils s’étaient connus, etc…Il ne manquerait plus que mon tatoueur fasse partie de l’entourage d’Allen.

- Oui Nash ! Ca par exemple. Oui on était accompagné de son colocataire aussi. Très sympas tous les deux. Et toi tu le connais d’où ? De l’académie j’imagine mais en vue du personnage qu’est le rouquin, ça doit être une histoire intéressante.

Je pouvais prendre exemple sur la notre. Je pense ne pas avoir fait plus surprenante comme rencontre. Et je suis content d’ailleurs que ça se soit bien fini et que j’ai pu garder bon contact avec le jeune.
Entre temps les boissons sont commandées, je n’ai pas réfléchi bien longtemps. Quoi de mieux pour aller avec un burger qu’une bonne bière blonde. Oui blonde, pas brune, trop amère à mon goût. Cependant je me contente d’une petite 25cl car après je conduis et je ne voudrais me faire arrêter, et que mon protégé du jour finisse à pied. Ca serait moche pour finir cette journée. Surtout que je voulais vraiment qu’on se quitte sur une note positive.

- Oui je comprends, c’est une certaine responsabilité. Moi même j’ai pas mal hésité et même le jour J j’étais très frileux, limite en panique. Je me disais que je n’étais pas prêt, que j’allais plus rendre l’animal malheureux qu’autre chose, et que du coup je devrais le ramener pour son bien être. Mais visiblement il n’a pas l’air très malheureux…

Je montre une autre photo pour appuyer mes dires : Falko était allongé dans son panier, les 4 fers en l’air, montrant son beau bidon blanc. Je ris avec lui lorsqu’il parle du poisson rouge.

- C’est plus complexe qu’on ne croit n’empêche, il ne suffit pas de le mettre dans un bocal. Mais je suis certain que tu te débrouillerais très bien, moi j’y arrive donc bon.

Je lui souris puis décèle quelque chose dans son regard, cependant je ne saurais dire ce que c’était. De l’inquiétude ? Je l’imite lorsqu’il prend une gorgée de sa bière et l’écoute avec attention. Il avait une mine un peu plus sérieuse et le sujet en question semblait être délicat. Je recouvre donc mon sérieux et prends quelques minutes pour réfléchir. Non pas que je ne savais pas quoi répondre, je voulais simplement éviter de tout balancer d’un coup, et mettre un minimum d’ordre dans ma réponse.

- Disons que ce n’est pas tout noir ou tout blanc. Après il est peut êtr vrai que je m’emballe trop et je prends les choses trop à coeur. Loin de moi l’envie ni la prétention de prendre la place d’une quelconque figure parentale, si ça peut te rassurer.

Je regarde mon verre un instant, le faisant doucement tourner entre mes doigts. Mon regard glisse jusqu’à tomber sur mon alliance et je laisse échapper un soupire.

- Moi même je ne sais pas trop ce qui me motive à vrai dire. Je suis désolé, je n’apporte pas vraiment de réponse très claire. Mais tu m’as fais penser à moi, moi maintenant. Blessé par la vie et qui tente tant bien que mal à garder la tête hors de là. Sauf qu’on a pas le même âge, et tu sembles tellement subir déjà alors que tu viens de débuter ta vie. Une partie de moi ne le supporte pas, et comme tu semblais...à l’aise ? A mes côtés, je me suis dis que je pourrai t’apporter un peu d’aide, alors comment je ne savais pas. L’idée de la boxe m’est venue spontanément sans vraiment savoir si ça allait fonctionner.

Je suis interrompu par le serveur qui arrive avec nos plats et il repart après nous avoir souhaité un bon appétit. Je fais d’ailleurs de même à l’adresse d’Allen. Je profite de cette petite pause pour faire le tris dans mes pensées. La première bouchée de ce burger est un vrai délice. Cependant une vive douleur dans ma mâchoire me rappelle vite à l'ordre et je me calme sur ma mastication.

- Je n’ai pas besoin de savoir de quoi tu souffres. Si tu as envie de m’en parler je t’écouterai. Je ne me permettrai pas de donner de conseils ni encore moins de juger, mais je t’écouterai. Dans le cas contraire, je respecterai entièrement ton choix et ce n’est pas pour autant que je t’apprécierai moins.

Je pose sur lui un regard calme et sans jugement. J’étais plutôt ouvert d’esprit et j’acceptais chaque personne avec ses travers et autres bagages, tant qu’il y avait un respect mutuel.

- Cependant je comprendrai si je me montre trop présent, il ne faut pas hésiter à me le dire. Je suis une tête brûlée, je fais et je réfléchis après.


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Tout le monde connaissait Nash ! Parce que Nash était un amour, une petite glace à la framboise entourée d'une épaisse couche de chocolat. Dur de passer à travers, mais Zack était content d'avoir vu plus que sa gueule de con populaire avec ces potes tout aussi con ! Il raconterai après leur rencontre pour le moment, il continuait d'écouter son compagnon du jour, concernant les animaux... Ouais clairement, lui n'était pas fait pour en avoir, il ne savait déjà pas comment s'occuper de lui même correctement, alors un chat ou un chien... Encore moins. Mais un poisson rouge c'était quand même mignon. Il aurait pu en avoir un ... Mais con comme il était, il savait qu'il passerai son temps à parler au poisson et à lui demander comme il allait alors que la bête ne répondrait pas le moins du monde. Zack pouvait être un peu idiot... Bon soyons réaliste, souvent. Un petit con idiot, et chiant. Mais là, il était gentil. En tout cas avec Donovan. Ca lui arrivait parfois ouais.

Et puis la question fut lancée et tout devin... Plus sérieux. Zack ne comprenait pas ce qu'on pouvait lui trouver pour l'aider. En général, il ne demandait pas d'aide non plus. Il se complaisait dans sa merde, et il se faisait à l'idée. Mais malgré son mauvais karma, il semblait attirer les bonnes personnes. Il baissa les yeux en l'écoutant... Il souffrait de sa connerie surtout, et de son passé aussi qui le rattrapait tous les quatre matins... Et de son esprit malade aussi. Ca le faisait chier d'avoir frapper Donovan alors qu'il voulait simplement l'aider.

-C'est gentil en tout cas. 'fin j'sais pas trop comment te remercier pour ca. Et j'ai plutôt mal commencé... Mais c'est cool de m'apporter autant d'attention.

Qu'il ne méritait pas nécessairement. Il regarda son plat, puis releva les yeux vers Donovan. Pour le moment, il n'avait pas trop envie d'en parler, lui avoir montré son corps mutilé déjà lui avait bien couté, et traduisait surtout bien le fait que là haut, ca ne tournait pas rond. C'était déjà un signe de faiblesse qu'il avait du mal à accepter.

-Je me ferai pardonner pour ca. t'sais mon principal problème c'est d'être impulsif et complètement con quand je m'y met.

Il pointa du doigt sa joue meurtrie et lui adressa un sourire désolé. Il ne l'avait pas raté en tout cas. C'était tout de même rassurant de savoir que pour son petit corps il avait autant de force. Ceci dit, ca il le savait déjà. Il attrapa une frite, et la mangea rapidement. Il préférait rester silencieux sur lui... Mais Donovan avait vu juste. Zack portait pas mal de choses sur les épaules pour son jeune âge. Il l'assumait totalement d'ailleurs, et ne s'en plaignait. Tout d'abord, parce qu'il n'en voyait pas l'intérêt. La vie était ainsi faite, et surtout parce que jusque là, il s'en sortait plutôt bien :

-Bon... Parlons de choses plus agréables... Nash.

Ah oui... Un sujet très agréable Zack avait l'impression d'être une petite midinette quand il était à ses côtés. Il était doux, gentil, attentionné, bon toujours con, mais ca on ne pouvait rien y faire, mais clairement, il avait l'impression d'être une autre personne c'était incroyable :

-Je l'ai rencontré à l'école, genre il m'est rentré dedans, j'ai ralé, je me suis fait mal. Il voulait que j'aille à l'infirmerie je ne voulais pas, et il m'a porté et...

Il s'arrêta. La suite c'était à la fois pitoyable et dégueulasse...Parce qu'il lui avait pété à la gueule. Première rencontre absolument pas romantique quoi, et à cette pensée Zack se mit à rire de bon coeur :

-Non sérieux, t'as pas le droit de me juger, mais je lui ai pété dessus... Parce qu'il ne voulait pas me lâcher. Je sais c'est débile... Mais apparemment, ma technique de drague fonctionne puisqu'on est... ensemble. C'est cool non ? C'est vraiment un mec cool, il est beau, grand, gentil, attentionné, un poil sensible. Je crois que je pourrais passer ma journée à causer de ce type. J'ai l'impression d'être un ado. Quand je suis avec lui, tout est différent...Tout me semble plus doux j'ai l'impression. Comme si sa présence amenait quelque chose d'apaisant.

Il se rendit compte qu'il avait parlé de Nash comme un amoureux transit... Mouais, c'était un peu le cas, il le kiffait trop ce rouquin, c'était incroyable. Juste ces potes qu'il ne pouvait pas sentir, mais Nash était loin d'être comme eux :

-C'est vraiment quelqu'un de gentil. Et quand il me regarde j'ai l'impression d'être canon c'est cool non ? Alors que bon, j'sais bien que j'suis loin d'être un critère de beauté, mais il a l'air de s'en foutre lui. Juste... J'ai une réputation de merde à l'école, alors on se montre pas trop parce que j'ai pas envie qu'il ait des problèmes à cause de moi... Mais sinon ca va. Il est vraiment trop cool . Je parle trop non ?

Zack passion Nash. Bien évidemment ! Et il se rendit compte qu'il parlait de ça sans filtre alors que Donovan avait perdu sa femme... C'était maladroit de sa part non ? Il avait peur de l'avoir froissé...ça n'était pas son but.
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Frappes, on cause après928 mots
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Il hésite, ce qui est bien normal. N’importe qui n’aimerait pas se dévoiler et se mettre ainsi à nu devant quelqu’un qu’on connaît à peine, sauf peut être les calimero qui veulent en profiter. Mais Allen était loin d’être de ce genre là, non au contraire, de ce que je pouvais voir il préférait tout garder pour lui et surtout tout gérer seul. Quand on doit se débrouiller par soi même toute sa vie, forcément on ne connaît que ça. On ne sait pas qu’on peut se reposer sur quelques personnes proches, partager le fardeau. Cependant après avoir été trahi comme il l’a été, si je présume bien, on préfère nettement tout garder pour soi pour ne plus être déçu. Une façon de se préserver tout à fait justifiable.

C’est pour cela que je ne le force pas à me donner plus de détails. Et encore une fois j’étais mal placé pour le juger, même si je ne l’aurai pas fait de toute manière, moi qui suis fermé comme une huître depuis que je suis arrivé. C’est seulement après ma visite chez le psy que j’avais commencé à moins me sentir gêné d’en parler. C’était toujours aussi douloureux mais une fois que c’est sorti, le redire était moins compliqué.
Je ne voulais surtout pas le brusquer, qu’il sache que j’étais là si besoin, était le plus important. Le reste viendra après, avec le temps, s’il en a envie.

- Allen ne te jette pas toutes les pierres. Tu es qui tu es et je ne t’en veux pas de t’être exprimé ainsi. Je savais à quoi je m’exposais en forçant et je me suis simplement brûlé en jouant avec le jeu. Ne culpabilise pas, ce n’est pas ma première droite.

Je lui sourit mais je me sens un peu hypocrite de lui dire tout ça, car comme lui j’avais tendance à tout prendre en charge sur mes épaules, même si je n’étais pas tord. Je continue de manger alors qu’il prend l’initiative de changer de sujet. J’approuve d’un hochement de tête et en lui souriant. Après tout il pouvait très bien me parler de lui sur d’autres plans, ça m’allait parfaitement. Le voilà donc qu’il se lance dans un bel éloge au sujet du rouquin. Il ne me faut pas bien longtemps pour comprendre que ces deux là partageaient plus qu’une simple amitié. Et Allen me le confirme rapidement.

Je manque de m’étouffer de surprise lorsqu’il mentionne ce pet surprise. Mon imagination fait le reste et j’imagine sans mal la tête qu’aurait pu faire Nash. Je pars dans un éclat de rire, bien entendu ce n’est pas du tout pour me moquer, et Allen semble s’en amuser également.

- On a tous notre petite technique. Moi c'est le piano, un peu cliché mais je suis de la vielle école et les techniques anciennes ont fait leurs preuves.

Je lui adresse un clin d’oeil pour lui montrer que je le charriais gentiment puis je reprends le cours de mon repas tout en continuant de lui prêter attention. Il en était vraiment mordu et c’était mignon à voir. J’avais le sentiment de ne plus avoir le même Allen en fasse de moi. Il était détendu, bavard et souriant. Comme quoi, les sentiments profonds peuvent faire des merveilles. Et je parle en connaissance de cause. Tête brûlée que j’étais, Adélia a su calmer la boule de nerfs que j’étais à l’époque.
Je me cale contre le dossier de ma banquette et je prends une gorgée de mon verre en le regardant.

- Le physique ne fait pas tout. Je peux comprendre que ce soit compliqué de l’occulter quand on ne se plait pas soi même, mais la sincérité des sentiment tient avant tout sur les différentes facette d’une personne. L’aimer pour ses qualités mais aussi ses défauts, pour ses complexes aussi. Et surtout sans t’effacer.

A mes derniers mots je plante calmement mon regard dans le sien. J’étais loin d’être un expert mais j’ai conscience que l’ambiance d’une lycée peu vite bouffer.

- Quand on tient à quelqu’un on se fiche un peu de la réputation qu’il peut avoir. Et de ce que j’ai pu voir du rouquin, il ne semble pas se fier aux premières apparences. Après je ne le connais pas dans le contexte du lycée, ni ce que vous avez vécu. Même si tu es un sanguin, tu sais te remettre en question et t’excuser quand il faut. Et quand on sait ça on se fout de ce qu’on peut dire sur toi. En tout cas c’est ma façon de penser. Crois en toi Allen, c’est important.

Je me redresse et vide mon verre avant de demander une carafe d’eau, je devais me limiter vu que je conduisais après.

- En tout cas tu sembles heureux avec lui. C’est bien d’avoir une parenthèse qui te permet d’oublier le reste. Je suis content pour vous que ça se passe bien, sincèrement. Et ne t’inquiète pas, tu ne parles pas trop. Je suis content que tu me racontes tout ça. Ca me rassures sur le fait que je ne t’effraie pas. Et tu ne dois pas te freiner à cause de moi et de mon passé. Justement, si je peux t’apporter mon regard sur ce plan, si tu as des questions. Je me ferai un plaisir de t’aider, du mieux que je peux, parce que je ne suis pas docteur Love non plus. Il m’est arrivé de faire des conneries.

Je ris à nouveau, à mon tour j’étais un peu plus calme et détendu qu’il y a quelques heures, face à ce sac de boxe.

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Donovan avait les mots qu'il fallait, mais ca avait du mal à atteindre Zack. Il commenca à manger. Le piano c'était beaucoup plus romantique qu'un pet dans la figure clairement. Mais apparemment, ca avait fonctionné donc tant mieux !

-Ouais... j'suis heureux avec lui. C'est cool je trouve

Nash acceptait pas mal de choses de Zack... Mais il n'était pas serein quant à leur avenir. Il ne doutait pas de Nash, mais de lui même, et de ses capacités à être une bonne personne. Beaucoup trop de choses jouaient en sa défaveur et ca lui posait problème. Quant à son physique, ca n'était que récemment qu'il s'en était soucié. Dans la mafia, avec son père, son frère, il s'en foutait royalement. C'était son boulot qui comptait et s'il ne le faisait pas bien, il en payait les conséquences. Mais là, il était démuni, il avait perdu son assurance, mais il le cachait plutôt bien. Il essayait du moins.

-J'veux pas casser l'ambiance mais...J'ai peur que ça ne dure.

Les mots étaient lancés et grand dieu, il espérait qu'il ne dirait pas ça à Nash un jour. Fallait qu'il justifie sa pensée. Il avait un peu de mal à le verbaliser. Surement que Donovan le rassurerait en lui disant que c'était un chouette gars, et que s'il l'aimait, il n'y avait pas de raisons que ça ne dure pas, mais Zack était dans sa réalité, et dans la sienne, tout finissait par se casser la gueule, et il était en général, le seul fautif. Il avait peur que Nash finisse par fuir devant ses comportements douteux. Qu'il ait un excès de violence à un moment inapproprié. Nash était doux... Peut être un peu fragile pour le supporter, et ça le rendait triste. Pourtant quand il était en sa présence, ce genre de chose ne lui traversait même pas l'esprit, parce qu'il était bien trop heureux avec lui, mais il avait peur que ce soit seulement temporaire.

-Je fais beaucoup d'effort, je prend beaucoup sur moi. Mais je sais qu'il peut avoir bien mieux que moi. Je veux dire... On peut pas s'afficher au bahut... Il a ses putains de potes de merdes qui se foutent de ma gueule toute la journée. Nash tien beaucoup à son image, alors je comprend... Mais je sais qu'un jour je vais craquer. Je n'ai pas pour habitude de me faire marcher sur les pieds, et pourtant je me contente de baisser la tête, et me faire victimiser comme ça clairement, ça ne me plait pas. Ça m'enrage de les voir se foutre de ma gueule, et de voir Nash qui ne dit rien.

Rien que d'y penser ca lui foutait la haine. Il était le gars violent et mal baisé de l'école, tout le monde avait son petit mot à dire sur son passage, et ces messes basses, ca devenait énervant, et frustrant de juste accepter et de fermer les yeux. De se faire bousculer et de seulement se décaler pour ne pas faire de vague. A chaque fois, le coeur de Zack ratait un battement, et il sentait qu'il allait péter un plomb, mais il voyait Nash, et se disait que ca en valait la peine, qu'il devait se tenir.

-Si ca foire, je sais que ca sera ma faute, parce que je ferai un truc totalement con. Il n'aime pas la violence, ni les emmerdes, et...J'suis tout le temps dedans. Je vais finir par le faire fuir je le sais et s'il me lâche... J'serai trop malheureux, et je sais que je serai capable de lui faire du mal.

Le verbaliser...C'était un peu violent, mais il savait que c'était une réalité qu'il ne fallait pas exclure. Zack avait beaucoup de rancœur, il n'oubliait pas quand on lui faisait du mal. Alors, oui, son propre discours était de rester tranquille, de prendre sur lui d'éviter ces comportements habituels surtout devant Nash, mais il connaissait sa vraie nature, et Nash s'enfuirait :

-Avant de venir ici, tout était plus simple...je veux dire... socialement je n'avais pas à être correcte je faisais ce qu'on me disait, j'avais pas de petit ami, pas de cours, pas de gens auxquels je tenais vraiment, et là je ne sais pas comment gérer tout ca.

D'autant plus qu'il avait des soucis en dehors du bahut et tout ca commençait sérieusement à le parasiter. Il regarda son burger, et soupira longuement... Il commençait à saturer réellement, et il savait qu'à tout moment, il pourrait exploser, qu'il le veuille ou non.

-Je tiens beaucoup à lui, et cette relation qui commence doucement, je ne veux pas perdre tout ca, mais je me rend bien compte que je ne peux pas tout contrôler...

Et surtout qu'il ne pouvait pas tout le temps se controler. La preuve en était, sa paranoïa lui avait fait frapper Donovan, et il ne voulait pas que ca arrive avec Nash. Pourquoi il avait pensé à ca ? Ca le rendait triste.
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Frappes, on cause après1137 mots - Désolé pour le gros pavé de dialogue ^^'
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Le voilà qui s’ouvrait à moi. Même si au début j’y étais préparé, une fois qu’on avait quitté la salle de sport, j’étais parti du principe qu’il n’était pas encore prêt. Pourtant le voilà qu’il se livrait dans la plus grande des simplicités. Je me laissais surprendre car le sujet n’était pas celui auquel je m’attendais. Il ne parlait de son passé et de ce qui l’avait poussé à se faire du mal. Malgré tout il évoquait un sujet qui le tourmentait et je le voyais en proie à une certaine inquiétude face à cette situation qu’il ne connaissait pas.

J’en déduis que ça devait être la première fois qu’il s’impliquait autant dans une relation, ou du moins qu’il ressentait une telle envie de bien faire, et surtout cette crainte de voir l’autre s’en aller. Je compatissais sincèrement, je pouvais très bien comprendre que certains aspects pouvaient être effrayants, quand on ne sait pas comment s’y prendre. Je prends le temps de l’écouter, patiemment, je ne voulais pas le couper à chaque fois pour lui répondre et qu’il ne sente ensuite plus autant à l’aise. Le mieu pour moi est de le laisser s’exprimer sans que j’intervienne.
Lorsqu’il me regarde en parlant je hoche la tête pour lui montrer que je suis à son écoute et que je comprends ce qu’il me raconte. Je me sens réellement touché par tout ça, sa situation. Il semble vraiment épris par Nash et malheureux de ne pas pouvoir vivre pleinement comme il le souhaiterait. Mais je perçois énormément cette crainte de lui faire du mal sans le vouloir, du moins si jamais il n’arrive plus à se contenir, à supporter cette situation.
En même temps qu’il parle j’en apprends un peu plus sur le rouquin, bien entendu je ne tiens pour acquis tout ce qu’il me dit. Je sais faire la part des choses entre ce qu’on peut raconter et l’opinion personnelle qu’on se fait d’une personne.

- En amour on ne peut pas tout contrôler. Quand tu dois te gérer seul, tu peux, parce que tu es seul avec toi même. Mais lorsqu’une autre personne entre dans ta vie, en fait partie, tu ne peux pas avoir la mainmise sur tout. C’est impossible, non pas parce que c’est toi, mais parce que c’est comme ça pour tout le monde. Et tu n’as pas à supporter toute la responsabilité de votre relation seul sur tes épaules. Vous devez fonctionner à deux.

Je prends quelques minutes pour faire un peu le tris dans ce qu’il vient de me dire et je nous sers deux verres d’eau, même si de son côté il n’a pas fini sa bière.

- Tout n’est pas tout noir tout banc. Il y aura forcément des moments où ça sera nuancé et où il faudra faire avec les sentiments de l’autre. Et surtout ne pas se faire d'a priori.

Je pose mes avant bras sur la table et mes doigts jouent avec mon verre. Dans ce geste je me rapproche de lui sans envahir son espace.

- C’est bien de se remettre en question Allen mais pas au point où te dire que tout serait de ta faute. Dans un duo, que ce soit amical ou amoureux, les deux parties ont toujours sa propre part de responsabilité. Et tu ne dois pas effacer ce que tu es, ni t’oublier. Alors c’est bien de faire un effort pour….contenir ta forte personnalité, mais pas au point de tout mettre de côté. Car si vous êtes attirés l’un vers l’autre, c’est qu’il aime cette part de toi. Car c’est ce que tu es. On ne doit jamais changer pour être apprécié. Alors prendre sur soi par respect pour l’autre d’accord, mais pas pour qu’il t’aime. C’est un peu flou ce que je raconte…

Je me redresse pour passer une main dans mes cheveux puis repose mes bras sur la table et regarde mes mains, faisant tourner mon alliance.

- Je vais te raconter quelque chose. Je ne suis pas certain que la situation soit la même mais c’est pour imager ce que je vais te dire après. Avant que je ne rencontre ma femme, je ne vivais que pour l’adrénaline des courses. Ca me faisait me sentir vivant, je ne mesurais absolument pas les risques. Je n’avais personne qui m’attendait en rentrant. Maintenant je me dis que c’était totalement idiot, j’avais mes parents et j’ai appris plus tard qu’ils ne regardaient même plus mes courses à la TV parce qu’ils avaient bien trop peur. J’étais vraiment con. Puis je rencontre Adélia. Elle connaissait l’envers du décors car elle était journaliste. Ca devait fair un peu plus d’un mois qu’on sortait ensemble. Je commençais à prendre conscience de mes sentiments mais ce n’était pas très clair encore dans ma tête.

Vient alors une course, mon principal concurrent était comme moi mais en plus d’être imprudent, il ne faisait pas attention aux autres pilotes. A un moment il me fait une queue de poisson et je le prends mal, ayant une certaine fierté, je vais pour le provoquer. On fait un espèce de duel très dangereux, j’entends mon speaker me répéter de me calmer et que ce n’est pas grave si je ne gagne pas celle course. Bien entendu je ne l’écoute pas. Je manque plusieurs fois de me faire encastrer dans un mur ou de quitter la piste. La course se finit et je quitte la voiture. C’est là que je croise le regard d’Adélia, elle était en larmes. Elle tremblait. Elle avait eu peur, peur parce que je faisais l’idiot. Et c’est là que j’ai compris l’immensité de ma connerie. Elle m’a giflé et m’a envoyé balader. On a finit par se revoir et on a beaucoup discuté. On a tout mis à plat et prit en compte ce que ressentait l’autre. Et c’est là où je veux en venir.


Je plonge mon regard dans le sien pour montrer l’importance de ce qui va suivre.

- Il ne faut pas avoir peur de lui dire, d’exprimer clairement ce que tu ressens. De poser les choses, calmement mais totalement. Qu’il ait conscience de ce que tu penses et que toi aussi tu ai son point de vue sur la situation. En vue de ce que tu me racontes, je pense que vos sentiments l’un envers l’autre sont sincères, donc je suis certain que tout se passera bien. Mais c’est très important, ça évite ce genre de situation.

Je me redresse ensuite et prends une profonde inspiration en attrapant ensuite mon verre pour prendre une grande gorgée. Parler d’elle m’avait rendu un peu fébrile mais c’était ce qui m’était venu à l’esprit.

- Après bien entendu ce n’est que mon avis de vieil ours et tu dois composer avec ce que tu ressens et comme se présente la situation. Et j’ai sans doute tort sur certaines choses.

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Il avait parlé sans trop réfléchir. Avec Donovan, il était plutôt à l'aise pour parler de ca. D'autant plus qu'il connaissait Nash, alors c'était un petit plus pour lui faire comprendre ce qu'il ressentait, et ca lui faisait du bien de verbaliser cette crainte. Parce qu'elle était réelle. Il se connaissait, et parfois, se controler était vraiment quelque chose de compliquer. Il n'était pas une autre personne en présence de Nash bien évidemment. Il était toujours ce petit con à grande gueule, et sanguin, mais depuis qu'il était avec Nash, il faisait beaucoup plus d'effort pour paraitre plus... normal ? C'était ca à peu de choses près. Il ne voulait pas qu'un de ses vieux comportements le repousse... Nash c'était son petit rayon de soleil dans son monde obscur. Il suffisait de le voir pour que les nuages se dispersent... Romantique ? Carrément, mais c'était la première fois que quelqu'un lui montrait que les sentiments pouvaient etre plaisant. Il se sentait aimé, apprécié pour ce qu'il était, par son exact opposé en plus. Et il ne voulait pas perdre tout ça. Il écouta Donovan, grignotant ses frites par la même occasion. Totalement pris dans le récit de son ainé, son geste pour mener le repas à sa bouche resta en suspend. Il pouvait bien comprendre cette dame...Voir le type qu'on aime risquer sa vie comme ca, c'était un délire, même Zack aurait pété un plomb.

La morale de l'histoire ? La communication. Zack n'était pas le dernier pour communiquer... Enfin, sa communication à lui, c'était de dire les choses un peu trop cash, mais au moins, ca avait le mérite d'être clair.

-Ah ouais j'aurai été à sa place je pense que j'aurai réagis de la même manière.

Et encore, il avait de la chance d'avoir pris une gifle. Il l'aurai fracassé. Voir Nash jouer avec sa vie ? Jamais ! Pour qu'il ait un arrêt cardiaque ? En tout cas, ca lui faisait plaisir d'entendre cette histoire. Il lui en disait plus sur la défunte... Il semblait fébrile à ces souvenirs, mais c'était bien d'en parler aussi :

-Je comprend ce que tu veux dire. J'essaie vraiment. Après, c'est pas facile tous les jours, mais je tiens vraiment à lui, alors je vais faire ce qu'il faut c'est sûr... Et puis je crois qu'il m'aime bien comme je suis alors, je n'ai pas besoin de trop changer. Et lui j'veux pas qu'il change non plus, il est trop mignon quand il s'y met, et puis parfois, il est... Un peu imprévisible genre...'fin j'sais pas mais ca me plait.

Il posa sa frite finalement. Adélia. C'était un joli prénom ca. Il ne savait pas trop comment imaginer cette femme... Grande ? Non pas trop, mais avec de longs cheveux... un air doux sur le visage. Une personne qui inspirait confiance. Il avait envie de savoir. Est ce que c'était de la curiosité mal placée ? Un peu il fallait l'avouer, mais... Il avait envie d'en savoir plus :

-Tu m'dis si j'abuse, mais...Elle ressemblait à quoi ? Je me fais une image dans la tête mais j'suis sûr que je me trompe.

Il se mit à rire doucement. Un pilote dangereux avec une femme douce et attentionnée... L'amour était parfois imprévisible, et rassemblait les opposés. Apparemment, ca fonctionnait bien, puisque Donovan était encore marqué par la mort de sa compagne, c'était qu'il devait être réellement amoureux de cette femme et Zack avait envie de connaitre cette femme à travers les paroles de Novan.

-je trouve que c'est quand même drôle...Tu penses que pour t'entendre bien avec quelqu'un et t'épanouir avec elle, elle doit aimer les même choses que toi et te ressembler...Et au final tu tombes sur quelqu'un qui ne te ressemble pas du tout, mais qui t'apporte tout ce que tu désires.

Quant à Zack... Il n'avait rien demandé du tout et pourtant Nash était venu de nul part avec sa crinière rouge et avait attrapé son petit coeur pour le rendre plus doux, et surtout pour en prendre soin... Il devenait une véritable guimauve sérieux, ca devenait écoeurant. Et pourtant, il aimait bien ce côté débordant de sentiments idiot et dégoulinant d'amour. Putain, tout ce qui avait pu l'écoeuré, il le consommait sans modération à présent, et il n'était pas prêt d'arrêter.
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Frappes, on cause après770 mots
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J’étais content et rassuré de voir que je n’avais pas complètement tapé à côté dans mon discours. Non pas que j’accordais de l’importance à ce que je disais mais je voulai d’abord lui apporter conseil. Et surtout qu’on soit plus ou moins en accord avec ce qu’on pense. Bien entendu on tout à fait le droit d’avoir des pensées divergentes et ne pas être d’accord sur certaines choses. Je tenais simplement à le soutenir aussi bien dans mes gestes que dans mes paroles.
Moi qui tenais vraiment à l’aider, j’avais un peu peur qu’il ne voit pas où je veux en venir, ou prenne mal certaines de mes paroles. Tout le monde voit les choses différemment. Heureusement ce n’était pas le cas et visiblement mon récit l’avait un peu soulagé, ou détendu. Du moins il ne semblait plus être sur cette tension, cette crainte de l’avenir de son couple.

Je souris en l’écoutant parler de son copain. Il était mignon lui aussi, à le voir parler de lui ainsi. C’était agréable à voir, deux personnes qui découvrent que l’autre est plus important que l’on croit. J’avais tellement aimé cette période de ma vie. Me rendre compte que c’était elle et pas une autre. Sans surprise les souvenirs arrivent par vague et je me perds un instant dans mes pensées. A vrai dire je les enviais un peu, je voulais tellement retrouver ces moments, où ta seule envie c’est d’être avec l’autre. Je soupire, bordel ce qu’elle me manquait.

- Crois en toi et en lui. Vous avez l’air de bien vous être trouvés. Si je peux te donner un vrai conseil digne de ce nom, profites. Tout simplement, profites de ce que la vie peut te mettre sous le nez. Ne laisse pas passer cette chance, laisses toi aller et ça se passera bien.  

J’esquisse un sourire pour ne pas alourdir mon discours de mélancolie. Je vois à son regard qu’il semble vouloir demander quelque chose, ou du moins être en proie à une hésitation. Je lui laisse le temps de faire le point avec lui même et je reprends une bouchée de mon burger, plus quelques frites. Vraiment très bonnes.
Il était donc curieux de mon passer. Je ne m’en sentais étrangement plus gêné. Après tout ne venais-je pas de lui livrer une partie de ma vie avec elle ? Je prends le temps de bien respirer et de prendre une gorgée de mon eau. Visiblement je mets trop de temps et il reprends la parole. Je souris, sincèrement. Ses paroles dégagent une certaine sagesse et me parlent beaucoup.

- En effet, cependant je ne vois pas totalement les choses de cette manière. Alors oui c’est mieux si vous avez des points communs, mais j’ai toujours pensé que la personne qui doit partager ta vie doit te compléter. Comme tu dis tu as cette sensation qu’elle t’apporte ce qui te manque pour être….complet. J’ai eu cette ce sentiment. Elle était cette mer calme et posée qui calmait la tempête que j’étais. Et inversement, je lui donnais ce brin de folie qu’elle n’osait pas avoir. Après quelques mois passés avec moi, elle se mettait à faire du playback en dansant sur le canapé. Et quand je la prenais sur le fait elle partait se cacher.

Je m’interromps un peu brusquement. Que m’arrivait il ? Je parlais d’elle avec une facilité que je ne reconnaissais pas. Comment une simple séance pouvait avoir autant d’effet ? Ou alors est ce que c’était le combo psy + Glenn. Car oui, savoir mon ami de retour, m’aidait. Du moins c’est le constat que je m’étais fait. Je savais que même si les souvenirs n’étaient plus là, je pouvais l’appeler en cas de besoin. Enfin je crois...je me faisais peut être des idées. Je secoue la tête en soupirant.

- Désolé je m’égare. Je ne pensais pas être capable de parler d’elle ainsi. Et tu n’abuse en rien Allen, rassures toi. J’ai été le premier à te titiller sur ton passé, tu as le droit de me demander.

Un léger sourire étire mes lèvres et je reprends mon téléphone pour sortir une photo. Cependant, ça c’est bien plus dur. Reposer mon regard sur son visage, revoir son sourire et ses yeux bleus. Je n’arrive plus à sourire et ma gorge se serre. Sans avoir la force de lui dire quoique se soit, je dépose le téléphone vers lui. (Adélia)
Je me retrouve un peu con à ne pas savoir quoi dire ou faire. Je joue alors machinalement avec mon alliance. Je jette un coup d’oeil à son assiette et je relève ensuite le nez vers lui.

- Tu voudras prendre un dessert ?

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